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Chapitre 79: La connaissance du bien et du mal expliquée (1958)

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Chapitre 79: La connaissance du bien et du mal expliquée (1958)

AU COURS DU PRINTEMPS ET DE L’ÉTÉ 1958, William Branham tint des campagnes de guérison de Chattanooga, au Tennessee, jusqu’à Bangor, dans le Maine. Bien que la majorité de ses sermons étaient orientés de façon à élever la foi pour la guérison, il toucha aussi d’autres sujets. Il prêcha au moins sept fois sur la reine de Séba en 1958, tirant son texte de Matthieu 12:42 : La reine du Midi se lèvera lors du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici qu’il y a ici plus grand que Salomon. Jésus faisait bien sûr référence à Lui-même lorsqu’il disait qu’il y avait plus grand que Salomon. Bill disait que le même Jésus-Christ était présent à chaque réunion, discernant les secrets des cœurs, guérissant les maladies et accomplissant d’autres miracles, tout comme Il l’avait fait lorsqu’Il était sur la terre il y avait presque 2 000 ans.

Même si ses campagnes le tenaient très occupé, il trouva le temps de prêcher plus d’une douzaine de fois au Branham Tabernacle au cours de l’année 1958. Lors de la dernière fin de semaine de septembre, il prêcha plusieurs sermons qui soulevèrent plus de controverse que n’importe quel autre sermon prêché jusqu’à ce jour. Le samedi soir, 27 septembre, il prêcha : «Pourquoi nous ne sommes pas une dénomination». Il souligna le fait que Jésus n’a jamais fondé d’école ou de dénomination. Les organisations chrétiennes avaient commencé en l’an 325 lorsque l’empereur Constantin organisa l’église catholique romaine. Apocalypse chapitre 17 parle de la grande prostituée, mère de toutes les prostituées qui règnent sur le monde, assise sur sept montages. Rome fut bâtie sur sept collines. L’église catholique, dont le quartier général est à Rome, est la seule institution qui correspond à cette description. Mais l’église catholique n’est pas la seule à faire erreur. Bill souligna que la Bible dit qu’elle est la mère de toutes les prostituées. La première organisation chrétienne est la mère, et cette mère a eu des filles. Ces filles sont les autres dénominations chrétiennes, qui ont toutes adopté, de près ou de loin, la rigidité du système organisationnel de leur mère.

Le principal défaut des dénominations est leur rigidité, ce qui crée des barrières. Aussitôt qu’un groupe écrit ses crédos, ses lois et ses articles de foi, il paralyse l’Esprit de révélation de Dieu. La Bible est parfaite, mais la compréhension qu’a l’homme de la Bible ne l’est pas. Si Dieu donne une révélation plus profonde à quelqu’un, les gens qui sont liés au crédo d’une dénomination ne peuvent pas l’accepter. La hiérarchie de leadership à l’intérieur de chaque dénomination résiste à l’esprit de révélation, chacun essayant de préserver son poste à l’intérieur de cette hiérarchie et un confortable statut quo.

Le lendemain matin, il prêcha sur «Le baptême du Saint-Esprit». Il prit une approche différente de celle de la plupart de ses contemporains. Il lut dans Éphésiens 1:4-6 :

En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défauts devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé.

«Qui l’a fait? C’est Lui! Il m’a rendu acceptable dans la présence de Sa grâce avant la fondation du monde. Je n’avais absolument rien à y voir. J’étais un pécheur, né dans une famille d’ivrognes. J’ai été élevé sur un baril de whisky et pourtant, le Saint-Esprit est venu à moi lorsque j’avais sept ans et a dit : “N’en bois pas une goutte et ne fume jamais de cigarette, ne chique pas du tabac et ne court pas après les filles.” Qu’est-ce que c’était? La bienveillance du Père avant la fondation du monde était de m’envoyer prêcher son Évangile et de guider Ses brebis. Et je resterai fidèle à sa Bible, beau temps, mauvais temps, que je sois populaire ou non, aimé ou non.

«Si les méthodistes et les baptistes me rejettent, ce n’est pas grave. Je ne veux faire que ce qui Lui plaît. Même les pentecôtistes me rejettent parce que je ne crois pas que le parler en langues soit l’évidence initiale du baptême du Saint-Esprit. Je ne crois pas que le parler en langues fait de vous une personne remplie du Saint-Esprit, pas plus que le fait de vivre dans un palais royal ne fait de vous un roi. Cela n’a rien à y voir. Vous pourriez être un serviteur. Vous voyez? Je crois que vous recevez le Saint-Esprit par une expérience; pas par une conception intellectuelle des Écritures, mais par une expérience connue de vous seul. Si vous voulez savoir si c’était le Saint-Esprit ou non, observez le cours de votre vie à partir de ce moment. C’est ce qui vous dira quel genre d’esprit est venu en vous.»

Le dimanche soir 28 septembre 1958, Bill prêcha un sermon qu’il intitula «La semence du serpent», un court message qui lui permit d’implanter l’une de ses doctrines les plus instructives et les plus controversées. Il prit son texte dans Genèse au chapitre 3 :

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme dit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant aux fruits de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas sinon vous mourrez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez pas du tout.! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeuxs’ouvriront, et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger, agréable à la vue et propre à donner du discernement. Elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. Les yeux de tous deux s’ouvrirent; ils prirent conscience du fait qu’ils étaient nus. Ils sefirent ensemble des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble.

Bill enseigna qu’au commencement, le serpent n’était pas un reptile du tout, mais qu’il était plutôt un mammifère. La Bible l’appelait une bête. Le serpent marchait debout, comme un homme, et était bâti physiquement comme un homme. Son intelligence était si proche de celle de l’homme qu’il pouvait parler. Le mot subtil signifie «avoir une véritable connaissance des principes de la vie.» En hébreu, les mots astucieux, intelligent, subtil, et nu viennent tous de la même racine. Le fruit défendu situé au milieu du jardin était la connaissance charnelle de la sexualité humaine. Lorsqu’Ève et Adam «mangèrent» de ce «fruit», ils prirent soudainement conscience du fait qu’ils étaient nus. Ce qui se passa réellement dans le jardin d’Éden est qu’Ève commit adultère avec le serpent et devint enceinte de lui. Puis elle montra ce qu’elle avait appris à Adam et elle devint immédiatement enceinte d’un deuxième enfant par Adam. Neuf mois plus tard, elle donna naissance à des jumeaux : Caïn, qui était de la semence du serpent; et Abel, qui était de la semence d’Adam.

Même si cette explication était une entorse radicale à la tradition chrétienne, elle n’était pas une entorse à la Bible, ni même au bon sens. Le premier péché de l’humanité est soudainement retiré de la catégorie des mythes et légendes et se retrouve fermement placé au coeur de la génétique humaine. Selon cette interprétation des événements, la chute de l’homme n’est plus basée sur quelque chose d’aussi arbitraire que de croquer une pomme provenant d’un certain pommier au milieu de centaines d’autres pommiers; elle fut causée par l’adultère, un acte qui n’a jamais cessé d’être un péché aux yeux de Dieu. C’est la raison pour laquelle Dieu a dit à Ève : Je rendrai tes grossesses très pénibles et c’est avec peine que tu accoucheras.. .[181] Le jugement que Dieu plaça sur Ève était directement relié au péché qu’elle avait commis. Bill dit : «Si le fait de manger une pomme fait réaliser à la femme qu’elle est nue, nous ferions mieux de commencer à distribuer des pommes»

Lorsque Dieu punit le serpent pour le rôle qu’il joua dans la chute de l’homme, Dieu dit : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit d’entre tout le bétail et tous les animaux de la campagne, tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie[182] Pourquoi Dieu a-t-il mentionné le bétail lorsqu’Il maudit le serpent? Dieu classifiait le serpent avec les autres mammifères, comme les vaches, les lions et les grands singes. Puis il changea le serpent d’un mammifère avec des jambes en un reptile sans jambes. C’est pour cette raison que les anthropologues ne trouveront jamais le «chaînon manquant» entre l’homme et le singe. Le serpent original est ce «chaînon manquant», mais Dieu changea l’espèce si radicalement qu’elle ne peut plus être reliée à l’homme, génétiquement. Cependant, la nature de la bête perdure encore aujourd’hui.

Puis Dieu dit au serpent : «Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance.»[183] Le serpent avait une semence (ou une progéniture) physique, et cette semence était Caïn et sa descendance. Regardez les attributs de Caïn. Il était aussi religieux que son frère Abel. Les deux hommes bâtirent un autel pour adorer Dieu. Caïn, qui n’avait pas la révélation de la vraie nature du péché, offrit des fruits sur son autel. De son côté, Abel, qui avait la révélation de la vraie nature du péché, offrit du sang. Dieu accepta l’offrande d’Abel et rejeta celle de Caïn. Cela mit Caïn dans une telle colère qu’il tua son frère. Le meurtre n’est pas un attribut de Dieu mais bien un attribut du diable. C’est de cette façon que Satan injecta le mal dans le plan de Dieu. Le mal fut introduit génétiquement dans la nature de l’homme en combinant les gènes de la première femme avec les gènes d’une bête, le serpent original. La nature bestiale de leur progéniture se multiplia au cours de l’histoire, se mêlant et diluant les gènes d’Adam, répandant l’envie, la haine, la bigoterie et toutes les autres caractéristiques blessantes connues de l’humanité et entraînant d’innombrables chagrins sur la terre.

Bill insista sur le fait que Dieu avait une raison pour laquelle Il avait laissé tout ceci se produire. Avant même que l’univers apparaisse, le «JE SUIS» existait déjà. Il n’était pas encore Dieu, parce que Dieu est un objet d’adoration et il n’y avait aucune créature vivante pouvant adorer ce Grand Être. Le «JE SUIS» possédait certains attributs qu’Il voulait manifester. Par exemple, Il était un Sauveur, mais il n’y avait personne de perdu qu’Il puisse sauver. Comme sa nature était entièrement bonne, Il ne pouvait pas créer le mal directement. C’est pourquoi, lorsqu’Il créa la terre, il donna au premier homme et à la première femme l’habilité de choisir leur propre voie, sachant qu’ils tomberaient. Il pourrait alors Se manifester en tant que Sauveur, ce qu’Il fit sous la forme de Jésus-Christ. Bill demanda emphatiquement : «Qui vint en premier, le Sauveur ou le pécheur? Le Sauveur vint en premier. Qui est le plus puissant, le Sauveur ou le pécheur? Si le Sauveur peut enlever le péché, Il est le plus puissant»

À la fin de ce sermon, il dit : «Veuillez ne pas être offensés, vous les ministres et mes frères, par la façon dont je prêche ceci de toutes mes forces. C’est notre tabernacle et c’est ce que nous croyons et défendons et nous voulons l’établir tout à fait en accord avec la Parole et pouvoir ébranler les gens avec Celle-ci. De cette façon, si vous vous en écartez un peu, nous allons pouvoir vous dire : “Vous auriez dû savoir mieux, cela a déjà été dit. Le voici, c’est enregistré sur bande.”»

«Nous avons encore beaucoup plus à partager avec vous, ce que nous ferons un peu plus tard. Nous croyons au baptême dans le Nom de Jésus-Christ. Nous croyons au lavement des pieds. Nous croyons à la communion. Nous croyons à la deuxième venue de Christ, pas seulement une venue spirituelle, mais bien le corps visible de Jésus-Christ, revenant dans la gloire. Nous croyons à la résurrection physique des morts qui recevront un corps nouveau. Nous croyons en l’immortalité de l’âme. Nous croyons qu’il n’y a qu’une seule forme de vie éternelle et c’est celle que nous recevons de Jésus-Christ, c’est pourquoi nous ne croyons pas à la damnation éternelle. Nous croyons en l’enfer littéral, brûlant de feu et de soufre, mais nous ne croyons pas que les gens vont y souffrir éternellement. Ils pourraient y souffrir pendant des millions d’années, je ne le sais pas, mais ils ne pourront pas brûler éternellement. Si c’était le cas, ils auraient la vie éternelle. Alors vous voyez, il y a plusieurs choses qui ont besoin d’être enseignées et nous y viendrons plus tard. Que le Seigneur vous bénisse.»

EN NOVEMBRE 1958, William Branham mit ses bagages dans sa voiture familiale [break] et mis le cap sur la Californie. Meda et Joseph, maintenant âgé de trois ans et demi, l’accompagnèrent. Miner Arganbright (qui vivait à La Crescenta, en Californie, près de Los Angeles) s’était arrangé pour que Bill puisse prêcher quelques soirs dans différentes églises de la région de Los Angeles. Mais Arganbright ne l’attendait pas là-bas, dans le sud de la Californie. Il avait pris l’avion pour Tulsa, en Oklahoma, afin d’assister à une convention des Hommes d’Affaires du Plein Évangile. Bill devait donc rencontrer son ami en Oklahoma afin qu’ils puissent faire route ensemble vers la Californie.

Bill arriva à Tulsa le samedi après-midi et se rendit à son hôtel. Miner l’invita au banquet des Hommes d’Affaires du Plein Évangile qui avait lieu ce soir-là. Bill s’y rendit parce qu’il voulait entendre Oral Roberts prêcher. Ce dernier prêcha sur la vie d’abondance que Jésus avait promis de donner au croyant. Lorsque Jésus dit aux pêcheurs de jeter leurs filets à la mer, ils prirent tellement de poissons que les filets ne pouvaient pas les contenir tous. [184] Roberts dit : «Il y a de tout pour tous, en Jésus-Christ.»

Après le souper, Demos Shakarian, le président des Hommes d’Affaires, dit : «Je me sens conduit à demander à William Branham d’apporter le message final de cette soirée.» Cette annonce prit Bill par surprise. Avant le souper, Miner Arganbright l’avait présenté à plusieurs gens. Bill savait que la plupart d’entre eux étaient millionnaires, plusieurs étaient même multimillionnaires. Que pouvait-il ajouter à leur vie? À sa manière simple et humble, il prêcha l’essentiel des Évangiles avec une telle conviction que des douzaines de gens donnèrent leur vie à Jésus-Christ. Demos Shakarian lui demanda ensuite de prier pour les malades. Certains problèmes de la vie affligent les gens riches tout comme les autres. George Gardner avait fait fortune en vendant des Oldsmobiles. Un de ses passe-temps était de piloter un avion. Il s’était écrasé une fois, s’était brisé les deux jambes et avait endommagé ses genoux, de telle sorte qu’il marchait maintenant avec raideur. Après que Bill eut prié pour lui dans le Nom de Jésus, Gardner put marcher aussi normalement qu’avant son accident. Pendant ce temps, une femme qui souffrait sévèrement d’arthrite était assise là, le dos voûté, ses avant-bras contraints au torse. Elle sentit son dos se redresser et ses bras être libérés. Tombant à genoux, elle se mit à battre des mains et à louer Dieu de façon si exubérante que les gens autour d’elle ne purent s’empêcher de la remarquer. Ce soir-là, un petit groupe de millionnaires apprit ce qu’étaient les vraies richesses. La plus grande richesse se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ.

Comme Bill s’apprêtait à quitter le banquet, une femme richement vêtue agrippa Bill par la main et dit : «Frère Branham, votre sermon m’a profondément touchée. Je croyais être une chrétienne auparavant, mais je vois maintenant ce qui me manquait. À partir de maintenant, je servirai le Seigneur Jésus.»

«Merci,» dit Bill, se sentant si petit et sans importance comparativement à ces gens.

Bill conduisit de Tulsa, en Oklahoma jusqu’au sud de la Californie. Au lieu de prendre un motel à La Crescenta, sa femme et lui demeurèrent chez Miner Arganbrigth. Chaque soir, il prêcha dans une église différente de la région de Los Angeles.

Un soir il prêcha pour le Pasteur Smith à l’église Pisgah Bible. Le grand auditorium de l’église était rempli à craquer et plusieurs centaines de personnes étaient debout à l’extérieur, écoutant par les fenêtres ouvertes. Après le sermon de Bill, le Pasteur Smith fit chanter quelques hymnes pour permettre à Bill de se reposer avant de prier pour les malades. Ce soir-là, deux choses que Bill n’avait jamais expérimentées auparavant se produisirent. Plusieurs milliers de personnes chantaient, mais Bill pouvait entendre une autre chorale chantant d’un endroit plus élevé. Curieux, il monta les marches pour aller voir qui chantait dans le jubé. Mais il n’y avait pas de chorale dans le jubé; il ne s’y trouvait que les auditeurs n’ayant pas pu trouver de place en bas. Les voix qu’il entendait semblaient venir d’encore plus haut. Bill écouta attentivement. Oui, il pouvait définitivement entendre deux chorales. Les voix de la première venaient d’en dessous de lui, composées de plusieurs milliers de personnes assises sur les bancs d’église, hommes et femmes, certaines chantant juste, d’autres faux. Les voix de la deuxième chorale semblaient venir d’en haut, de la voûte élevée du bâtiment. Cela donnait l’impression qu’il y avait des milliers de sopranos chantant en parfaite harmonie. C’était la plus belle musique que Bill ait jamais entendue.

Rempli d’une joie intense, Bill descendit au premier palier. La congrégation termina l’hymne avec un «amen» mélodieux. Durant le silence qui s’ensuivit, un homme assis à l’arrière du bâtiment dit une demi-douzaine de mots dans une langue inconnue. Même si Bill n’avait jamais interprété de langue inconnue auparavant, il sut soudainement ce que ces mots signifiaient : «Le pasteur priera la prière de la foi,» mais il craignait de le dire à haute voix. La minute d’après, une nouvelle vague d’inspiration déferla sur lui, si fort cette fois, qu’il dut maintenir sa bouche fermée pour s’empêcher de parler. Mais ce n’était pas grave. Même sans l’interprétation, le Pasteur Smith commença à prier pour les malades. Bill céda volontiers sa place et laissa le pasteur prier la prière de la foi. Des milliers de gens à l’intérieur et même à l’extérieur de l’église Pisgah reçurent une bénédiction de Dieu ce soir-là. Bill était l’un d’eux.

Un matin, quelques jours plus tard, Bill entendit le téléphone d’Arganbright sonner. Comme Miner n’était pas dans la pièce à ce moment-là, Bill répondit.

Une voix à l’accent mexicain dit : «Bonjour, Senor. Pourriez-vous me dire si Frère Branham séjourne chez-vous?»

«Je suis Frère Branham.»

«Merci Seigneur! Je suis Frère Duponsta et je suis un missionnaire au Mexique quoique j’habite ici, à La Crescenta. J’ai un fils de quatre mois qui un cancer à la mâchoire. Un chirurgien a essayé d’enlever la tumeur mais celle-ci s’est maintenant propagée à la langue. Ricky ne peut plus avaler. Mon médecin dit que c’est sans espoir. Frère Branham, je sais qu’il n’est pas dans vos habitudes de visiter un hôpital et de prier pour quelqu’un lorsque vous voyagez, mais pourriez-vous avoir pitié de moi et le faire juste pour cette fois-ci?»

«Demeurez en ligne, je vais aller chercher Frère Arganbright pour que vous lui donniez les directions pour l’hôpital.»

Lorsque Bill rencontra Senor Duponsta, il fut surpris de constater que la peau du Mexicain n’était pas plus foncée que la sienne. Sa femme aussi avait le teint clair, ce qui était toutefois prévisible puisqu’elle avait les yeux bleus, les cheveux blonds et venait de la Finlande. Bill les suivit à l’intérieur de la chambre d’hôpital de Ricky. Il avait vu beaucoup de choses troublantes au cours de ses années passées à prier pour les malades et les affligés, mais l’état de ce bébé en était certainement une des plus pathétiques. Ricky était étendu sur le dos, vêtu d’une couche seulement. Une cicatrice bleue suivait le contour de sa mâchoire d’un côté à l’autre de sa gorge, là où le chirurgien avait essayé d’enlever la tumeur cancéreuse. Sa langue noire était enflée au point de bloquer le passage de l’air et il respirait maintenant à travers un trou dans sa gorge. Le petit appareil de métal inséré dans sa nouvelle voie respiratoire sifflait légèrement à chaque souffle. Une infirmière enlevait régulièrement le mucus, par succion, pour l’empêcher d’obstruer le passage de l’air. Le médecin maintenait les mains de Ricky dans une orthèse de contention pour l’empêcher d’arracher le tube de métal enfoncé dans sa trachée.

Senor Duponsta se pencha au-dessus de le couchette, tapota Ricky sur le ventre et dit : «Le petit garçon à son papa.» Reconnaissant la voix de son père, Ricky essaya de lever ses bras pris dans leur attelle. «Ricky, Papa a emmené Frère Branham pour qu’il prie pour toi.»

Bill sentit son coeur fondre à l’intérieur de sa poitrine. Il se dit : «Si cette scène me rend triste, quel effet doit-elle avoir sur le Dieu Tout-Puissant qui est la source même de la sympathie et de la compassion? Seigneur Jésus, que ferais-Tu si Tu Te tenais ici?»

Quelque chose de spirituel se produisit à ce moment. Bill n’entendit pas de voix audible, mais il entendit le Saint-Esprit dire à l’intérieur de sa tête (ou de son âme?) : «Tu as prêché sur Marc 11:23, “dis à cette montagne…” j’ai donné mon autorité à l’Église. J’attends maintenant de voir ce que tu en feras.»

Prenant doucement la petite main de Ricky dans la sienne, Bill dit : «Seigneur Jésus, entends la prière de ton serviteur. Par la foi, je place le sang de Jésus-Christ entre la vie de ce bébé et le démon du cancer.» Pour une raison ou pour une autre, il ne trouva rien d’autre à dire.

Comme Bill sortait de la chambre, le père de Ricky courut vers lui et l’arrêta dans le couloir. «Frère Branham, le Seigneur a mis sur mon coeur de vous donner cet argent provenant des dîmes.» Et il lui tendit une enveloppe.

«Oh! non, mon frère,» dit Bill en secouant la tête. «Je ne peux pas prendre votre argent. Utilisez-le pour payer les frais d’hôpitaux de votre fils.»

«Ce n’est que 50 $ [35 euros] et cet argent doit aller à un ministre. Veuillez le prendre.»

«Alors, comme je suis ministre et que vous l’êtes également, considérez que j’ai accepté l’argent et que je vous l’ai tout simplement remis.»

Duponsta remit l’enveloppe dans sa poche à contrecœur.

Même si la prière de Bill pour Ricky Duponsta avait été très courte, elle suffit amplement. Quelques heures après que Bill eut quitté l’hôpital, la langue de Ricky retrouva sa taille normale. Le lendemain, le médecin enleva l’anneau métallique de sa gorge et fit un prélèvement des tissus de sa bouche. La biopsie confirma qu’il n’y avait plus aucune cellule cancéreuse dans la bouche de Ricky. Évidemment, le père de Ricky appela Bill pour lui raconter le miracle. Mais cela ne suffisait pas au Senor Duponsta. Il voulut se rendre à la maison d’Arganbright, en compagnie de son épouse, pour remercier Bill personnellement.

Bill était en train de mettre ses bagages dans sa Ford familiale [break], pour le retour à la maison, lorsque le missionnaire mexicain arriva. Le Senor Duponsta ouvrit la portière de sa voiture à toute volée, se précipita hors de son siège et se rua sur Bill comme s’il pensait que celui-ci allait partir avant qu’il ne puisse l’atteindre. Enlevant son chapeau, il dit : «Frère Branham, Ricky rentre à la maison aujourd’hui.»

«J’en suis reconnaissant,» dit Bill. «Dieu est si miséricordieux.»

«Voici la dîme que le Seigneur m’a dit de vous donner.»

«Frère Duponsta, je vous avais dit d’utiliser cet argent pour couvrir les frais d’hospitalisation.»

«C’est ce que j’ai fait, disons que c’est plutôt ce que j’ai essayé de faire. Le médecin a dit que je ne lui devais pas un sou parce qu’il n’avait rien à voir avec le rétablissement de Ricky. Il a dit qu’il s’agissait tout simplement d’un phénomène inexplicable, un caprice de la nature. Vous et moi savons bien que ce n’est pas le cas. Alors s’il vous plaît, Frère Branham, acceptez ma dîme.» Il lui tendit les 50 $ [35 euros].

Bill pensa, «Oh, je ne le peux pas. Seigneur, je ne sens pas que je dois le prendre.» Puis il se souvint que Jésus avait laissé la veuve déposer son dernier sou dans le tronc de la synagogue.[185] Il prit donc l’argent à contrecœur.

Lorsqu’il fut de retour à Jeffersonville et eut raconté le miracle de Ricky Duponsta à sa congrégation, il dit : «J’ai la dîme de cet homme, maintenant. Je ne sais pas exactement ce que j’en ferai, mais je sais que je la donnerai à quelqu’un qui travaille pour la gloire de Dieu.»

Puis il dit : «L’obscurité s’abat sur nous. Christ apparaît. C’est la raison pour laquelle les signes et les miracles apparaissent. L’Église (comme la lune, le grand satellite) reflète la lumière de l’Étoile du Matin venant à l’horizon avec “la guérison sous Ses ailes”.[186] Si la réflexion de Sa présence amène la guérison, qu’en sera-t-il lorsqu’Il viendra en personne? Nos corps corruptibles seront transformés à l’image de Son corps glorieux.[187] En attendant ce jour, nous sommes reconnaissants pour la lumière de Sa présence. Comme les étoiles, je monterai les remparts de la gloire et m’y assoirai en attendant d’acclamer Son retour en cette heure ténébreuse.»

[181] Genèse 3:16

[182] Genèse 3:14

[183] Genèse 3:15

[184] Jean 10 : 10 et Luc 5:1-11, respectivement

[185] Luc 21:1-4, Marc 12:411-44

[186] 2 Pierre 1:19, Malachie 4:2 respectivement (Voir notes de la fin)

[187] Philippiens 3 :21

Jules Pierre Moune

Éditeur de La Plateforme, Il peut Publier et supprimer un Article.

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