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Chapitre 53: Miracles en noir et blanc (1951)

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Chapitre 53: Miracles en noir et blanc (1951)

WLLIE UPSHAW avait attendu cette soirée pendant 66 ans. «C’est maintenant ou jamais» pensa-t-il anxieusement. «Si je pouvais seulement arriver à temps…» Il aurait voulu que le taxi roule plus vite mais la circulation dense de l’heure de pointe imposait au chauffeur une conduite plus lente. Willie jeta un coup d’œil à sa montre. La réunion de William Branham allait commencer d’un moment à l’autre. S’il n’arrivait pas à temps pour obtenir une carte de prière, ce voyage se révèlerait peut-être vain! Sans carte de prière, il ne pourrait pas aller dans la ligne de prière ; et s’il n’allait pas dans la ligne de prière, comment pourrait-il jamais réaliser son rêve?

Pendant plus d’un demi-siècle, il avait entretenu un rêve fou dans son cœur, la petite braise ardente d’un désir qu’il refusait de laisser se consumer. Willie Upshaw voulait marcher sans aide. C’était aussi simple que ça. Et aussi compliqué. La dernière fois qu’il avait marché seul remontait à ses 18 ans, avant qu’il ne se soit fracturé le dos lors d’un accident de la ferme. Durant toutes les pénibles années qui suivirent, il avait lutté pour vivre à la hauteur de sa devise : «Ne laisse rien te décourager et n’abandonne jamais.» Croyant en un Dieu à la puissance illimitée, Willie avait prié avec ferveur pour marcher à nouveau. Dieu l’avait guéri de plusieurs maladies, incluant un cancer inopérable au visage. Malgré ses nombreuses années de prière pour obtenir la foi appropriée, il n’avait toutefois pas réussi à atteindre le niveau de foi nécessaire pour se lever et marcher, jusqu’à maintenant, peut-être…

Le jour précédent, Willie Upshaw et sa femme Lily, assistaient à une convention de ministres baptistes non loin de sa demeure à Santa Monica en Californie. Ils y rencontrèrent le Dr Roy Davis, le ministre qui avait ordonné Bill au ministère en 1932. Willie Upshaw avait demandé au Dr Davis si tous les comptes rendus phénoménaux qu’il avait entendus à propos de William Branham étaient vrais. Roy Davis lui raconta un miracle dont il avait été témoin. Un diacre de son église, Frank Shoemaker, avait perdu l’usage de ses deux jambes lorsqu’il s’était fracturé le dos dix ans auparavant. Confiné à son fauteuil roulant, il se rendait utile en travaillant au bureau de l’église. L’année dernière, Shoemaker avait assisté à une campagne de guérison Branham et, ce soir-là, William Branham avait eu une vision de Frank Shoemaker en train de marcher. Shoemaker se leva immédiatement et s’éloigna de son fauteuil roulant en marchant. Davis lui dit que Frank Shoemaker marchait parfaitement bien depuis ce temps.

Cette histoire attisa la braise du rêve de Willie jusqu’à la rendre rougeoyante et fumante. Si jamais il parvenait à ce que William Branham prie pour lui, peut-être retrouverait-il, lui aussi, l’usage de ses jambes. Puis il apprit que William Branham s’apprêtait à terminer une campagne de guérison à Los Angeles. Soudainement, le vieux rêve de Willie se mit à brûler de nouveau. Il se rendit chez lui, fit ses bagages et réserva un siège sur le prochain vol pour Los Angeles. Ça y était! Ceci était probablement sa dernière chance! Voilà la raison pour laquelle il devait arriver à la réunion Branham assez tôt pour obtenir une carte de prière.

Malheureusement, la densité de la circulation augmentait, ralentissant son taxi davantage. Il se mit à jouer nerveusement avec un des rivets de son corset orthopédique.

«Willie» lui dit sa femme, «garde les yeux fixés sur le Seigneur. Dieu t’a déjà aidé à vaincre de si nombreuses épreuves. Pense à tout l’honneur qui Lui reviendra lorsque tu traverseras le continent, sans béquilles, pour témoigner de Lui en déclarant qu’Il est non seulement le Sauveur de ton âme mais aussi le Grand Médecin qui a guéri ton corps.»

Willie savait qu’elle avait raison, mais il lui semblait qu’une épaisse couverture de doutes essayait toujours d’étouffer sa flamme. Il pensa à quel point cela faisait longtemps qu’il avait marché sans béquilles. Son accident avait eu lieu en 1884. On était maintenant en 1951, soixante-six ans plus tard.

Tant de choses s’étaient produites depuis ce jour fatidique de l’été 1884. Les sept années qu’il avait passées au lit lui avaient semblé tenir du cauchemar. Pourtant, ces années agonisantes l’avaient rapproché de Dieu. Dans son lit de souffrances, il écrivit un livre inspirateur : Willie le déterminé, ou les réflexions d’un reclus. Ce livre démarra sa longue carrière dans la fonction publique. Les ventes de Willie le déterminé lui procurèrent assez d’argent pour faire ses études supérieures. Plus tard, il fonda le Magazine de lÂge d’or dont il fut l’éditeur pendant 13 ans.

Il se lança ensuite en politique. En 1919, il gagna un siège au Congrès des États-Unis, élu par la population de la Géorgie. Willie était particulièrement fier des huit années qu’il avait servies à la Chambre des Représentants des États-Unis. Plusieurs de ses amis l’appelaient encore le Congressiste Upshaw. En 1932, il fit une campagne pour devenir Président des États-Unis à titre de candidat pour le Parti de la Prohibition.

Après sa défaite présidentielle, il travailla bénévolement dans le secteur de l’éducation chrétienne, aidant les enfants désavantagés à se rendre aux études supérieures. Il visita des écoles dans 42 états, donnant des conférences devant des dizaines de milliers d’étudiants, les encourageant à rallier leur raison d’être aux desseins de Dieu. En 1938, à l’âge de 72 ans, il fut ordonné ministre baptiste, puis il remplit deux mandats en qualité de vice-président de la Convention Baptiste du Sud. Il officia même à titre de vice-président du Collège et Séminaire Baptiste Linda Vista à San Diego en Californie.

Maintenant âgé de 84 ans, Willie Upshaw se sentait fier de sa carrière distinguée, tout particulièrement en raison de son handicap. Au cours de toutes ces années difficiles, il n’abandonna jamais son rêve de marcher à nouveau aussi librement que tout autre homme. Il avait toujours cru que s’il réussissait à atteindre le niveau approprié de foi, toutes choses seraient possibles.

Jules Pierre Moune

Éditeur de La Plateforme, Il peut Publier et supprimer un Article.

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