Chapitre 15: Une demande en mariage muette (1933)
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Hope lui dit : « Va à la cuisine, où se trouvent mes parents. Je serai prête pour l’église dans quelques instants. »
Billy marcha jusqu’à l’entrée de la cuisine. Les parents de Hope étaient assis à table. « Bonjour,
- Brumbach. Bonjour, Mme Brumbach. »
Charlie Brumbach, toujours cordial, dit : « Bonjour Billy. Ne veux-tu pas entrer et prendre un verre de thé glacé? »
« Non merci, je n’ai pas soif. »
« Bon, pourquoi ne viens-tu pas tout de même t’asseoir ici? »
Le complot semblait grandir. Le cœur de Billy se mit à battre la chamade. « Non, merci, je vais attendre ici, si ça ne vous dérange pas. Quel temps magnifique nous avons. »
Mme Brumbach dit : « Oui, quel temps magnifique. »
Ils parlèrent tous les trois du temps et de choses et d’autres, jusqu’à ce que Hope descende les escaliers. Bill put respirer normalement seulement lorsqu’ils furent sur la galerie, la porte d’entrée bien fermée derrière eux.
« Billy, c’est une si belle soirée, allons à l’église à pied. »
Une nouvelle vague d’angoisse traversa Billy. Il pensa : « Ça y est. Elle va me dire que c’est fini entre nous. Je ferais mieux de la regarder comme il faut, parce que c’est probablement la dernière fois que je vais être avec elle. »
Mais Hope ne mentionna pas la lettre sur le chemin de l’église. Billy souffrit le martyre tout le long du service. Il n’entendit pas un seul mot de ce que prêcha le Dr Davis. Au lieu de cela, il passa son temps à regarder Hope du coin de l’œil, pensant à quel point il refusait l’idée de la perdre. C’était une jeune fille si décente. Ce soir, elle avait l’air plus radieuse que jamais. Il espérait qu’elle trouverait quelqu’un qui serait bon pour elle. Elle méritait ce que la vie avait de mieux à offrir.
Il faisait nuit lorsque Bill et Hope sortirent de l’église et commencèrent à marcher en direction de la maison. Un quartier de lune était suspendu comme une lampe dans le ciel sombre. Toutes les fois qu’ils sortaient de l’ombre des arbres, les rayons de lune contrastaient avec les cheveux noirs de Hope et ses yeux sombres avec ses douces joues blanches. Billy tremblait d’amour et du désir de demeurer toujours à ses côtés .
« Alors, Billy, comment as-tu trouvé le service de ce soir? » demanda Hope avec désinvolture.
« Oh, c’était bien, j’imagine. » Billy avait l’impression que sa mâchoire était faite en carton ; elle semblait si raide et inutile. Il observa Hope pour découvrir un froncement de sourcil ou un autre indice qui indiquerait que le moment fatidique était arrivé. Chaque fois qu’elle bougeait les lèvres pour parler, Billy était sûr que la fin était proche. Au lieu de cela, elle lançait une remarque anodine, comme si elle n’avait rien d’autre à l’esprit que les plaisirs de l’été indien .
Comme ils arrivaient en vue de sa maison et qu’elle n’avait toujours pas mentionné la lettre, Billy commença à soupçonner qu’elle n’avait pas reçu de lettre du tout. Peut-être que celle-ci était restée prise dans la boîte aux lettres ou qu’elle avait été perdue au bureau de poste. Quelque chose devait lui être arrivée. Si Hope l’avait lue, elle l’aurait sûrement mentionné. Billy retrouva son sang-froid et sa langue se délia. Il étendit la main et pris Hope par le bras. Il se sentait bien.
Ils étaient presque devant sa maison, maintenant. Pendant une pause dans la conversation, Hope dit : « Billy, j’ai reçu ta lettre. »
Un frisson parcourut l’échine de Billy ;; un nœud se forma dans sa gorge et empêcha l’air de passer, si bien qu’il avait de la peine à respirer. Il déglutit et réussit à dire d’une voix rauque : « Vraiment? »
Hope dit : « Mm-hm » et continua à marcher. La tension était insupportable. Il pensa : « Femme, dis quelque chose, sinon je vais m’évanouir! » Mais Hope semblait vouloir laisser ses mots suspendus dans les airs sans faire de commentaire.