Chapitre 11: Consacré pour un Evangile surnaturel (1932)
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Bill perçut du mouvement en dehors de son champ de vision. Se retournant il vit un jeune homme et une jeune femme, tous deux de race blanche, qui entraient dans la pièce et qui se tinrent de l’autre côté du lit. Leur visage avait l’air triste, mais à part la tristesse, Billy ne pouvait faire le lien entre eux et le vieil homme enveloppé de bandages. Puis, deux autres personnes entrèrent dans la pièce, deux jeunes hommes. Ils faisaient face au lit, si bien que Bill ne pouvait pas voir leurs visages. Ces deux hommes lui semblaient étrangement familiers, bien que Bill puisse les reconnaître seulement de dos. Oui, oui, il reconnaissait l’un d’eux. C’était son ami, George DeArk, qu’il avait conduit au Seigneur quelques semaines auparavant. Et l’autre? Il essaya de situer l’autre. Qui, parmi les gens de sa connaissance, avait une épaisse chevelure noire bouclée? À ce moment-là, l’homme se tourna pour parler à la dame âgée à côté de lui. Bill sursauta de stupeur. C’était lui-même qu’il regardait!
Bill se vit se pencher au-dessus du lit et prier pour le malade de couleur. Instantanément, l’homme s’assit dans son lit et se mit à enlever ses bandages. Puis la vue de Billy fut obscurcie par beaucoup d’infirmières et de médecins qui entraient dans la chambre en courant. Le spectacle s’effaça et Billy se retrouva ailleurs. Il se tenait maintenant dans la rue, en face de l’hôpital. Comme il regardait, la porte d’entrée s’ouvrit et le même vieil homme sortit et descendit les marches comme s’il n’avait jamais été blessé. Il n’avait plus de bandages et portait un manteau brun et un chapeau Gibus. Puis soudain, la scène prit fin et Bill se retrouva agenouillé sur un sol nu, dans une maison vide dont les murs étaient couverts de papier peint rayé.
Que s’était-il passé? Où était-il allé? Il n’avait pas bougé d’un pouce, mais, s’était retrouvé dans une chambre d’hôpital à être témoin d’une scène extraordinaire. De quelle façon? Ça ne pouvait pas être un rêve. Il était tout à fait réveillé. Et l’action qui s’était déroulée à l’hôpital avait été aussi réelle que ses deux mains jointes sur son cœur .
Bien qu’il ne comprenne pas ce que ça voulait dire, Billy était pressé de raconter cette vision à la première personne disposée à écouter qu’il rencontrerait. Cela s’avéra être John Potts, un chrétien qui était assis au bureau de la compagnie des Services publics. C’était juste avant l’heure de partir. M. Potts ne dit pas grand-chose pendant que Billy parlait, juste de temps en temps « Ah-ah… est-ce bien vrai… hum, c’est intéressant. »
Le lendemain matin, aussitôt que Billy apparut dans l’encadrement de la porte, M. Potts le prit à part. « Dis, Billy, à propos de ce rêve que tu as fait hier après-midi… »
« M. Potts, ce n’était pas un rêve, j’étais aussi réveillé que maintenant. Je ne sais pas exactement ce que c’était, peut-être une sorte de transe, j’imagine. »
« D’accord, si tu le dis. Quoi qu’il en soit, il se pourrait que j’aie une idée à propos de ce que ça veut dire. Hier soir, je suis allé rendre visite à un de mes amis à l’Hôpital Catholique de New Albany. Un des patients qui étaient là correspondait à la description de l’homme que tu as vu dans ta, euh, transe. Il s’appelle William Merrill. C’est un homme de couleur d’environ 65 ans et il est vraiment mal en point. Je lui ai parlé un peu, hier soir. Il semble qu’il possède une charrette et deux chevaux et qu’il gagne sa vie en ramassant les ordures dans les rues de New Albany. Il y a de deux jours, un jeune homme et une jeune fille roulaient en voiture à grande vitesse, lorsqu’ils perdirent le contrôle de leur véhicule à un
coin de rue. Ils percutèrent sa charrette et lui fracturèrent les bras, le dos et les jambes. Je lui ai parlé de toi et de ta transe. Il est devenu tout excité et m’a supplié de te demander de venir prier pour lui. »
« Je me demande si c’est bien l’homme que j’ai vu. »
Toute la journée, Billy se demanda ce qui allait se passer s’il priait pour un homme aussi mal en point que M. Merrill semblait l’être. Cette pensée rendit Bill nerveux. Est-ce que l’homme s’assoirait vraiment dans son lit et commencerait à enlever ses bandages? Puis Billy pensa aux sermons que le Dr Davis avait prêchés, pressant les gens à croire dans la puissance surnaturelle de Dieu à accomplir des miracles. Lorsque Billy eut terminé son travail, il se sentait prêt. Il se rendit chez son ami George DeArk et s’ouvrit à lui au sujet de cette histoire fantastique.
George lui dit : « Certainement Billy, je vais aller avec toi prier pour cet homme. »
Et comme ils montaient les marches de l’hôpital, Billy expliqua : « Frère George, toutes ces choses étranges qui m’arrivent, je ne les comprends pas ; mais je sais que je ne peux pas prier pour ce vieil homme avant que ces deux jeunes gens soient dans la pièce et se tiennent de l’autre côté du lit, parce que je dois faire exactement comme cela m’a été montré. Alors, je ne sais pas si cela arrivera ce soir. Mais attends un peu et tu verras que cet homme sera guéri. »
Une fois à l’intérieur, Billy demanda à voir M. Merrill et on le dirigea vers sa chambre. Un seul regard à l’homme dans le lit et Billy sut qu’il était au bon endroit. C’était bien l’homme qu’il avait vu la veille. « Bonsoir monsieur. Je m’appelle Billy Branham. Il y avait un homme ici, hier soir, qui vous a parlé de moi. »
Le vieil homme lança avec ardeur : « Oh, c’est vous le garçon qui va prier pour que je sois guéri. »
Sa femme, qui se tenait près du lit, fronça les sourcils et se mit à le sermonner : « Jeune homme, je ne crois pas que vous réalisiez combien l’état de mon mari est sérieux. Non seulement il a plus de 104°F [40°C] de fièvre, mais les radiographies ont montré que certaines de ses côtes fracturées appuient sur ses poumons. S’il fait le moindre faux mouvement, l’aspérité d’une côte risque de perforer un poumon ou, pire encore, de sectionner une artère et de provoquer une hémorragie mortelle. Je ne pense pas que vous devriez venir ici et le rendre tout excité. »
Mais M. Merrill voyait les choses différemment. « Écoutons au moins ce que ce garçon a à dire. »
Billy raconta l’expérience qu’il avait vécue la veille. Et juste au moment où il finissait, un jeune homme et une jeune femme entrèrent dans la pièce. M. Merrill les présenta comme étant les deux jeunes gens qui étaient dans l’auto qui avait percuté sa charrette. Ils étaient tous deux désolés à propos de l’accident et semblaient sincèrement préoccupés par l’état du vieil homme. Avec des visages sérieux et tristes, ils passèrent de l’autre côté du lit, près du mur.
Ce fut le signal pour Bill. Il inclina la tête et commençait tout juste à prier, lorsque M. Merrill s’écria : « Je suis guéri! » et se dressa d’un coup dans son lit. Sa femme hurla : « William, non! » en essayant de le repousser contre le matelas. Un interne se rua dans la chambre. Il essaya aussi de maintenir M. Merrill, mais, le vieux monsieur parvint à se tortiller hors du lit en criant « Je suis guéri! Je suis guéri! »