Chap 17: Un mariage plein d’espoir (1934-1935)
Views: 13
Quelques jours plus tard, lorsque Billy revint à la maison après son travail, une odeur de tarte aux cerises tout juste sortie du four flottait dans la cuisine. Sa préférée. Après le souper, il mangea deux tranches de tarte baignant dans de la mélasse chaude. Il taquina Hope : « Pourquoi es-tu si gentille avec moi ce soir? »
Elle sourit comme si elle cachait quelque chose : « Bill, j’ai demandé au garçon de nos voisins de ramasser des vers de terre cet après-midi. Que penserais-tu d’aller pêcher ensemble à la rivière? »
Billy trouva la proposition étrange parce que Hope n’aimait pas tellement la pêche.
« Premièrement, allons-nous asseoir dans l’autre pièce pour digérer cette tarte aux cerises. »
« Non, Bill, allons pêcher tout de suite. » Sa voix semblait implorante.
« Chérie, que s’est-il passé aujourd’hui? »
Hope dit : « Rien », mais ses yeux étaient humides.
Se doutant de ce qui faisait problème, Billy répéta : « Allons d’abord dans l’autre pièce. » Lorsqu’il vit son visage se décomposer, Bill sut qu’il avait raison. Il passa son bras autour d’elle et ils entrèrent ensemble dans l’autre pièce. Le fauteuil Morris n’était plus là.
Hope appuya la tête sur la poitrine de Billy et pleura : « Oh, Bill, j’ai essayé de le garder pour toi, j’ai vraiment essayé. » Bill la serra gentiment contre lui : « Je sais chérie. Ce n’est pas ta faute. On ne pouvait rien faire. Mais un de ces jours, les choses seront différentes. Un jour, Dieu trouvera une solution et nous aurons un beau fauteuil. »
Elle leva la tête afin de pouvoir plonger son regard dans les yeux rassurants de son mari : « Je l’espère Bill. »
EN DÉPIT des difficultés causées par la pauvreté, Bill et Hope Branham étaient très heureux ensemble. Ils se chérissaient mutuellement et leur amour infini atténuait les crevasses et les nids de poules rencontrés sur leur chemin. En décembre 1934, Hope devint enceinte. Ils étaient tous les deux excités à l’idée d’avoir un bébé. Parce que Billy était de souche irlandaise et Hope de souche allemande, Billy la taquina en disant : « Si c’est un garçon, nous allons l’appeler Heinrick Michael. »
Hope eut le souffle coupé : « Oh, Billy, c’est horrible. »
Le 13 septembre 1935, ce fut le début du travail pour Hope. Ce fut difficile et elle faillit mourir pendant l’accouchement. Billy arpenta de long en large le couloir de l’hôpital. À trois heures de l’après-midi, le bébé pleura. Au même moment, Billy cria : « Merci Seigneur! C’est un garçon et il s’appellera Billy Paul. »
Quelques minutes plus tard, le médecin sortit de la salle d’accouchement. Avec un sourire il dit : « Révérend Branham, je devrais vous facturer l’usure de mon linoléum. Mais ça en a valu la peine ; vous avez un garçon. »
Une fois que Bill fut certain que sa femme allait bien, il ne put s’empêcher de plaisanter.
« Chérie, j’ai changé d’idée. Je ne crois pas que nous devrions l’appeler Heinrick Michael. Comme il est né un vendredi 13, on devrait l’appeler « Jinx » [Fam. Porte-guigne, oiseau de malheur, N.d.T.]. »
« Mais Bill, je voulais l’appeler comme son père », dit-elle en riant »
« Alors nous l’appellerons comme son père ; et aussi comme le grand apôtre Saint Paul. Nous l’appellerons Billy Paul. »