Chapitre 41: La connexion Bosworth
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La connexion Bosworth
WILLIAM BRANHAM passa décembre 1947 à sa maison à Jeffersonville, Indiana, essayant de se reposer et de recouvrer ses forces. Au même moment, il priait pour que Dieu lui montre où il devait aller par la suite. Depuis qu’il avait rencontré l’ange dans le lieu désertique de Tunnel Mill, la conduite du Saint-Esprit était devenue plus forte dans sa vie, quelques fois le poussant à faire des choses qu’il n’aurait jamais considérées faire s’il utilisait juste son esprit rationnel.
Un après-midi, il reçut un appel téléphonique d’un médecin qui lui dit qu’Élijah B- venait juste de mourir à la maison. Élijah B.- était un ami de Bill. Il était un Chrétien qui venait occasionnellement au Branham Tabernacle pour entendre Bill prêcher. Bill alla à la maison d’Élijah pour offrir ses sympathies à la famille. Par le temps qu’il arriva là-bas, le médecin était déjà parti. Le corps d’Élijah reposait toujours dans le lit de la chambre à coucher où il était mort. Le docteur avait étendu un drap blanc sur lui. Mme B- et plusieurs de ses amis était assis dans le salon, sous le choc et peinés. Bill parla à Mme B- au sujet de la foi d’Élijah en Jésus et comment son mari était maintenant dans un meilleur endroit. Après avoir partagé quelques versets réconfortant des Écritures et prié pour Mme B-, il lui dit au revoir. Comme il franchissait la porte d’entrée, il sentit que quelqu’un lui saisissait le bras par l’arrière. Il ressentit comme une solide main humaine avec une poigne solide- une poigne assez forte pour l’arrêter au milieu de sa foulée. Mais lorsqu’il se retourna pour voir qui c’était, il n’y avait personne là! Un frisson courut le long de sa colonne vertébrale. Maintenant il savait que l’ange du Seigneur ne voulait pas qu’il quitte cette maison tout de suite.
Il retourna au salon. Mme B- lui demanda s’il avait oublié quelque chose, mais il l’ignora. Il la dépassa et entra dans la chambre à coucher où le corps d’Élijah reposait, flasque et raide sous le drap blanc. S’agenouillant à côté du lit, Bill commença à prier. Au commencement, il ne savait pas pourquoi il était là, ainsi il ne savait pas exactement ce qu’il devait dire. Bientôt le Saint-Esprit s’empara de sa prière et il était à peine conscient de ce qu’il était en train de dire ou faire. Une demi-heure plus tard, il réalisa qu’il était étendu sur le corps de l’homme mort de sorte que son visage et le visage d’Élijah n’étaient séparés que par ce mince drap de coton. Bill poussa un cri : « Frère Élijah! Frère Élijah! Où es-tu, Frère Élijah! » – cherchant en quelque sorte pour l’esprit qui avait quitté Élijah.
Soudainement, il sentit une main saisir son oreille. Bill secoua sa tête juste assez pour voir qui c’était. La main qui le touchait venait de l’homme qui était sous le drap! Rapidement, Bill descendit du lit et tira la couverture. Élijah avait ouvert ses yeux et souriait.
Bill demanda Mme B- de venir dans la chambre à coucher. Instantanément ses larmes de tristesse se transformèrent en larmes de joie. Quelques jours après sa résurrection, Élijah B- retourna travailler à son emploi au chemin de fer Pennsylvania. Bill continua à prier Dieu qu’Il lui montre où Il voulait qu’il aille par la suite.
À LA MI-JANVIER 1948, William Branham reçut un appel du petit David Walker, le prédicateur adolescent qu’il avait rencontré à Long Beach, Californie, dix mois plus tôt.
« Bonjour, Frère Branham, j’appelle de Miami, Floride. Je viens de commencer un réveil de deux semaines ici et ça ne fonctionne pas très bien. »
« Oh, qu’est-ce qui ne va pas? »
« J’ai loué une tente qui peut contenir 2 500 personnes mais jusqu’à maintenant, il n’y a qu’une poignée de gens qui sont venus à chaque soir. C’est gênant. »
« C’est bizarre. » Sachant avec quel talent ce garçon pouvait prêcher, Bill fut surpris d’apprendre que si peu de gens assistaient à ses réunions. « As-tu une idée des raisons qui empêchent les gens de venir assister aux réunions? »
« Je crois que c’est de la jalousie et des soupçons de la part des ministres religieux de là-bas. Aussitôt qu’ils entendirent que je venais, chaque église en ville avait soudainement son propre « garçon prédicateur ». C’est dur à croire mais il y a deux pages à chaque jour dans les journaux de Miami qui annoncent tous les « prédicateurs adolescents » qui tiendront un réveil. Ils doivent avoir peur de perdre des membres si quelques-uns parmi ceux-ci venaient m’écouter. »
« C’est dommage », dit Bill. Il savait à quel point les jalousies mesquines étaient présentes parmi les ministres. « Il est dommage que les chrétiens ne puissent se rapprocher les uns des autres dans l’amour de Christ. »
« Ça l’est certainement. » Le petit David fit une pause puis mentionna la raison de son appel. « Frère Branham, pourriez-vous venir à Miami pour m’aider? »
Bill se rappela cette soirée de mars à Long Beach lorsque le garçon évangéliste LUI avait fait une faveur.
« Certainement, je viendrai. »
Il prit le prochain train vers le sud, se préparant à un long voyage. En passant à travers le Tennessee, Bill sentit la présence de l’ange du Seigneur s’approcher. Il pouvait sentir les cheveux de sa nuque se hérisser de peur. Malgré les nombreuses visites de l’ange au cours des 21 derniers mois, Bill ne pouvait toujours pas s’habituer à la présence surnaturelle. Sa peur se mit toutefois à diminuer à mesure qu’il entrait dans une vision. Les conversations des passagers diminuèrent d’intensité et le roulis du train ne devint plus qu’un murmure avant de disparaître complètement. Bientôt, le wagon entier disparut.
Bill se retrouva debout dans un décor vallonné et verdoyant, couvert de grands cèdres et parsemé de grandes strates de roches superposées les unes sur les autres. Son attention fut attirée par un jeune garçon qui devait avoir entre huit et dix ans et qui était étendu, difforme et sans mouvement, sur le bord d’une route. Le garçon avait l’air mort. Bill s’approcha assez pour voir les traits du gamin, un nez plat, des yeux bruns, des cheveux coupés de façon inégale, comme par une main malhabile. Il était pauvrement vêtu de vêtements qui avaient l’air étrangers – des bas aux genoux et une culotte de golf [knickerbocker] garnie de gros boutons de cuivre à la taille. Il devait y avoir eu un accident parce que le visage du garçon était éraflé et défiguré et ses vêtements étaient en lambeaux. Un de ses souliers était toujours lacé à son pied mais l’autre manquait. Bill ne pouvait voir aucun signe de vie.
Pendant que Bill se tenait là à se demander ce que tout cela signifiait, l’ange du Seigneur s’approcha de lui à sa droite. L’ange demanda : « Le garçon pourra-t-il vivre? »
Bill répondit : « Monsieur, je ne le sais pas. »
L’ange était maintenant dans son champ de vision, lui montrant comment s’agenouiller près de la forme sans vie et démontrant la façon de poser les mains sur le corps de l’enfant lorsqu’il prierait pour lui. En un instant, les poumons de l’enfant se remplirent d’air et il s’assit. Puis la vision prit fin. Bill se retrouva soudainement de retour dans son siège à bord du train quelque part au Tennessee.
Peu après l’arrivée de Bill à Miami, le petit David lui montra le journal du matin. Une publicité était encadrée dans le coin d’une page annonçant que le Révérend William Branham tiendrait cinq services de guérison dans la ville. Le reste de la page était rempli d’autres publicités plus grosses et plus tape-à-l’œil annonçant d’autres réunions de guérison dans les églises locales.
Le petit David soupira. « Ils ont fait cela le jour après que j’eus placé la première publicité à propos de votre venue. Aussitôt qu’ils l’apprirent, toutes les autres dénominations en ville ont soudainement trouvé quelqu’un pour prêcher la guérison divine dans leur propre église. »
« J’aimerais qu’ils puissent comprendre que nous ne sommes pas venus ici pour commencer un autre groupe », commenta Bill. « Nous sommes venus seulement pour servir la cause de Christ. »
Malgré les tentatives des églises locales pour saper le réveil, le nom de William Branham avait développé son propre magnétisme. Lorsque Bill arriva le premier soir, il trouva la tente à moitié remplie de spectateurs curieux. Bill salua les gens. Puis avant de parler à propos de la guérison divine, il leur raconta la vision qu’il avait eue en traversant le Tennessee. Bill incita la foule : « Inscrivez-le sur la page de garde de votre Bible ; puis attendez et vous verrez que ce gamin sera ressuscité des morts par la puissance de Jésus-Christ. Je ne sais ni où ni quand cela prendra place, mais cela arrivera car c’est le “ainsi dit le Seigneur.” Et lorsque cela se produira, nous ferons paraître le compte-rendu dans la nouvelle revue que Frère Lindsay publiera. »
Gordon Lindsay, toujours excité par le potentiel du ministère unique de Bill, avait déjà mis ses capacités d’organisateur à l’œuvre. Lindsay avait suggéré à Bill qu’il devrait engager un assistant à temps plein pour aider à organiser les réunions et s’occuper des nombreux détails des campagnes, ce qui permettrait à Bill de se concentrer uniquement sur la prière pour les malades. Le succès des campagnes de Bill dans le Nord-ouest du Pacifique, organisées par Lindsay, avait prouvé la validité de cette idée. Toutefois, Lindsay ne voulait pas cet emploi pour lui-même, ou du moins, pas à temps plein. Il avait une autre ambition.
Gordon Lindsay avait commencé à publier une revue qui donnerait les comptes rendus officiels des campagnes Branham, imprimant des articles à propos des dernières réunions et annonçant les prochaines, de même que les témoignages écrits de gens qui avaient été guéris. Lindsay planifiait intituler son magazine La Voix de la Guérison.Aussitôt que Bill eut donné son accord, Lindsay avait commencé à travailler à la publication. La première édition mensuelle de La Voix de la Guérison allait sortir dans deux mois.
Le premier soir à Miami, des centaines de gens passèrent dans la ligne de prière. La foi s’intensifiait dans l’auditoire au fur et à mesure que Bill discernait les maladies à l’aide du signe dans sa main. La plupart des gens furent guéris et quelques miracles stupéfiants eurent lieu, incluant deux petits garçons qui étaient nés aveugles et qui recouvrèrent la vue. Un compte rendu de ces deux guérisons fut imprimé dans les journaux du matin. Cela éveilla la curiosité d’une chaîne de radio locale et les deux garçons furent invités au studio pour une entrevue en direct. Débordants de zèle, les deux garçons témoignèrent de la puissance de guérison de Jésus-Christ. L’intérêt du public était maintenant éveillé ; certains étaient curieux, d’autres excités et d’autres encore, sceptiques.
Un auditeur en particulier semblait ressentir un mélange des trois émotions. Le Révérend Fred Bosworth était très familier avec la puissance de Jésus-Christ pour la guérison, ayant prêché à ce sujet d’innombrables fois au cours des quarante dernières années. Dans les années 1920, Bosworth avait tenu des réunions de réveil dans une douzaine de villes américaines, pressant le pécheur à la repentance et le chrétien à croire en Dieu pour la guérison de ses maladies. Son style énergique et sa présentation ordonnée s’avérèrent un tel succès qu’après une réunion à Ottawa, Canada, on estima à 12 000 personnes le nombre de ceux qui reçurent le salut par la grâce de Jésus-Christ. Puis la Grande Dépression écourta son ministère évangélique. Comme les revenus de tous diminuaient dans les années 1930, il devint de plus en plus difficile de financer de larges campagnes de réveil. Quittant le champ missionnaire, Fred Bosworth devint un pionnier de la radio évangélique, établissant la Radio Nationale de la Croisade du Réveil Missionnaire. Il écrivit aussi deux livres, La Confession Chrétienne et Christ le Guérisseur. Il prit sa retraite un peu plus tard et déménagea en Floride.
Maintenant âgé de 71 ans, Fred Bosworth avait quitté le ministère à temps plein depuis plusieurs années. Il pensait que tout ce qu’il voulait maintenant dans la vie était une succession de jours lents et sans soucis. Mais lorsqu’il entendit le témoignage de ces deux garçons à la radio, quelque chose d’inattendu le remua à l’intérieur. Nés aveugles? Et maintenant ils pouvaient voir? Au cours des années, Fred Bosworth avait été témoin de plusieurs miracles ; il avait vu des muets parler, des sourds entendre, des infirmes marcher, des cancers disparaître. En fait, il avait reçu au-delà de 200 000 témoignages écrits de gens qui avaient été guéris sous son ministère. Mais il n’avait jamais vu ou entendu parler de personnes nées aveugles qui avaient recouvert la vue. Qui était cet homme, William Branham? Était-il un escroc? Ou était-ce l’Esprit de Dieu qui travaillait d’une façon dont il n’avait jamais été témoin auparavant? Bosworth était curieux et, il devait bien l’admettre, un peu excité aussi. Peut-être devrait-il aller y jeter un coup d’œil?
Le Révérend Fred Bosworth n’était pas le seul qui désirait mener sa petite enquête. Il vint tellement de gens aux réunions de Bill pendant le reste de la semaine que la tente devint trop petite pour contenir la foule. Plusieurs rebroussèrent chemin et retournèrent chez eux, mais des milliers d’autres demeurèrent à l’extérieur, espérant avoir une chance d’avoir une place dans la ligne de prière. Comme il y avait tant de gens qui désiraient recevoir la prière, Bill décida de ne pas utiliser le don de discernement dans sa main. Cela prenait trop de temps. Il forma donc une « ligne de prière rapide », imposant les mains aux malades et offrant une courte prière pendant qu’ils défilaient devant lui.
Lors de la dernière soirée du réveil de Miami, avant que le service ne commence, le petit David vint vers Bill et dit : « Il y a un père qui cause de l’agitation à l’arrière. Il semblerait que son fils se soit noyé dans un fossé d’irrigation ce matin. Le père a assisté à toutes les réunions et il vous a entendu parler de la vision du petit garçon qui est ressuscité des morts. Il se demande maintenant si la vision était à propos de son fils. Il a vu assez de miracles et de guérisons cette semaine pour croire que ça pourrait arriver à son fils et ne laisse donc pas l’entrepreneur de pompes funèbres toucher à son enfant avant que vous l’ayez vu. »
« Je serais heureux d’aller le voir », dit Bill. En descendant l’allée vers le père en deuil, il ne fallut à Bill qu’un regard pour savoir. Il dit au père : « Je suis désolé mais ce n’est pas lui. Le garçon que j’ai vu dans la vision avait les cheveux bruns coupés de façon inégale et devait avoir au moins huit ou dix ans. Votre fils a des cheveux noirs et n’a pas plus de cinq ans. Et il est trop bien habillé. Le garçon dans la vision était pauvrement vêtu. De plus, votre fils est mort noyé tandis que le garçon de la vision était tout éraflé et défiguré comme s’il venait d’avoir un accident. Je suis désolé, Monsieur, mais tout ce que je peux faire est de prier pour la consolation de la famille. »
Ce dernier soir à Miami, il y eut tellement de gens désirant un contact de Dieu que Bill forma deux lignes de prière afin que le petit David et lui puissent prier en même temps ; lui d’un côté et le petit David de l’autre. Parmi les milliers de gens qui se bousculaient autour de lui, Bill remarqua une malheureuse jeune fille qui avançait dans la ligne de prière avec l’aide d’une dame plus âgée. La fille avançait péniblement avec de lourdes orthèses qui lui montaient jusqu’à la taille. Prenant un moment pour prendre la main de la jeune fille pendant qu’elle passait, Bill sentit les vibrations démoniaques de la polio. Il perçut aussi que la jeune fille n’avait pas encore assez de foi pour être guérie.
Mettant la jeune fille de côté, Bill lui dit : « Ma chérie, reste là derrière moi et prie pour que Dieu augmente ta foi. » La jeune infirme fit ce qui lui avait été dit, tenant la queue du complet de
Bill pendant qu’elle penchait la tête et priait. Bill reporta son attention à la ligne de prière. Après un moment, il sentit la foi de la jeune fille s’élever comme un battement de cœur : boum-boum, boum-boum, boum-boum. Il se retourna vers elle et dit : « Maintenant, ma petite amie, au Nom de Jésus, je chasse ce démon qui te retient prisonnière. Satan, sors d’elle. » Regardant la femme plus âgée qui était venue avec elle, Bill ordonna : « Enlevez-lui ses orthèses. »
La femme eut l’air horrifiée. « Mais Frère Branham, elle ne peut pas se tenir debout toute seule! »
« Madame, ne doutez pas. Faites seulement ce que je vous dis de faire. »
La femme ravala sa salive, manifestement inquiète. Mais elle commença toutefois à délacer les orthèses. Bientôt, un cri strident transperça le tintamarre de la foule. Bill se retourna pour voir cette fille qui avait été infirme tenir ses orthèses au-dessus de sa tête en marchant le long de la plate-forme aussi parfaitement que n’importe lequel autre enfant.
C’était là un miracle que personne dans la tente ne pouvait manquer de voir. La foi des gens atteint son summum et tous essayaient de toucher Bill en passant près de lui. Bill priait pour le plus de personnes qu’il pouvait, le plus rapidement possible. Quelques minutes plus tard, il sentit un autre regain de foi chez quelqu’un. Il tourna la tête maintes fois pour voir où en était la source. Puis il la trouva. Bill s’approcha du micro et dit : « Monsieur, vous à l’arrière, à quatre sièges de l’allée, l’homme vêtu d’une chemise blanche. Je peux sentir votre foi jusqu’ici. Levez-vous sur vos pieds, Jésus-Christ vous a guéri. »
L’homme se leva sur ses pieds, levant les mains au-dessus de sa tête en même temps. Mais aussitôt que ses bras furent complètement allongés, il les baissa brusquement et se mit à fixer un de ses bras comme s’il était surpris. Puis il se mit à crier. Cela fit se lever la femme qui était assise
à côté de lui. Regardant le bras de l’homme, elle manifesta aussi sa surprise, levant ses bras dans es airs, sautant et criant sans retenue.
Pendant que Bill reportait son attention vers la ligne de prière, Fred Bosworth se leva de son siège et descendit l’allée jusqu’à l’arrière de la tente. Lorsque l’homme qui venait d’être guéri finit par se calmer, Bosworth demanda : « Monsieur, je suis un ministre de l’Évangile et je me demandais si vous pourriez m’expliquer ce qui vient de se produire? »
L’homme tendit la main. « Regardez ceci! » dit-il tout excité.
« Ça m’a l’air d’une main bien ordinaire », dit Bosworth.
« Elle est normale! C’est ça le miracle. Il y a quelques années, je suis tombé du haut d’un cheval et j’ai atterri sur cette main. Depuis ce temps elle a été infirme et inerte – jusqu’à maintenant! » Il bougea énergiquement ses doigts pour montrer à quel point ils fonctionnaient bien.
Bosworth demanda : « Pourquoi n’êtes-vous pas allé dans la ligne de prière comme tous les autres? »
« Je suis venu ici ce soir en critique. Mais plus je regardais, plus j’ai commencé à croire que Dieu pouvait encore opérer des miracles. Puis lorsque j’ai vu cette jeune fille infirme enlever ses orthèses, j’ai tout de suite su que Dieu pouvait aussi guérir ma main flétrie. »
Bosworth se fraya un chemin jusqu’à l’avant, attira l’attention de Bill et dit : « Révérend Branham, je suis un ministre de l’Évangile et je voudrais vous poser une question. Comment avez-vous fait pour savoir que cet homme à l’arrière avait assez de foi pour être guéri? »
« Je me suis soudainement senti devenir faible » expliqua Bill. « J’ai su que la foi de quelqu’un tirait fort sur le don, alors je me suis mis à regarder autour de moi. Il me sembla que mes yeux étaient toujours attirés vers cet homme. »
Fred Bosworth se frappa la joue, émerveillé. « C’est exactement ce qui s’est produit lorsque la femme avec une perte de sang a touché le vêtement de Jésus.[68] Il a dit qu’Il a senti une vertu s’échapper de lui. La vertu est une force. Puis-je dire quelque chose à la foule? »
« Allez-y. »
S’approchant du micro, Fred Bosworth partagea le miracle à la foule, ajoutant : « Cela prouve que Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours. Le don qui était en Jésus-Christ serait comme l’océan Atlantique dont les vagues se brisent contre les plages ; le don qui est dans notre frère est comme une cuillerée d’eau de cet océan. Mais les mêmes minéraux qui se trouvent dans l’océan se trouvent aussi dans cette cuillerée. »
Le soir suivant, Fred Bosworth et Bill soupèrent ensemble à l’hôtel. Bosworth raconta à Bill quelques miracles dont il avait été témoin pendant les 40 années de son ministère. « Pourtant, pendant toutes ces années, remarqua-t-il, je n’ai jamais rien vu comme la réunion d’hier soir. »
Bill raconta donc à ce ministre âgé comment l’ange du Seigneur l’avait rencontré en 1946 et l’avait commissionné d’un don de guérison divine pour les peuples de la terre. Il expliqua le signe dans sa main, comment il pouvait discerner plusieurs maladies à travers les vibrations causées par la vie démoniaque de la maladie, ce qui ferait enfler sa main et produirait un modèle de petits boutons sur le dos celle-ci.
Fred Bosworth oublia soudainement ses plans de retraite. « Frère Branham, auriez-vous besoin de mon expertise? J’aimerais beaucoup voyager avec vous et vous aider de quelque façon que ce soit. »
« Frère Bosworth, je serais honoré d’avoir votre compagnie. J’ai prié pour trouver un gérant pour mes campagnes. »
Ils quittèrent l’hôtel et marchèrent le long de la plage, parlant de la seconde venue de Christ. Le soleil se couchait derrière les hôtels qui longeaient la plage. Des vagues écumantes venaient lécher les pieds des deux hommes. Bill remarqua une certaine vigueur dans la marche de Fred Bosworth, une énergie tellement différente de ses propres pas traînants. Bill se sentait épuisé même s’il avait bien dormi pendant la journée. Il lui semblait qu’il pouvait à peine lever ses pieds du sable. Il demanda : « Frère Bosworth, quel âge avez-vous? »
« Soixante et onze ans. »
« Quand avez-vous été au meilleur de votre forme? »
« Maintenant, Frère Branham. Je ne suis qu’un enfant qui vit dans une vieille maison. »
Bill enviait sa vigueur. Il n’avait lui-même que 38 ans et il était presque mort de fatigue. Qu’est-ce qui lui tirait ainsi toutes ses énergies?
AU MOIS DE MARS, Bill devait se rendre de nouveau à Phœnix, cette fois-ci pour une campagne qui devait durer toute une semaine. Le jour de son arrivée dans la ville, Bill mentionna sa fatigue chronique au pasteur qui parrainait ces réunions.
« Frère Branham, dit le pasteur, votre problème est que vous êtes trop sincère. Après avoir prié pour les enfants de Dieu, vous devriez tout simplement les oublier. Après tout, c’est le problème de Dieu si les gens acceptent leur guérison ou non. »
« Je ne savais pas que je pouvais être trop sincère à propos du travail du Seigneur », remarqua Bill. « Je pensais que plus j’étais sincère, plus Dieu pouvait m’utiliser. »
« Bien, si vous continuez à ce rythme, avertit le pasteur, vous allez faire un épuisement nerveux. »
Bill se rendit dans le désert pour prier. « Père Céleste, comment se fait-il que je devienne si faible? Les autres ministres n’ont pas ce problème. Frère Bosworth m’a dit qu’il a gardé un rythme semblable au mien pendant des années et que cela ne l’a jamais dérangé. Peut-être est-il plus rempli du Saint-Esprit que moi. Si c’est ça mon problème, alors s’il te plaît Seigneur, donne-moi plus de ton Saint-Esprit pour que je puisse être plus fort. » Il fit une pause, observant le désert et ses figues de Barbarie, ses arbustes fleuris « palo verde » et ses petits arbres épineux « mesquite ». Il pouvait voir au loin les montagnes abruptes qui contrastaient avec la plaine sablonneuse. Pendant que Bill écoutait, il lui sembla entendre Dieu lui parler, pas de façon audible mais dans ses pensées, disant : « Ces hommes dépendent de leur propre foi et prêchent leurs propres paroles. Tes forces sont épuisées par un don surnaturel. »
Soudainement, certaines Écritures frappèrent sa compréhension. Il se souvint que le prophète Daniel fut troublé physiquement après avoir vu une vision. [69] Bill se rappela aussi le commentaire de Fred Bosworth à propos de la femme qui fut guérie après avoir touché le vêtement de Jésus. Jésus dit qu’Il a senti une vertu sortir de Lui. Cet après-midi-là pendant qu’il conduisait dans le désert, Bill se sentait si épuisé qu’il aurait pu s’écrouler sur le sol, mais il connaissait maintenant au moins la raison de sa fatigue continuelle. Lors de sa deuxième soirée à Phœnix, alors que la ligne de prière tirait à sa fin, Bill prit la main d’une femme corpulente. Au début, il ne pouvait pas interpréter les vibrations qu’il sentait. « Vous avez soit un cancer, soit des troubles féminins ; les deux maladies vibrent de façon similaire. Attendez une minute… ce sont des troubles féminins, n’est-ce pas? C’est presque un cancer. Votre vie ne fut pas un lit de roses. Non, vous avez eu votre lot de labeurs. Mais ce soir, Jésus-Christ peut alléger vos fardeaux si vous le croyez. »
Le prochain patient en ligne était un homme d’âge moyen qui était élégamment vêtu. Bill prit sa main. « Monsieur, je ne sens aucune vibration. Peu importe quel est votre trouble, il n’est pas causé par un microbe ou un virus. »
L’homme sanglotait. « Frère Branham, j’imagine que j’ai été hypocrite d’attendre dans la ligne de prière alors que je ne suis pas malade, mais c’est le seul moyen que je connaissais pour vous atteindre. J’ai entendu dire que vous étiez un homme pauvre. Je veux vous donner une petite offrande. » Il tendit un chèque.
Bill repoussa le chèque gentiment. « Je n’accepte pas les offrandes. »
« Écoutez, je veux seulement démontrer ma gratitude au Seigneur. Hier soir j’ai amené ma femme dans la ligne de prière dans un fauteuil roulant. Après que vous ayez prié pour elle, elle a marché pour la première fois en 16 ans. »
« Mais ce n’est pas moi qui l’ai guérie », insista Bill. « Jésus-Christ l’a guérie. »
« Je travaille dans le pétrole au Texas et j’ai signé un chèque de 25 000 $ [17 500 euros] à votre nom… »
Prenant le chèque des mains de l’homme, Bill le déchira en deux, superposa les pièces ensemble et le déchira à nouveau en deux. Puis il redonna à l’homme les morceaux du chèque. « Monsieur, je ne veux pas votre argent. Ce que je voudrais, c’est que votre foi soit fermement ancrée en Jésus-Christ. »
La dernière personne pour laquelle Bill pria ce soir-là était une femme qui boitillait avec difficulté. Son mari l’aidait pendant qu’elle montait péniblement les marches de la plate-forme où Bill se tenait.
Prenant la main de la femme, Bill dit : « Je ne sens pas de vibrations en vous non plus. »
« Je souffre d’arthrite », lui dit la femme.
« Voilà qui explique tout », dit Bill. « Les vibrations proviennent de virus ou de microbes. Je ne peux pas sentir votre trouble parce que l’arthrite est causée par des acides. Mais Jésus-Christ peut vous guérir si vous croyez qu’Il le peut. Le don qu’Il m’a donné ne guérit pas ; il aide seulement à élever la foi des gens. Jésus-Christ est le seul guérisseur. »
Comme Bill commençait à prier pour elle, les yeux de la femme se mirent à fixer le vide et ses muscles se détendirent comme si elle venait de tomber en transe. Pendant que le pasteur hôte donnait congé à la foule, la femme arthritique demeura sur la plate-forme, les yeux fixés sur Bill pendant qu’il titubait en franchissant une porte sur le côté de l’auditorium.
Quelques jours plus tard, le mari de cette femme supplia le portier qui gardait la chambre d’hôtel de Bill de le laisser entrer. Bill l’invita à l’intérieur.
« Frère Branham, vous ne m’avez jamais rencontré mais vous avez rencontré ma femme dans
la ligne de prière il y a quelques jours. Elle souffrait d’arthrite et fut la dernière personne pour laquelle vous avez prié ce soir-là. »
« Oui, je me souviens d’elle. Comment se porte-t-elle? »
« Son arthrite semble avoir diminué mais quelque chose d’autre ne va pas. Elle parle comme si elle délirait. »
« Que voulez-vous dire? »
« Après que vous ayez prié pour elle, on aurait dit qu’elle était dans une transe jusqu’à ce qu’on arrive à la maison. Le lendemain matin, elle me demanda, “Qui était l’autre homme près de Frère Branham pendant qu’il priait pour moi?” Et j’ai répondu, “Il n’y avait pas d’autre homme.” Elle dit, “Oh, oui. Il était grand avec la peau foncée et des cheveux noirs qui tombaient sur ses épaules. ” Frère Branham, de quoi parlait-elle? Vous étiez seul sur la plate-forme. »
Bill savait qu’elle avait vu l’ange du Seigneur, mais il ne voulait pas le dire à l’homme tout de suite. « Monsieur, est-ce que vous ou votre femme avez assisté à une de mes réunions avant ce soir-là ou entendu raconter mon histoire? »
« Non, nous n’avions jamais entendu parler de vous avant cette semaine. »
« Je vois. Veuillez m’en dire plus au sujet de cet homme que votre femme a vu sur la plate-forme avec moi. Qu’a-t-il fait? »
Le visiteur de Bill se mit à se trémousser comme s’il était inquiet que son histoire paraisse incroyable. « Elle dit qu’elle a vu l’homme vous regarder pendant que vous étiez en train de prier pour elle. Lorsque vous avez terminé votre prière, l’homme a regardé ma femme et lui a dit, “Vous êtes venue chercher la guérison. Ne vous inquiétez pas, la prière de Frère Branham va être exaucée et vous allez être guérie. ” Puis l’homme vous a regardé de nouveau et a dit à ma femme, “Ne trouvez-vous pas que Frère Branham a l’air maigre et fragile? Mais ses forces lui reviendront après un certain temps. ” Puis lorsque vous êtes parti, elle dit qu’elle a vu l’homme sortir par la porte de côté avec vous. Frère Branham, j’étais là aussi. Je sais que vous et ma femme étiez les seules personnes sur la plate-forme. Qu’en dites-vous? »
Bill expliqua calmement : « C’est l’ange du Seigneur qui se manifeste à moi. Je suis heureux que vous soyez venu me raconter cela. Je suis si épuisé et vidé d’énergie ; il est bon de savoir que je prendrai des forces dans quelque temps.