Chapitre 76: L’Amérique se tient comme Israël à Kadès-Barnéa (1956-1957)
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Chapitre 76: L’Amérique se tient comme Israël à Kadès-Barnéa (1956-1957)
Comme ses campagnes en Allemagne et en Suisse, la campagne de William Branham au Mexique fut un succès phénoménal. Au cours de ses cinq soirs à Tacubaya, environ 20 000 personnes donnèrent leur vie à Jésus-Christ. Il était évident pour Bill que le Mexique était l’accomplissement de la première partie de sa vision de décembre 1955, mais tout n’était pourtant pas accompli. Le soulier de bébé et la leçon de pêche étaient des allégories faciles à saisir, mais la partie de la tente n’était pas aussi simple à comprendre. Cela représentait-il tout simplement le «troisième pull» de son ministère ou allait-il réellement prêcher dans une tente ou une cathédrale gigantesque? Il ne le savait pas. Au cas où cela doive s’accomplir littéralement, Bill demanda à ses gérants de chercher la plus grosse tente qu’ils pourraient louer ou acheter. La vision avait clarifié un point pour lui, il savait maintenant que Dieu voulait qu’il continue son travail d’évangéliste.
Miner Arganbright voulait qu’il retourne soit en Europe, soit en Afrique au mois de juillet. Après avoir prié à ce sujet, Bill dit non aux deux continents. Le Saint-Esprit lui ordonnait à demeurer en sol américain. Il sentait une urgence comme jamais auparavant, comme s’il s’agissait d’une année marquant un point tournant pour l’Évangile en Amérique. Bill dit plusieurs fois en 1956 : «Je prédis que, soit les États-Unis d’Amérique recevront Christ cette année, soit ils commenceront à tomber de la grâce. Maintenant, ce n’est pas le Seigneur qui m’a dit cela. Pourtant, je crois que l’Amérique recevra Christ ou Le rejettera catégoriquement cette année, et je prédis qu’elle Le rejettera.»
Au mois de janvier 1956, il prêcha à Jeffersonville un sermon intitulé «La jonction des temps» dans lequel il identifia sept époques majeures dans l’histoire au cours desquelles le Dieu omnipotent changea de trajectoire et commença quelque chose de nouveau. À chacune de ces jonctions, Dieu visita la terre d’une façon spéciale. Le mot «jonction» signifie «l’endroit où deux choses se joignent» et dans son sermon, ce mot faisait référence à la fois au naturel et au surnaturel. Bill identifia ces jonctions comme étant au temps de Noé, au temps de Moïse, au temps d’Abraham, au temps d’Élie et au temps de Jésus. Bill s’attarda longuement à cette cinquième grande jonction. Il dit : «Jean-Baptiste était un prophète. Gabriel était l’ange. Ils apparurent environ 33 ans avant une des jonctions de temps. Dieu avertissait les gens qu’une jonction approchait. Observez ce qui eut lieu. Nous voyons Jean-Baptiste se tenant près du Jourdain, prêchant, parlant aux gens de Celui qui viendrait bientôt. Après un certain temps, nul autre que l’Omnipotent Lui-même apparaît, enveloppé d’un corps de chair. Le grand Jéhovah
Dieu se révélant Lui-même en son fils Jésus-Christ. Une nuit, Jésus dormait dans une petite barque agitée par les flots. Il n’y porta aucune attention. Il était fatigué. Mais le temps était parvenu à une jonction et quelque chose devait se produire. Il mit son pied sur la rambarde et dit : “Silence, tais-toi.” Je vous le dis, le Créateur des cieux et de la terre se trouvait dans ce bateau et la nature devait lui obéir. Lorsque l’Omnipotence parle, des choses miraculeuses ont lieu. Amen.»
Pour ce qui est de notre jour, Bill dit : «Je crois que nous vivons à l’aube de la seconde venue du Seigneur Jésus. La première fois, Il est venu comme un bébé. Cette fois-ci, Il viendra en tant que Roi de gloire et Se vengera de ceux qui n’auront pas obéi à la Parole de Dieu… D’enseigner la Parole est une bien belle chose. Nous savons que la foi vient en entendant la Parole. Mais il faut toujours un miracle pour authentifier que le Dieu omnipotent vit toujours et qu’Il règne. Nous devons avoir les miracles. Et je crois que l’Église se tient maintenant au seuil de la plus grande authentification d’omnipotence que le monde n’ait jamais connue… Nous sommes arrivés à une jonction. Que se passera-t-il ensuite? Jésus-Christ reviendra dans la gloire pour recevoir tous ceux qui sont morts en Christ et vivants en Dieu. Dieu emmènera tout le monde avec Lui et les doux hériteront de la terre et le grand millénium débutera. Il n’y aura plus de guerre, ni de maladie, ni de trouble, ni de tristesse. Nous vivrons dans sa présence pour toujours et à jamais. Et tous ces signes et ces choses montrent que nous nous tenons à une jonction des temps.»
Après sa campagne au Mexique, Bill continua de prier pour les malades pendant ses réunions, mais il enseignait aussi de plus en plus. L’ange lui avait expliqué que la guérison divine était l’appât sur l’hameçon qui attirerait l’attention des gens. L’hameçon était la Parole de Dieu. C’était ce qui était le plus important. Les chrétiens avaient besoin d’être établis dans les principes de leur foi sinon celle-ci était vaine.
À Sturgis, au Michigan, il prêcha encore sur les trois parties du tabernacle, soulignant combien il était important pour les chrétiens d’aller derrière le voile jusque dans le Saint des Saints, qui symbolisait le baptême du Saint-Esprit. Il dit : «Plusieurs de ceux qui se disent chrétiens doivent toujours lutter pour tenir bon. Je crois que c’est parce qu’ils manquent d’enseignement biblique correct. Le concept du chrétien qui «tient bon» n’existe tout simplement pas parce que c’est Christ qui tient le tout. Le principe du christianisme est basé sur le repos. Jésus a dit : “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos.”[145] Remarquez que ce n’est pas vous qui le faites; c’est ce que Christ a fait pour vous qui amène le repos. Quelqu’un m’a dit un jour qu’il cherchait Dieu. C’est une erreur. Aucun homme n’a jamais cherché Dieu, c’est Dieu qui cherche l’homme. Après qu’Adam eut péché dans le jardin d’Éden, il aurait dû se mettre à courir à travers le jardin en criant : “Père, Père, où es-Tu?” Au lieu de cela, Dieu fut le seul à parcourir le jardin en appelant : “Adam, Adam, où es-tu?”[146] Adam se cachait. C’est la nature de l’homme.»
En plus d’enseigner davantage lors de ses campagnes, Bill enseignait aussi plus souvent au Branham Tabernacle. Toutes les fois qu’il se trouvait à Jeffersonville lors d’un service régulier du dimanche soir, le Révérend Orman Neville lui cédait la place volontiers. Ces sermons à
Jeffersonville n’étaient pas que de simples reprises de ce qu’il prêchait ailleurs. Durant ses campagnes évangéliques, la grande disparité d’auditeurs le limitait et l’empêchait d’aller à fond dans son sujet. Au Branham Tabernacle, il se sentait libre d’aller aussi profondément qu’il le voulait pour enseigner de la doctrine solide. La plupart de ses sermons prêchés à Jeffersonville étaient enregistrés. Il réalisait la grande portée que ces sermons enregistrés pourraient avoir. À chaque semaine, plus de gens réclamaient ses sermons enregistrés. Plusieurs d’entre eux les gardaient indéfiniment et les réécoutaient plusieurs fois.
Le 27 mai 1956, il prêcha un sermon à Jeffersonville sur Kadès-Barnéa, cette oasis du désert du Sinaï où les Israélites campèrent lorsque les 12 espions furent envoyés à la Terre Promise. Lorsque ceux-ci revinrent avec un rapport mitigé, les Israélites durent prendre une décision : aller de l’avant et se battre pour le pays ou demeurer dans le désert et trouver un autre endroit où s’établir. Il était vrai qu’ils auraient à surmonter plusieurs obstacles importants avant de conquérir Canaan, mais Dieu leur avait promis le pays. La vraie question était d’ordre spirituel : devraient-ils croire Moïse ou non? Après tout, c’était Moïse qui leur avait dit que Dieu leur avait promis le pays. La plupart de ces Israélites choisirent de ne pas croire Moïse et ils durent donc tourner en rond dans le désert pendant 40 ans avant d’y mourir. Ce furent leurs enfants qui possédèrent finalement la Terre Promise de Canaan.
Bill dit que l’église chrétienne en Amérique était maintenant dans la même position. Il sentait qu’en 1956, l’Amérique se trouvait à sa propre oasis de Kadès-Barnéa. Sa décision se faisait toujours attendre.
Le 3 juin 1956, Bill prêcha sur «Le Livre de Vie de l’Agneau.» Comme il était à Jeffersonville, il pouvait parler de la prédestination plus librement que lors de ses campagnes. Il prouva, à l’aide de la Bible, que les noms de ceux qui seraient sauvés étaient écrits dans le Livre de Vie de l’Agneau avant la fondation du monde. [147]
Le 17 juin, il prêcha sur «L’Apocalypse, livre de symboles.» Il présenta la scène d’Apocalypse au chapitre 5, où Dieu est assis sur un trône dans les cieux, tenant un livre fermé et scellé de sept sceaux; et aucun homme sur la terre ne fut trouvé digne de prendre le livre et d’y rompre les sept sceaux. C’est alors que l’Agneau de Dieu s’avança. Comme Il était digne, Il en rompit les sept sceaux. Le prophète Daniel vit ce même livre et dit qu’il serait scellé jusqu’aux derniers jours. Bill parla ensuite du dixième chapitre de l’Apocalypse, de comment un ange descendrait du ciel avec un arc-en-ciel au-dessus de sa tête. Cet ange mettrait un pied sur la terre et un pied sur la mer, jurant au nom de Celui qui vit pour toujours que dans les jours du septième ange, le mystère de Dieu serait terminé.
Bill lut dans Apocalypse chapitre 1 : Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt, et qu’il a fait connaître par l’envoi de son ange à son serviteur Jean… «Un ange! Comment la fera-t-Il connaître? Dieu donna la révélation de Jésus-Christ à son serviteur, un prophète, et L’a fait connaître par l’envoi de son ange. Amen! J’espère que vous le voyez bien.»
Il continua à lire : …celui-ci a, comme témoin, annoncé la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ : tout ce qu’il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s’y trouve écrit! Car le temps est proche. «Remarquez bien ceci : quand le temps est-il proche? Lorsque la révélation de Jésus-Christ est révélée au corps de Christ, et que Christ est révélé, non comme mort, mais comme ressuscité et vivant dans son Église, faisant les même œuvres qu’Il faisait à l’époque : le même ministère, le même Évangile, le même signe du Christ ressuscité. C’est une fois qu’Il est révélé à son Église par l’ange que le temps est proche. Et depuis ce jour-là, le mystère de Jésus-Christ n’avait jamais été révélé jusqu’à ce jour-ci. Le temps est proche! »
LORSQUE WILLIAM BRANHAM avait prêché en Californie en 1954, il avait mentionné que dans deux ans cela ferait 50 ans depuis que le Saint-Esprit avait débuté un réveil à la mission d’Azusa Street à Los Angeles, réveil qui avait restauré les dons de l’Esprit dans l’église, plus particulièrement les dons des langues, d’interprétation et de prophétie. Ce réveil avait commencé dans une réunion-maison à Los Angeles le 9 avril 1906 lorsqu’un homme appelé Edward Lee avait parlé dans une langue inconnue. À la réunion suivante, un prédicateur Afro-Américain du nom de William Seymour avait prêché sur Actes 2 :4, faisant en sorte que six autres personnes parlèrent en langues avant que la nuit ne se termine. D’autres personnes aussi reçurent bientôt le don des langues. Des nouvelles de ce réveil se répandirent rapidement dans le voisinage de Los Angeles. Après seulement quelques jours, la maison située sur la rue Bonnie Brae ne pouvait plus contenir tous les gens qui voulaient assister aux réunions. Le 14 avril 1906, ce groupe informel de Chrétiens déplacèrent leurs réunions dans un vieux bâtiment situé au 312, de la rue Azusa qui a été connu plus tard sous le nom de mission de la rue Azusa. Ce réveil s’était répandu rapidement à travers le monde et avait commencé le mouvement pentecôtiste du 20e siècle.
En 1954, Bill avait suggéré qu’il serait bien d’avoir un rallye commémoratif célébrant le cinquantième anniversaire du réveil original d’Azusa Street. Cette idée fit son chemin parmi des ministres pentecôtistes qui organisèrent un rallye de jubilé pour la semaine du 16 au 22 septembre 1956, septembre étant le mois en 1906 où la mission de la rue Azusa publia son premier journal appelé la Foi Apostolique.
En septembre 1956, Bill prit le train de Jeffersonville à Los Angeles pour assister au rallye d’Azusa Street. Il devait prendre la parole deux fois dans le courant de la semaine. Environ 5 000 personnes remplirent l’Angelus Temple le premier soir où il devait prêcher. Demos Shakarian, le président des Hommes d’Affaires du Plein Évangile, le présenta à l’auditoire. Pendant son introduction, Shakarian décrivit avec justesse l’héritage d’Azusa Street lorsqu’il dit : «La pentecôte n’est pas une dénomination, c’est une expérience.»
Bill développa ce sujet plus en profondeur dans son sermon «Le jubilé d’Azusa». Il expliqua que le mot «pentecôte» signifiait le 50e jour et que le mot «jubilé» signifiait la 50e année. Pour les Juifs, la pentecôte fait référence à un des festins prescrit dans la loi mosaïque. Pour les chrétiens, la pentecôte fait référence au 50e jour après la résurrection de Jésus, le jour où le Saint-Esprit fut donné à l’église chrétienne pour la première fois. Comme le mot «pentecôte», le mot «jubilé» vient aussi du temps de Moïse et est un décret de la loi mosaïque. Dieu avait ordonné aux Israélites d’observer une année de repos à tous les 50 ans. Pendant l’année de jubilé, les terres n’étaient pas labourées, les propriétés aliénées étaient restituées à leurs propriétaires et on rendait aux esclaves leur liberté.[148] La loi mosaïque contenait des clauses assez intéressantes en ce qui concernait la libération des esclaves. Lorsqu’une année de liberté avait lieu, un esclave voulant demeurer avec son maître le pouvait. Cet esclave devait alors se faire percer le lobe de l’oreille pour signifier qu’il voulait demeurer esclave pour toujours.[149] En fin de compte, chaque esclave faisait son propre choix pendant l’année du jubilé.
Se servant du «jubilé» comme contexte, Bill présenta le même choix à chaque homme, femme ou enfant qui étaient esclaves du péché. Il dit : «C’est un type merveilleux qui peut être appliqué aujourd’hui. Chaque personne devra choisir entre le sceau de Dieu ou la marque de la bête. Paul a dit : «La foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la Parole de Dieu.»[150] Lorsqu’un homme entend dire qu’il peut être libéré et qu’il refuse d’accepter cette délivrance du péché, il est donc scellé loin de la présence de Dieu et reçoit la marque de la bête. Lorsque des hommes et des femmes entendent parler du merveilleux Évangile du Seigneur Jésus-Christ, qui leur dit qu’ils doivent être baptisés du Saint-Esprit, ils doivent faire un choix. Si vous l’acceptez, vous recevez votre liberté en Christ. Si vous refusez, vous êtes marqués et scellés hors de la présence de Christ. Votre attitude face à la Parole fait vraiment une différence.»
Il parla des hommes et des femmes qui s’étaient rassemblés dans la mission d’Azusa Street en 1906, des gens ordinaires qui s’étaient humiliés devant Dieu et étaient demeurés en prière pendant des heures, jusqu’à ce que l’importance du monde s’amenuise au point de devenir insignifiante et que la Parole de Dieu, elle, grandisse au point d’allumer un feu dans leur âme. Bill prêcha que si les chrétiens de 1956 faisaient la même chose, ils obtiendraient les mêmes résultats.
Son sermon remua des centaines de gens, les poussant à s’avancer pour demander à Dieu de les baptiser du Saint-Esprit. Pourtant, ce ne fut pas tout le monde qui apprécia ce qu’il prêcha. Certains furent offensés lorsqu’il dit que le péché dans l’église empêchait un réveil de se produire. Après la réunion, une femme dit à une autre : «Branham a tort à ce sujet. En tant qu’Américaines, nous avons le droit de fumer des cigarettes et de porter des shorts si nous le voulons. Si j’avais été assise près d’une porte, je serais sortie en courant.» La seconde femme était une amie de Bill et elle lui relata cette histoire.
Le soir suivant, Bill prêcha sur «L’agneau et la colombe». Lorsque Jean-Baptiste vit Jésus marcher vers lui, il dit : Voià l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. Après que Jésus eut été baptisé, Jean dit : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. [151] Bill souligna que l’agneau et la colombe étaient deux créatures ayant la nature la plus douce au monde. Pourquoi Dieu les avait-Il utilisés comme symboles de Lui-même? Le Fils de Dieu obéissait toujours au Père. Jésus-Christ avait droit à la vie, mais en tant qu’Agneau de Dieu, il abandonna ses droits humains et permit qu’on le sacrifie au Calvaire pour que tous ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Jésus était notre exemple à suivre. Nous devons obéir à la volonté de notre Père, tout comme Jésus le faisait. Jésus compara aussi ses gens à des brebis. Il s’appelait Lui-même le Bon Berger qui cherche la brebis perdue.[152] Une brebis donne sa laine volontiers à celui qui la tond, tout comme le chrétien doit abandonner son droit de pécher afin de suivre le Bon Berger dans une vie meilleure.
Pendant le dernier quart de 1956, en plus de prêcher sur ses sujets habituels, tels l’amour, la grâce, la foi et la guérison divine, Bill aborda aussi des thèmes plus sévères comme le péché et le jugement de Dieu. Il prêcha «L’écriture sur la muraille» à Jeffersonville, un sermon dans lequel il comparait l’attitude de Belschatsar lors de son festin d’ivrognes à celle qu’ont plusieurs Américains face à la Parole de Dieu. (Daniel interpréta l’écriture surnaturelle sur la muraille comme disant : «Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger.»)[153]
Bill prêcha plus tard sur «Un prophète rouge de honte», faisant référence à l’embarras d’Esdras lorsqu’il constata le péché et la perversion d’Israël. Bill fit la comparaison entre les jours d’Esdras et l’Amérique en 1956. Il dit : «Ce n’est pas un sujet facile à aborder. Je pourrais penser à plusieurs sujets sur lesquels il serait plus facile de prêcher, mais frère, si personne ne se lève en cette génération pécheresse et adultère afin d’émettre un avertissement, que se passera-t-il? Quelqu’un doit parler de ces choses. Peut-être Esdras ne voulait-il pas le faire à son époque, mais il le fit quand même.»
Bill ne limitait pas ces sujets à Jeffersonville. Il prêchait de plus en plus sur le péché et faisait des appels à la sainteté lors de ses sermons d’évangélisation. Il soulignait le besoin pour les chrétiens d’abandonner les modes du monde et de vivre une vie sainte et sanctifiée devant Dieu. Il citait souvent les paroles de ce vieil hymne religieux :
Nous avons rabaissé la barre, rabaissé la barre,
Nous avons fait des compromis avec le péché.
Nous avons rabaissé la barre et les brebis sont sorties,
Mais comment sont donc entrées les boucs?
Il répondait ensuite à la question en disant : «Les boucs sont entrés parce que vous avez rabaissé vos barres, vos standards. Vous avez fait des compromis avec le péché.»
Le 5 octobre 1956, il prêcha un sermon à Chicago qu’il intitula «Jézabel au visage maquillé». Il utilisa l’histoire de Jézabel, l’infâme épouse d’Achab, pour montrer aux femmes ce qu’elles ne devraient pas faire. [154] Il fit le parallèle entre l’immoralité de Jézabel et le déclin des valeurs morales des femmes en Amérique, un déclin qui s’était même introduit dans les églises chrétiennes. Il prêcha contre les femmes portant des shorts, des pantalons, coupant leurs cheveux, portant du maquillage et fumant des cigarettes. Il enseigna que les femmes devraient être soumises à leur mari et ne devraient pas essayer de diriger la maisonnée. Il dit : «Si le Saint-Esprit est en moi, vous feriez mieux de mettre ces choses en règle avant le jour du jugement. Et ne laissez pas votre pasteur vous prêcher différemment, parce que c’est le “Ainsi dit le Seigneur”, dans la Parole de Dieu.»
«Souvenez-vous, lorsque des péchés comme ceux-ci s’introduisent dans le peuple, Dieu envoie toujours quelqu’un pour s’élever contre cela et le dire aux gens. À l’époque de Jézabel, Dieu avait un prophète nommé Élie le Thischbite qui est allé voir le roi directement et lui a dit : “Achab, tu fais ce qui est mal. Tu auras à répondre de ces choses.” Et que fit Jézabel? Elle haïssait Élie parce qu’il lui avait dit ce qui était bien et ce qui était mal. Certainement. Souvent, si vous dites la vérité aux gens, ils vous haïront au lieu de se repentir. Ils devraient se repentir et remercier Dieu de leur avoir fait connaître la vérité. C’est juste.»
Bill ne confina pas ses critiques aux femmes seulement. Il dit : «J’ai honte de vous, mes faibles frères chrétiens, qui êtes des chrétiens faibles qui laissez vos femmes faire de telles choses. Cela montre de quoi vous êtes faits. Si vous n’êtes pas assez «hommes» pour mettre de l’ordre dans votre demeure, que Dieu ait pitié de vous.» De peur que les gens interprètent mal ses paroles, Bill clarifia : «S’il vous plaît, comprenez-moi bien. Votre femme n’est pas un paillasson, elle est votre chérie. Vous devriez vous asseoir avec elle et parler de ces choses, discuter avec elle, lire la Bible ensemble et prier ensemble. Si plus de frères chrétiens faisaient cela, ces péchés ne seraient pas dans l’église.»
Il savait qu’il offensait quelques personnes en étant si catégorique. Il espérait toutefois que ses sermons seraient vus comme des critiques constructives, données avec amour. Mais il était conscient que tous ne le verraient pas de cette façon. Alors que la réalité de 1956 cédait la place aux promesses de 1957, Bill dit à son secrétaire : «Frère Cox, j’ai déterminé dans mon cœur de prêcher contre le péché. Je vais tout simplement exposer la vérité aux gens, et Dieu se chargera de la placer correctement et au bon endroit.»
LE DIMANCHE 20 JANVIER 1957, William Branham était dans son bureau en train de faire les dernières retouches sur un sermon qu’il avait intitulé «L’imitation du christianisme» lorsqu’un vieil ami du Canada vint lui rendre visite. Bill ne put s’empêcher de remarquer à quel point son ami avait vieilli depuis la dernière fois qu’il l’avait vu et cela lui rappela à quel point il avait vieilli lui aussi. En 1947, la moustache de ce ministre canadien était aussi noire que la bonne terre arable de l’Indiana. Maintenant, à 50 ans, son ami avait la moustache presque toute grise. Bill avait maintenant 48 ans et ses propres cheveux, qui avaient déjà été épais, noirs et bouclés, avaient grisonné et se faisaient moins nombreux qu’auparavant.
Son ami lui dit : «Frère Branham, il y a deux ans, je pensais que le Seigneur m’appelait à avoir un ministère aux États-Unis. J’ai travaillé comme évangéliste pendant un certain temps. Puis, à force de voyager à travers votre pays, j’ai remarqué deux sortes d’églises, elles sont, soit froides, formalistes et impassibles, soit fanatiques et relâchées. Il y a quelques mois, une église aux États-Unis m’a demandé d’être leur pasteur. J’ai eu des doutes lorsque je les ai vus taper sur le piano et donner des coups de pied aux chaises. Ils se sont calmés lorsque je me suis mis à prêcher; alors je me suis dit que je pourrais peut-être les atteindre. À la fin de mon sermon, j’ai dit : “Louons le Seigneur et consacrons-Lui notre vie.” À ce moment, un jeune idiot est accouru à la chaire en disant : “Amen, pasteur, regardez mes mains, de l’huile en est coulée tout l’avant-midi. Alléluia! Si les gens veulent bien s’avancer maintenant, je les oindrai d’huile pour qu’ils reçoivent la guérison.” Je lui ai dit : “Fiston, trouve-toi une chaise et va t’asseoir.” Frère Branham, savez-vous ce qui s’est produit ensuite? Les anciens se sont avancés et m’ont dit à moi de me trouver un siège et m’asseoir!” Le Canadien se couvrit le visage des mains et se mit à pleurer.
Bill mit sa main sur l’épaule de son ami en disant : «Je sais comment c’est. Je vois les deux groupes partout où je vais : les églises intellectuelles d’un côté et les églises émotionnelles de l’autre. Et, parfois, les deux côtés se disputent et il est difficile de trouver un moyen de les aborder avec le vrai Évangile.»
«Frère Branham, en tant qu’évangéliste itinérant, comment parvenez-vous à équilibrer votre ministère entre ces deux extrêmes?»
«C’est seulement par la grâce de Dieu.»
«En tout cas, je m’en retourne au Canada afin d’échapper à ces mauvais esprits.»
Peu après, le secrétaire de Bill, Rhode Cox, frappa à sa porte pour le conduire à l’église. En route vers le Branham Tabernacle, Bill pensa : «Seigneur, mon ami canadien a raison. Depuis le jour où j’ai posé la pierre angulaire de mon tabernacle, ce fut un combat long et difficile, ces deux extrêmes essayant de me tirer chacun de leur côté pendant que je me tiens dans le milieu du chemin en essayant de présenter le vrai Évangile. L’an dernier, j’ai essayé de stabiliser les gens, de les équilibrer dans la Parole afin que les chrétiens oublient leurs différences et se rassemblent dans l’unité. Je ressentais une telle urgence pour enseigner, comme si c’était la dernière année qu’avait l’Amérique pour prendre sa décision. Mais aujourd’hui, rien n’a vraiment changé. Qu’en sera-t-il pour ces églises américaines? Que leur arrivera-t-il?»
Bill entendit une voix lui dire aussi clairement qu’un cor baryton : «En quoi cela te concerne-t-il? Suis-Moi.»
Rhode Cox ralentit la voiture à l’approche d’un feu de circulation et mit son clignotant. Bill laissa ses pensées vagabonder jusqu’à ce matin de 1933 lorsqu’il avait placé la pierre angulaire du Branham Tabernacle. Après lui avoir montré une vision du tabernacle parachevé, l’ange l’avait surpris en disant : «Ce n’estpas ton tabernacle.» Ce dernier l’avait ensuite emmené dans un verger. Le ciel bleu était sans nuages. L’ange lui avait dit : «Ceci est ton tabernacle.» Le verger n’avait que deux rangées d’arbres : une rangée de pruniers et une rangée de pommiers. Un pot vide était posé au bout de chaque rangée. L’ange lui avait dit : «Tu dois planter quelque choses dans ces deux pots vides.» Dans la vision, Bill avait cassé une branche de prunier et l’avait plantée dans l’un des pots puis avait cassé une branche de pommier et l’avait plantée dans l’autre pot. Un arbre se mit à pousser instantanément dans chaque pot. Les deux arbres portèrent des fruits. Une voix venant du ciel se fit entendre : «Tu as bien fait. Étends ta main et récolte.» Un vent fort se mit à souffler et fit tomber quelques fruits. Bill attrapa une pomme d’une main et une prune de l’autre. La voix dit : «Lorsque tu sortiras de cette vision, lis 2 Timothée 4.» Depuis ce jour, Bill avait lu ce chapitre souvent:
Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère.
En 1933, cette vision l’avait laissé perplexe. En y repensant maintenant, en 1957, il comprenait maintenant ce qu’elle signifiait. Le ciel bleu représentait son ministère mondial. Lorsque Dieu l’avait appelé à un ministère international en 1946, il y était allé en tant qu’évangéliste indépendant et ne s’était affilié avec aucune dénomination. Cela le laissait libre d’aller partout où il était invité. Pourtant, comme les pentecôtistes embrassaient et mettaient beaucoup d’emphase sur les dons spirituels, il n’était pas surprenant que les églises pentecôtistes deviennent ses promoteurs les plus importants. Les deux rangées d’arbres dans le verger représentaient les deux groupes principaux à l’intérieur du mouvement pentecôtiste : les trinitaires et les unitaires. Même si ces deux groupes avaient beaucoup en commun, leurs points de vue différents quant à la Divinité les séparaient. Les unitaires croyaient en un seul Dieu, disant qu’il n’y avait aucune différence entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les trinitaires croyaient que le Père, le Fils et le Saint-Esprit étaient trois personnes distinctes qui, ensemble, formaient un Dieu.
Pendant des années, Bill s’était montré prudent sur le sujet, essayant de n’offenser aucun de ces groupes afin de pouvoir fraterniser avec les deux. Mais depuis qu’il mettait plus d’emphase sur l’enseignement des doctrines fondamentales de la foi chrétienne, il ne pouvait plus éviter d’aborder le sujet de la Divinité. Après tout, la nature de Dieu était le point de départ de la vérité. Comment les chrétiens pouvaient-ils se rapprocher de leur Créateur à moins de savoir premièrement qui Dieu était?
Maintenant Bill commençait à enseigner sur la nature de Dieu durant ses sermons évangéliques. Il disait essentiellement que les unitaires et les trinitaires avaient tort tous les deux et que la vérité reposait entre ces deux extrêmes. Il enseignait que Dieu était effectivement seulement un. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit n’étaient pas trois personnes différentes en un Dieu, mais plutôt une personne se manifestant en trois offices différents. Dans l’Ancien Testament, Dieu se manifestait en tant que Père omnipotent. Dans le Nouveau Testament, Dieu devint homme afin de racheter son peuple. Finalement, Dieu demeure maintenant en son peuple sous la forme du Saint-Esprit. Bill dit : «Oh, ce dont ont besoin les pentecôtistes est d’une bonne leçon biblique. De cette façon, vous ne seriez pas pris avec toutes ces absurdités. Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il avait le Saint-Esprit sans mesure. Dieu n’habitait pas que partiellement en son Fils, mais tout ce que Dieu était se trouvait dans son Fils Jésus-Christ.[155] Tout ce que Dieu était fut déversé en Christ. Tout ce qu’est Christ est maintenant déversé dans son Église. Mais vous, les pentecôtistes, le refusez toujours. Vous voyez? Jésus a dit : Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez Pas! Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces œuvres, afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi, et moi dans le Père. [156]
Le 3 février 1957, il assista à une convention des Hommes d’Affaires du Plein Évangile à Evansville, en Indiana. Lors de cette convention d’une journée, le Dr Roy Weed, un ministre des assemblées de Dieu en Indiana, critiqua publiquement le point de vue de Bill sur plusieurs sujets comme la Divinité, le baptême, l’évidence du baptême du Saint-Esprit et la conduite des chrétiens, surtout pendant les réunions. «Frère Branham dit qu’il essaie de se tenir au milieu de la route en ce qui a trait à ces sujets. Cela n’est pas conforme à l’éthique. Un homme marchant au milieu de la route se fera écraser.»
Lorsqu’on donna à Bill la chance de répondre à ceci, il dit : «Dr Weed, la route sur laquelle nous cheminons est une route à sens unique. Soit on avance avec Dieu, soit on tombe d’un côté ou de l’autre. Nous n’avons pas besoins de tout ce formalisme, de même que nous n’avons pas besoin de tout le fanatisme que nous voyons aujourd’hui. Les cieux sont remplis du véritable Saint-Esprit; nous n’avons pas besoin de substitution. Pourquoi essayer de parvenir au ciel par des sensations quand la Parole de Dieu dit qu’on ne le peut pas? Pourquoi accepter un substitut, soit en devenant membre d’une église soit en faisant partie d’un groupe disant qu’il faut sauter ou avoir de l’huile qui nous coule des mains, ou du sang sur le visage? Ces choses viennent de l’enfer. Ce n’est pas la Parole de Dieu. Si vous croyez que je suis un prophète de Dieu, écoutez ma parole et éloignez-vous de ces choses.»
Bill avait beaucoup prêché contre le fanatisme ces derniers temps. Pendant plusieurs années, le fanatisme chrétien s’était retrouvé surtout sur la côte Ouest mais il semblait maintenant se répandre et infester d’autres parties du pays. Un prédicateur de Los Angeles avait attiré l’attention nationale parce que du sang était apparu sur ses mains pendant qu’il priait pour les malades. Cet homme prétendait que c’était le sang oint de Jésus-Christ. Incroyablement, des milliers de gens furent séduits par cette tromperie. Cela dégoûtait Bill et il le condamnait publiquement, disant que cela ne pouvait pas être le sang de Jésus. Si tel était le cas, cela signifierait que le corps physique de Jésus-Christ était revenu et c’était là une absurdité totale. Comme cela ne pouvait être le sang de Jésus, c’était donc sans grande importance. Aucune Écriture ne liait des gouttes de sang humain à la guérison divine. Bill réprimandait à répétition les chrétiens qui acceptaient des signes qui n’étaient pas en ligne avec la Parole de Dieu. Tout ce qu’un chrétien fait, dit ou pense doit être en ligne avec la Bible.
Il prêcha à Minneapolis, dans le Minnesota, du 10 au 17 février 1957. Sa campagne suivante devait commencer le 26 février au Madison Square Garden à Phoenix, en Arizona. Il disposait d’une semaine à la maison avant de partir pour Phœnix. Pendant cette semaine, il reçut constamment des appels téléphoniques provenant de ministres qui s’inquiétaient du fanatisme qu’ils voyaient se faufiler dans leur église. Ils demandaient invariablement son aide. Un jour, il reçut 30 appels de ce genre en moins de deux heures. Les ministres disaient tous des variations de : «Frère Branham, ce fanatisme de la côte Ouest a atteint mon coin de pays. Laissez Phoenix tranquille et venez ici. Mes gens vous écouteront sûrement. Sinon, je crains ce qui pourrait arriver.»
«Frère, je ne peux pas venir maintenant,» répondait Bill. «J’ai promis à mes frères de Phoenix que j’irais là-bas. Vous êtes un homme de Dieu. Tenez-vous derrière votre chaire, prenez la Parole de Dieu et prêchez-la avec droiture. Jésus a dit : Mes brebis entendent ma voix et elles ne suivront point un étranger.» [157]
Sa campagne, à Phœnix, dura deux semaines. Il expliqua ce qu’était le fanatisme dans un sermon qu’il intitula «Dieu tient Sa Parole.» Il se servit de l’histoire de Moïse qui conduisit les enfants d’Israël hors d’Égypte. Exode 12:38 dit que tout un ramassis de gens monta aussi avec eux. Ce ramassis de gens s’était joint aux Israélites. Ces gens virent Moïse montrer des signes surnaturels en Égypte et ils se rassemblèrent autour de son don surnaturel, mais ils n’étaient pas convertis dans leur cœur; ils ne faisaient qu’essayer d’imiter les vrais croyants. La même chose se produisait aujourd’hui.
Bill parla de William Seymour, cet homme de couleur de Los Angeles qui était borgne et qui avait reçu le Saint-Esprit en 1906 dans la mission d’Azusa Street. Il dit : «À partir de ce jour, Dieu mit son flambeau entre les mains des gens qui voulaient la même expérience pentecôtiste qui était décrite dans le livre des Actes. Dieu a restauré le don de parler en langues. Vous, les pentecôtistes l’avez reçu. Mais que s’est-il produit ensuite? Vous en avez fait une doctrine disant que l’évidence du Saint-Esprit était le parler en langues, que personne ne peut recevoir le Saint-Esprit sans parler en langues et que tous ceux qui parlaient en langues avaient le Saint-Esprit. Dieu vous a enlevé le flambeau le jour où vous en avez fait un dogme.»
«Ensuite, vous, les unitaires avez commencé à baptiser dans le Nom de Jésus. Et c’est bien puisque c’est dans la Bible. Mais que s’est-il produit ensuite? Vous vous êtes fait une organisation et y avez mis un point final, alors Dieu vous a enlevé le flambeau. Dieu a ensuite commencé un mouvement inter-dénominationel de guérison divine. Et que s’est-il produit? Trop de gens ont bâti leur ministère sur des sensations fantastiques. Le mouvement pentecôtiste est tombé tête première dans des émotions qui n’ont aucun fondement scripturaire. Le fondement de Dieu est sa Parole.»
«Écoutez, mes frères, vous n’êtes pas sauvés par un signe ou une sensation. Vous êtes sauvés lorsque vous répondez aux critères de la Parole de Dieu. Je ne suis pas sauvé parce que je sens que je le suis. Je suis sauvé parce que Dieu l’a promis et que j’ai rempli les conditions de Dieu. Et, avec la Sainte Parole de Dieu, je peux vaincre Satan sept jours par semaine et autant de nuits, parce que c’est la Parole de Dieu. Jésus a dit : “Celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.”[158] C’est ce qu’a dit le Roi des rois. Le croyez-vous?»
Il pouvait parler encore plus franchement sur le sujet lorsqu’il était à Jeffersonville. Il enseignait que Satan pouvait imiter tous les dons du Saint-Esprit. Il le prouva bien sûr par les Écritures mais il montra aussi comment plusieurs coutumes païennes font des choses sataniques qui sont parallèles à ce que les chrétiens peuvent appeler «les expériences de l’Esprit.»[159] Si la présence de dons spirituels n’est pas la preuve d’une vie remplie de l’Esprit, alors le «parler en langues» n’est pas non plus l’évidence du «baptême du Saint-Esprit». Il prêchait : «Si vous dites : “Oh, alléluia, j’ai parlé en langues”, cela ne signifie rien de plus que si vous aviez joué une mélodie à la guitare. Même si vous parliez en langues, criiez et sautiez dans l’allée, pleuriez comme si vous veniez d’éplucher des oignons, tout cela ne veut rien dire si votre vie ne le confirme pas. Maintenant, si vous faites toutes ces choses et que votre vie en témoigne, alors amen, c’est bien. Mais vous pouvez faire ces choses sans en vivre la vie. Alors aucune de ces choses n’est l’évidence du Saint-Esprit. Jésus a dit : “Vous les reconnaîtrez à leurs fruits” et les fruits de l’Esprit sont l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi.» [160]
Tout au long des années 1956 et 1957, il choqua et offensa plusievurs pentecôtistes avec de telles déclarations. Quelques-uns de ses partisans vacillèrent.
[145] Matthieu 11:28
[146] Genèse 3 :9
[147] Apocalypse 13:8; 17:8
[148] Lévitique 25:8-13
[149] Exode 21:2-6 et Deutéronome 15:12-17
[150] Romains 10 :17
[151] Jean 1: 29-36
[152] Jean 10:11-14
[153] Daniel 5:25-27
[154] 1 Rois 21:1-24; 2 Rois 9:30-37
[155] Colossiens 2:9
[156] Jean 10: 37-38
[157] Jean 10: 27 et Jean 10:5, respectivement9
[158] Jean 5:24
[159] Matthieu 7:21-23, 1 Corinthiens 13:1-2 et 2 Corinthiens 11:13-15
[160] Matthieu 7:21-23