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Chapitre 80: La Parole de vie (1959)

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Chapitre 80: La Parole de vie (1959)

AU PRINTEMPS 1959, alors que William Branham tenait une autre campagne de guérison à Chicago, son ministère changea de nouveau. Un soir, comme d’habitude, il demanda que la ligne de prière s’avance à sa droite. Une. deux, trois personnes s’approchèrent, chacune tirant une vision de son don, et une partie de ses forces par la même occasion. La quatrième personne qui s’avança ce soir-là était une jeune femme dont les cheveux noirs tombaient à la hauteur des épaules. Elle portait un veston brun et une jupe assortie, et elle tenait un bébé enveloppé d’une couverture rose. Bill se disait en lui-même : «Il me semble que je devrais connaître cette femme. Elle me semble tellement familière» En étudiant le visage du bébé, il sut par ses joues creuses et son teint cireux qu’il était très malade. Une vision lui révéla bien davantage à son sujet. Il dit à la femme : «Votre bébé est âgé de six mois mais il ne pèse que trois livres [1,35 kg]. Vous n’arrivez pas à le faire manger. Tout ce que vous réussissez à lui faire avaler remonte instantanément. Vous l’avez emmené chez plusieurs médecins, mais aucun d’eux n’a pu l’aider. Ils ne savent pas ce qui ne va pas. Vous savez que votre bébé est mourant. Vous être membre de l’église de l’alliance suédoise et votre pasteur vous a conseillé de m’amener votre bébé pour la prière»

«C’est exact,» murmura-t-elle, les lèvres tremblantes.

La perspective de la vision se modifia. Bill vit le bébé en train de rire et de jouer. Il dit : «Sœur, Ainsi dit le Seigneur : “Votre bébé est guéri.”»

La jeune mère quitta la plate-forme en pleurant de soulagement.

Bill pensa : «Il y quelque chose d’étrange à propos de cette femme.» C’est alors qu’il se souvint. Quatre ans auparavant, alors qu’il priait dans le désert à l’extérieur de Phoenix, en Arizona, Dieu lui avait montré la vision de cette scène-ci, lui disant : «Lorsque tu verras ceci s’accomplir, ton ministère va changer.» Elle était la femme à la robe brune qu’il avait vue dans cette vision. C’était là le signe qu’il recevrait plus de forces pour prier pour les malades.

Dès la personne suivante, il commença à ressentir moins de pression occasionnée par les visions qu’il recevait pendant les services de prière. Même s’il n’avait jamais été capable de contrôler le flot de visions, il avait appris ce qu’il devait faire pour en favoriser la venue. Il parlait premièrement à l’auditoire jusqu’à ce qu’il sente la présence de l’ange du Seigneur. Il parlait ensuite avec la première personne de la ligne de prière, jusqu’à ce qu’il ait contacté son esprit. Une vision s’ensuivait toujours. Suite à la première vision, les autres visions s’enchaînaient facilement. Il n’avait jamais eu de difficulté à entrer dans l’esprit de discernement; son problème était d’en sortir. Jusqu’à date, les visions l’avaient toujours contrôlé pendant ses services de prière, se succédant jusqu’à ce qu’il soit épuisé. Certains soirs, il lui fallait quelques heures pour récupérer, parfois cela prenait quelques jours et parfois même quelques semaines pour retrouver ses forces. Ce soir, cela venait de changer. Il était maintenant capable de sortir d’une vision et de se remettre d’aplomb aussi aisément qu’il y était entré. Cette habileté lui permettait de conserver ses énergies et de prendre une décision réfléchie quant au nombre de personnes pour lesquelles prier avant de cesser. Les visions le fatiguaient toujours, mais pas autant qu’au cours des années précédentes.

Lorsqu’il fut de retour chez-lui après la campagne de Chicago, Bill apprit que Linda Kelly Smith[188] avait été hospitalisée dû à une maladie qui menaçait sa vie. Autrefois, les membres de la famille Kelly fréquentaient le Branham Tabernacle mais ils avaient rétrogradé et n’avaient pas mis les pieds à l’église depuis des années. Mme Kelly appela Bill pour lui demander s’il pouvait venir à l’hôpital prier pour sa fille.

Lorsqu’il arriva à l’hôpital, il trouva Linda Smith étendue sur un lit sous une tente à oxygène, entourée de ses parents, son mari, les parents de son mari ainsi que plusieurs autres membres de la parenté. Linda était enceinte de cinq mois de son troisième enfant, mais le bébé était malheureusement déjà mort en son sein. Pire encore, son médecin ne pouvait pas chirurgicalement enlever le bébé mort parce que Linda était atteinte d’urémie, condition rénale par laquelle le sang retenait les substances ordinairement éliminées dans l’urine. Une opération dans de telles circonstances la tuerait presque assurément; cependant le bébé mort devait être retiré de là, sans quoi il deviendrait fatal pour la mère. La situation de Linda semblait sans espoir. Bill releva le pan de la tente d’oxygène et dit : «Linda, c’est Frère Bill. Vous souvenez-vous de moi?»

Sa voix était faible mais son esprit semblait alerte. «Oui, Frère Bill, je me souviens de vous.»

«Comprenez-vous bien à quel point vous êtes malade?»

«Oui, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à Maman de vous appeler.»

«Linda, quelle est la situation entre le Seigneur et vous?»

Son front se plissa de tristesse. «Frère Bill, je ne suis pas prête à partir.»

S’agenouillant près du lit en lui tenant la main sous la tente à oxygène, Bill pria avec elle. Linda dit à Jésus qu’elle était désolée pour ses péchés et lui promit qu’elle L’aimerait et Le servirait à partir de ce jour. Lorsqu’elle eut fini de se repentir, Bill pria Dieu de la guérir dans le Nom de Jésus.

Le lendemain, lorsque les médecins analysèrent son sang, ils furent surpris de découvrir qu’elle ne faisait plus d’urémie. Encouragé par ce changement inattendu, son médecin décida de l’opérer le lendemain. Si son sang demeurait propre pendant 24 heures, le bébé mort pouvait être retiré sans danger. Lorsque la famille de Linda apprit la bonne nouvelle, plusieurs d’entre eux se repentirent aussi de leurs péchés et promirent à Dieu qu’ils Le serviraient pour le reste de leur vie. Bill se sentit profondément gratifié.

Ce soir-là, Linda ne trouva pas le sommeil. Vers minuit elle dit à sa mère : «Je suis si heureuse maintenant que je suis en paix avec Dieu. Maman, je m’en vais à la maison.»

Mme Kelly tapota la main de sa fille. «Oui, Linda, le médecin va retirer le bébé demain matin. Puis, dans quelques jours, tu pourras retourner à la maison avec tes enfants et ton mari et vivre pour Dieu.»

«Non, Maman, tu ne comprends pas. Je m’en vais à ma maison céleste. C’est la fin de mon voyage.» Elle mourut tranquillement quelques minutes plus tard.

La nouvelle de la mort de Linda Kelly laissa Bill abasourdi. Puis cela le tracassa. Dans un moment de faiblesse, il dit : «Seigneur Dieu, Tu me dois une explication. J’ai prié pour elle et Tu l’as guérie de l’urémie, et plusieurs membres de sa famille ont même redonné leur vie à Christ grâce à ce miracle. et après cela Tu reprends sa vie? Je crois que Tu me dois une explication.»

L’explication qu’il voulait ne vint pas tout de suite. Après avoir boudé quelques jours, Bill oublia sa demande irréfléchie. Mais Dieu ne l’oublia pas. Quatre mois plus tard, alors qu’il était à la pêche, Bill eut une vision qui lui en montra la raison. Il vit Linda et sa famille pique-niquant près d’un ruisseau. Il vit Linda sauter d’un rocher à l’autre, le long du ruisseau. Puis il la vit glisser et tomber dans l’eau; il vit ses jambes et sa longue jupe s’entremêler dans les roseaux et les nénuphars. Il était presque trop tard lorsque sa famille remarqua finalement qu’elle avait disparu. Lorsque son mari la sortit du ruisseau, sa peau était bleue dû au manque d’oxygène. Frénétiquement, son mari lui insuffla de l’air dans les poumons et la ranima. L’ange du Seigneur dit à Bill : «Va dire à sa mère : “Linda n’a-t-elle pas failli se noyer dans un ruisseau lors d’un pique-nique l’an dernier? Elle aurait dû mourir à ce moment, mais elle n’était pas prête à partir. Dieu devait attendre que son âme soit prête. ” C’est la raison pour laquelle tout ceci est arrivé et que tu es allé prier pour elle à l’hôpital»

Lorsque la vision le quitta, Bill laissa tomber sa canne à pêche et se cacha le visage dans l’herbe en pleurant. «Seigneur Jésus, pardonne ma stupidité. Je n’aurais jamais dû dire que Tu me devais une explication. Tu ne dois rien à tes enfants. C’est nous qui te devons tout.»

Lorsqu’il fut de retour à Jeffersonville, il se rendit sur la rue Market et frappa à la porte des Kelly. C’est Mme Kelly qui répondit. «Frère Bill, que nous vaut votre visite?»

«Sœur Kelly, je veux vous poser une question. Linda n’a-t-elle pas failli se noyer lors d’un pique-nique l’an dernier?»

«Oui, Frère Bill. Elle est tombée dans un ruisseau alors que personne ne regardait. Son mari l’en a sortie et lui a probablement sauvé la vie en lui faisant le bouche à bouche. Comment l’avez-vous appris?»

«Le Seigneur me l’a montré en vision. Sœur Kelly, le jour du pique-nique devait être son dernier jour, mais Dieu, dans Sa grâce, épargna sa vie jusqu’à ce que son âme soit prête.»

BIEN QUE SES CAMPAGNES ne le fatiguaient plus autant qu’auparavant, d’autres fardeaux pesaient sur les épaules de William Branham en cette année de 1959. Il ne faisait aucun doute que son fardeau le plus lourd était sa lutte continuelle avec le fisc. L’enquête gouvernementale sur le financement de ses campagnes avait commencé en 1955. Au cours des quatre dernières années, ils avaient audité ses dossiers financiers plusieurs fois, mais n’avaient jamais réussi à trouver d’irrégularités financières ou quoi que ce soit dont ils pourraient se servir pour l’accuser d’avoir mal administré ses fonds. Les agents du fisc changèrent donc de tactique. Ils dirent que tout chèque portant le nom de William Branham devenait son revenu personnel, même si l’argent allait directement dans le compte de banque du Branham Tabernacle. Lorsque des gens faisaient des dons en argent pour soutenir ses campagnes, ils faisaient généralement un chèque au nom de William Branham au lieu des Campagnes William Branham. Le fisc disait qu’il devait de l’impôt sur chacun de ces sous. Calculant dix années de campagnes et incluant les intérêts et les pénalités, ils dirent qu’il devait 355 000 $ [245 000 euros] au gouvernement américain.

Un jour, les avocats du gouvernement demandèrent à Bill de les rencontrer, encore une fois, à leur bureau de Louisville. Bill grinça des dents à cette idée parce qu’il lui semblait que ces réunions ne servaient à rien. Les avocats lui demandaient les mêmes questions à répétition puis déformaient ses réponses pour lui faire dire ce qu’il n’avait pas voulu dire. Ces interrogatoires le fatiguaient et le frustraient, mais puisqu’il n’avait pas vraiment le choix de faire autrement, il accepta de les rencontrer.

Roy Roberson y alla avec lui. Roberson était non seulement son ami, mais il faisait aussi partie du conseil d’administration du Branham Tabernacle. Plusieurs agents du fisc étaient assis d’un côté d’une longue table. Bill, Roy Roberson et M. Orbison (l’avocat de Bill) étaient assis de l’autre côté. Un avocat du fisc dit : «M. Branham, nous avons encore quelques questions concernant certaines de vos dépenses. Comme nous avons tous les chèques oblitérés du Branham Tabernacle, nous savons où chaque sou est allé. Nous mettons en doute le fait que tout cet argent ait servi à de légitimes dépenses reliées à l’église. Par exemple, lors d’une réunion en Alberta, au Canada, vous avez reçu une offrande de 3 000 $ [2 000 euros]. Le dimanche suivant, vous avez donné cet argent à une église de la ville voisine.»

«Ils avaient besoin d’un nouveau toit pour leur église.»

«Hmmm. Voici quelques chèques que vous avez faits à une femme de New Albany : un chèque de 300 $ [210 euros] pour payer sa facture d’épicerie et un autre pour couvrir ses frais de loyer. Ne trouvez-vous pas que 500 $ [350 euros] est un prix exorbitant pour un loyer?»

«C’est une veuve âgée de 80 ans qui vit avec ses deux enfants atteints de polyarthrite rhumatoïde. Elle n’a qu’un très petit revenu et le propriétaire de sa maison s’apprêtait à les mettre dehors en plein hiver. J’ai payé la somme qu’elle lui devait ainsi que son loyer jusqu’au mois de juin.»

«Hmmm. Voici un autre chèque dont nous mettons la nécessité en doute. Vous avez donné

1 500 $ [1 090 euros] à un homme pour l’aider à bâtir sa maison.»

«Sa vieille maison avait brûlé. Que feriez-vous si vous voyiez un père et ses cinq enfants vivre dans une tente au mois de décembre, la neige couvrant le sol et la température étant sous le point de congélation? Pensez-vous que je pourrais m’asseoir confortablement dans ma maison chauffée sachant que ces enfants sont en train de grelotter alors que j’ai accès à assez d’argent pour leur venir en aide?»

«Hmmm. Vos administrateurs savent-ils que vous avez donné cet argent?»

«Non, monsieur.»

«Pourquoi ne leur avez-vous pas dit?»

«Parce que Jésus a dit : “que votre main gauche ne sache pas ce que fait votre main droite.” Il n’y a pas de loi plus grande que la loi de Dieu. Il n’était pas nécessaire que mes administrateurs le sachent.»

«Nous croyons que vous auriez dû leur dire. Selon vos dossiers, vous avez donné des dizaines de milliers de dollars à des individus au cours des années, la plupart du temps sans que vos administrateurs sachent ce qui advenait de cet argent.»

«Êtes-vous en train de me qualifier de malhonnête?»

«Non, monsieur Branham, nous pensons que vous êtes honnête. Ce que nous disons est que vous ne savez pas gérer l’argent pour fins d’impôts. Lorsque vous avez signé ces chèques, l’argent est devenu vôtre avant d’être déposé dans le compte de l’église, même si ce ne fut que pour quelques minutes. Ainsi, vous devez de l’impôt sur cet argent.»

«Bien sûr que ma signature est apposée au dos de ces chèques, je suis le trésorier du Branham Tabernacle.»

«La plupart de ces chèques furent faits au nom de William Branham, pas au Branham Tabernacle. Nous ne taxons pas le Branham Tabernacle parce que c’est une église et les églises sont exonérées d’impôts. Cet argent était votre argent personnel avant d’être porté au compte de l’église.»

«Mais c’est un agent du fisc qui m’a dit que je pouvais signer ces chèques de cette façon.»

«Cet homme ne travaille plus pour le gouvernement.»

«Les hommes qui ont écrit la constitution ne sont plus avec le gouvernement non plus. La constitution est-elle toujours valide?» Bill en avait assez de ressasser les mêmes arguments à chaque fois. Il dit : «Lorsque j’étais un jeune homme et que ma femme tomba malade et mourut, je devais des milliers de dollars en frais médicaux. J’ai travaillé dur et remboursé chaque sou. Je ne suis plus un jeune homme, mais si je dois de l’argent, je vais le rembourser. Ce qui me rend triste est de savoir que tous les gens à qui j’ai donné de l’argent devront payer de l’impôt, comme cette pauvre veuve de 80 ans.»

«Oh, vous faites erreur M. Branham. Ils n’auront pas à payer d’impôt puisqu’ils ont reçu cet argent en cadeau et que les dons non sollicités ne sont pas taxés.»

«Vraiment? Alors je ne dois rien au gouvernement parce que tout cet argent provient de dons non sollicités. Je n’ai jamais prélevé d’offrande de ma vie.»

Les agents du gouvernement se regardèrent avec surprise. L’un d’eux demanda : «Pouvez-vous le prouver, M. Branham?»

«Des millions de gens peuvent vous écrire et affirmer que c’est la vérité, si vous le voulez. Je n’ai jamais demandé d’argent à personne de toute ma vie. Les tissus de prière que nous envoyons sont gratuits. J’ai même congédié quelques gérants de campagne parce qu’ils voulaient prélever des dons. Chaque fois que des gens ont donné de l’argent pour mes campagnes, ils l’ont fait de leur propre chef.»

Cette information perturba les agents du fisc. Ils murmurèrent furieusement entre eux pendant quelques minutes avant d’ajourner la réunion. Bill quitta leur bureau avec le sentiment qu’il avait gagné.

Mais la poursuite gouvernementale contre lui était loin d’être terminée. Pendant la dernière semaine de juillet 1959, des agents du fisc questionnèrent Bill dans leur bureau cinq jours d’affilée. Après la session du vendredi matin, Bill revint chez lui épuisé et étourdi à force de répondre aux mêmes questions à répétition. Cet audit le rendait nerveux. Il était frustré parce que cela l’empêchait de planifier des réunions et il se sentait anxieux parce que tant de malades réclamaient ses prières et qu’il n’avait pas le temps de prier pour eux.

Cet après-midi au moins, il était libre de prier pour quelques malades puisque les agents du fisc lui avaient dit qu’ils en avaient terminé avec lui pour la semaine. Sa priorité était un homme qui l’attendait dans une chambre de motel après avoir parcouru 400 milles [640 km] pour amener son bébé malade jusqu’à Jeffersonville.

Meda lui prépara un sandwich pour le dîner. «Comment cela s’est-il passé ce matin?» demanda-t-elle.

«Chérie, la façon dont ces avocats s’y prennent pour me questionner m’étourdit. Après un certain temps, j’ai l’impression que je vais en perdre la tête.»

Il venait tout juste de s’asseoir lorsque le téléphone sonna. Meda répondit, posa sa main sur le récepteur et murmura : «Billy, c’est notre avocat. Il dit que les agents du fisc veulent te rencontrer de nouveau cet après-midi.»

«Oh non, je ne pourrais pas endurer un autre après-midi de ce genre. Dis-lui que je ne suis pas à la maison pour le moment.» Puis il se leva et sortit à l’extérieur dans l’arrière-cour.

Meda fronça les sourcils mais fit ce que son mari lui avait demandé. Lorsqu’elle raccrocha, Bill entra dans la maison, se rassit à la table et se versa un verre de jus d’orange. Meda demanda : «Crois-tu que cela était parfaitement honnête?»

«Certainement,» raisonna-t-il, «je n’étais pas à l’intérieur lorsque tu l’as dit.»

«Mais tu étais à l’intérieur lorsqu’il a appelé.»

«Oublie ça, ma chérie. C’est correct.»

Mais dans son coeur, il savait bien que ce ne l’était pas. Après le dîner il se rendit au motel où l’homme l’attendait avec son bébé malade. Comme il s’apprêtait à prier pour l’enfant, une vague de culpabilité l’envahit. Il se dit : «Je suis un hypocrite. Comment pourrais-je prier pour ce bébé alors que je viens de mentir et de dire à ma femme de mentir aussi?» Il dit : «Monsieur, je ne suis pas digne de prier pour votre bébé en ce moment. J’ai fait quelque chose de mal et mon coeur me condamne. Si vous voulez bien patienter encore un peu, je prierai pour votre bébé un peu plus tard. Je dois d’abord rectifier une situation.»

Il se rendit premièrement chez lui et s’excusa auprès de sa femme. Il alla ensuite au bureau de son avocat.

M. Orbison travaillait à son bureau lorsque Bill entra. «M. Branham?» dit-il en sourcillant d’étonnement. «Je croyais que vous n’étiez pas à la maison.»

«Je n’avais fait qu’un pas à l’extérieur» Il confessa ensuite ce qu’il avait fait et demanda pardon.

M. Orbison fit le tour de son bureau, serra la main de Bill en disant : «M. Branham, je vous ai toujours fait confiance, mais maintenant plus que jamais.»

Bill se sentit mieux, mais il avait encore des excuses à présenter. Le samedi matin, il se rendit au secteur Tunnel Mill en voiture, puis traversa la forêt à pied jusqu’à sa grotte secrète. Il pria de 7 h le matin à tard dans l’après-midi, pleurant et se repentant devant Dieu. Alors que le soleil achevait son cours, Bill monta sur un gros rocher pour contempler les ombres s’allonger dans la vallée. La forêt était silencieuse et l’air humide, sans même une brise pour remuer les feuilles caduques au-dessus de lui. Bill leva les mains au ciel et loua Dieu pour le monde magnifique qu’Il avait créé. Baissant les bras, il dit : «Seigneur, un jour Tu as caché Moïse dans le creux d’un rocher et Tu es passé près de lui afin qu’il te voit de dos. Si Tu as pardonné mon péché, passerais-Tu près de moi afin que je sache que mon iniquité est effacée et que je puisse retourner prier pour Tes enfants malades?»

Aussitôt qu’il eut terminé sa prière, un tourbillon se mit à tournoyer près d’un buisson non loin de lui et souffla le long du sentier jusqu’au rocher sur lequel il se tenait. Le tourbillon l’effleura avec suffisamment de force pour l’obliger à agripper son chapeau et à fermer les yeux jusqu’à ce que le vent tombe. Bill leva les deux mains à nouveau et dit : «Je T’aime Seigneur, de tout mon coeur. Je suis si heureux que Tu sois un Dieu qui répond aux prières et que Tu pardonnes à ceux qui se tournent vers Toi de tout leur coeur et se repentent.» Il marcha ensuite le long du sentier qui le conduisit à son auto, puis cette auto le conduisit jusqu’à l’autoroute, enfin cette autoroute le ramena au motel où il pria avec confiance pour la guérison du bébé si gravement malade. Le bébé fut guéri dans le Nom puissant et miséricordieux de Jésus-Christ.

LE JEUDI 8 OCTOBRE 1959, William Branham, Banks Wood et Fred Sothmann prirent trois jours pour aller à la chasse à l’écureuil près de Salem, en Indiana, environ 40 milles [67 km] au nord de Jeffersonville. Ils se levèrent à 4 h chaque matin afin d’être dans les bois dès l’aube, espérant surprendre des écureuils encore somnolents ratissant les fourrages pour trouver leur petit-déjeuner. Il était tard dans la saison et la surabondance de chasseurs avait considérablement décimé la population d’écureuils. Après deux jours de chasse, les trois hommes n’avaient pas pris un seul écureuil.

Tôt le samedi matin, Bill conduisit Fred et Banks dans un secteur boisé puis il se rendit un peu plus loin, dans un autre secteur boisé. Ce n’était pas une bonne journée pour la chasse. Le givre, le vent et la gravité avaient dénudé les arbres et le sol était jonché d’une croûte épaisse de feuilles cassantes. Outre cet inconvénient, le vent glacial incitait probablement la plupart des écureuils à se blottir au fond de leurs nids, bien à l’abri. Bill arpenta les bois plusieurs heures sans voir le moindre bout de queue rousse ébouriffée.

Il descendit une colline jusque dans un ruisseau asséché puis monta celle de l’autre côté. Il parvint bientôt à un coteau surplombant un champ où plusieurs fermiers récoltaient du maïs. Le coteau était couvert de sycomores et de caroubiers. Ayant chassé dans ces bois lorsqu’il était encore un gamin, Bill savait que les écureuils évitaient les caroubiers à cause de leurs branches épineuses et qu’ils n’aimaient pas les sycomores parce que leurs fruits, tels ceux des platanes, étaient pour eux non comestibles. Ils préféraient les hêtres, les noyers et les chênes. Il y avait bien quelques noyers sur ce flanc de colline, mais ils étaient tous dénués de feuilles et de noix, rien qui puisse attirer un écureuil.

Même si Bill savait qu’il n’y aurait rien à chasser sur cette colline, il avait besoin de se reposer. Il s’allongea donc entre deux sycomores, afin de se protéger du vent et de laisser le soleil le réchauffer. Un de ces arbres lui faisait penser à une boussole, ses quatre branches principales pointant exactement au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. S’appuyant contre le tronc de «l’arbre boussole», il considéra l’idée de faire la sieste, puis décida autrement. Il était 9 h 30 et il devait rejoindre ses compagnons de chasse dans une heure. S’il s’endormait, il pouvait ne pas se réveiller à temps.

Pendant qu’il observait les fermiers travailler, il se mit à songer à l’Écriture à laquelle il avait si fréquemment pensé au cours des deux dernières années. Jésus avait dit : «Quiconque dit à cette montagne, “Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer” et ne doute pas en son coeur, mais croit que ce qu’il dit arrivera, il aura tout ce qu’il demandera.»

Cette Écriture le laissait perplexe. Pourquoi Jésus s’était-Il exprimé de cette façon? Il n’avait pas dit : «Si Je dis à cette montagne, “Ôte-toi de là…”» Jésus avait dit : «Si tu dis à cette montagne…» Cela ne nécessitait même pas de prière. Comment était-ce possible? Bill se demanda s’il s’agissait d’une promesse isolée que Jésus avait faite à ses disciples avant l’expiation.

«Autant que je sache,» pensa Bill, «toutes les promesses de puissance à l’intention de l’église furent libérées par l’expiation de Jésus sur la croix et furent instituées lorsqu’Il envoya le Saint-Esprit à l’église le jour de la Pentecôte. Alors si un jour on me pose des questions à propos de Marc 11:23, je répondrai que Jésus a donné cette puissance à ses disciples avant l’expiation, de la même façon qu’Il a donné une puissance spéciale à ses prophètes avant l’expiation.»

De quelque part, dans les branches au-dessus de lui, une voix dit : «Penses-tu que c’était les prophètes qui parlaient lorsqu’ils prédisaient le futur? Ne viens-tu pas juste de prêcher que les prophètes étaient tellement oints du Saint-Esprit que ce n’était pas eux qui parlaient, mais Dieu parlant à travers eux?»

Bill pensa : «Oui, Seigneur, c’est vrai.»

La voix continua : «Ceci était aussi inclus dans l’expiation. Si n importe quel homme à n ‘importe quel moment donné réussit à s’abandonner à Dieu à un tel point que Dieu peut utiliser sa voix, alors ce n’est plus l’homme qui parle, mais Dieu à travers lui. Comment vois-tu ces visions pendant les lignes de prière? Crois-tu que ce soit ta propre sagesse qui raconte leur passé aux gens et ce qu’il leur adviendra ensuite? Crois-tu que ce soit ta propre sagesse qui te donne la perspicacité et l\intuition lorsque tu prêches? Qu’arrive-t-il, selon toi, lorsqu’un chrétien parle en langues et qu un autre interprète ce qu il a dit?»

«Je vois,» répondit Bill à voix haute, «enveloppé dans le sang expiateur de Jésus-Christ, cela devient possible à un homme de s’abandonner au Saint-Esprit au point que ce n’est plus lui qui parle, mais Dieu. Mais en quoi cela explique-t-il Marc 11:23?»

«Cette Écriture est vraie, de même que toutes les autres Écritures. Si tu es oint par l Esprit pour le dire, tout ce que tu diras arrivera.»

Bill sentit soudain quelque chose le balayer avec une telle force qu’il se leva précipitamment, rempli d’effroi. «Qui a dit ça? réclama-t-il en scrutant le coteau.» Avec qui suis-je en train de parler?» Il n’y avait personne. Les seuls sons qu’il entendait étaient ceux des feuilles mortes bruissant dans le vent et des fermiers moissonnant au loin. «Seigneur, est-ce Toi? Je vois habituellement cette Lumière lorsque Tu me parles, mais il n’y a pas de Lumière ici.»

La voix parla de nouveau, tout près de lui. Bill l’entendit plus clairement qu’il n’entendait les fermiers travaillant dans le champ de maïs. La voix commanda : «Dis ce que tu veux et cela te sera donné.»

Il pensa : «Que se passe-t-il? Ai-je perdu l’esprit? Je ne veux pas devenir fanatique ou m’emballer au point de verser dans la folie. Il se mordit le doigt jusqu’à ce qu’il ait mal. «Je ne dors pas, alors cela n’est pas un rêve. Cela ne semble pas être une vision non plus. Habituellement, lorsque je suis profondément sous l’onction, une vision s’ensuit. Je vais simplement rester ici et attendre un peu pour voir si une vision se produira.

Comme son corps était étrangement engourdi il se leva et marcha un peu tout en s’étirant les bras. Une onction très profonde se déversa alors sur lui comme du miel. La voix commanda de nouveau : «Dis ce que tu veux et cela te sera donné.»

Tout tremblant, Bill demanda : «Seigneur, est-ce là le changement dans mon ministère dont Tu m’as parlé? Y a-t-il un rapport avec la petite maison sous la tente que Tu m’as montrée dans une vision il y a quelques années?»

La voix répondit : «Je suis en train de confirmer les choses que Je ferai. Dis ce que tu veux et cela s’accomplira.»

«Il n’y a personne de malade près d’ici. Que demanderais-je?»

«Tu es à la chasse et tu as besoin d’écureuils, tout comme Abraham eut besoin d’un bouc un jour.»

«C’est vrai, je pourrais demander un paquet de…» Sa langue s’arrêta et il pensa : «Seigneur, si je fais quelque chose de mal, pardonne-moi s’il Te plaît. Mais je dois découvrir si c’est vraiment Toi.» Puis il dit à haute voix : «Aujourd’hui je vais tirer trois jeunes écureuils roux.»

«De quelle direction viendront-ils?»

Bill prit une grande respiration, pensant : «J’ai osé en venir jusqu’ici, je suis aussi bien de continuer jusqu’au bout. Mais je vais choisir quelque chose d’impossible.» Promenant les regards de tous côtés, il remarqua un caroubier à environ 50 verges [45 m] de là dont plusieurs branches étaient mortes. Il se trouvait près d’un bosquet non loin de l’endroit où les fermiers moissonnaient le maïs. Sachant qu’il ne verrait jamais d’écureuil parmi ces branches épineuses de caroubier, il pointa un endroit spécifique et dit : «Il y aura un écureuil roux au bout de cette branche dénudée et je l’abattrai d’ici.»

Aussitôt qu’il eut baissé son doigt, voici que l’écureuil apparut sur la branche et le dévisageait. Bill mit son fusil en joue et s’appuya contre un sycomore pour stabiliser son tir. L’écureuil tomba au premier coup de feu. Bill alla voir l’animal mort. Il l’avait tiré directement dans l’œil et le sang s’écoulait le long de sa tête et se répandait sur les feuilles jaunes mortes où gisait l’animal. Il le ramassa. Il était encore chaud. Il mit l’écureuil dans sa gibecière en pensant : «Les visions ne saignent pas. Je sais donc que cet écureuil est bien réel. Ce n’est peut-être qu’un hasard. Seigneur, si c’était de Toi, fais en sorte que cela se reproduise de nouveau afin que le diable ne puisse pas dire que c’est une coïncidence.»

Encore une fois, une super onction le balaya avec une force prodigieuse. Il balaya les bois du regard et trouva un autre endroit où il était peu probable de trouver un écureuil. Un caroubier mort dont le tronc était couvert d’herbe à puces se trouvait à environ 50 verges [45 m] plus loin. Les écureuils évitaient l’herbe à puces autant que les humains. Bill pointa une branche morte et dit : «Il y aura un autre écureuil roux assis sur cette branche.» Lorsqu’il baissa son doigt, il en vit un! Bill se frotta les yeux et regarda de nouveau. Il était encore là. Bill mira, puis tira. L’écureuil tomba de la branche et fit un bruit sourd en frappant le sol. Bill marcha jusqu’à l’arbre, repoussa l’herbe à puces avec sa botte, ramassa l’écureuil mort et le mit dans sa gibecière.

«Seigneur, c’était Toi,» dit-il joyeusement. «Maintenant je crois comprendre Marc 11:23. Merci, Seigneur, d’avoir confirmé Ta Parole. J’ai hâte de raconter cela aux autres.»

Il se mit à marcher vers la route. La voix parla de nouveau. «Tu as dit trois écureuils.»

Bill s’arrêta. C’était vrai, il avait bien dit trois. Il scruta les environs pour trouver un endroit où placer un écureuil. Il dit : «Cette fois-ci, ce sera vraiment radical.» Il y avait une vieille souche blanchie par le soleil à l’orée du champ de maïs à laquelle une branche écorcée était toujours attachée. Bill dit : «Un écureuil roux sortira de ce bosquet, grimpera sur ce vieux chicot, courra le long de la branche et s’y arrêtera pour observer ce fermier-là.»

Rien ne se produisit. Il attendit 10 minutes et aucun écureuil n’apparut. Il était presque

10 h 30. Il se leva et s’étira. «Père, Tu as dit que toute affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. J’ai déjà deux témoins dans ma gibecière alors je suis satisfait. Merci, Seigneur, pour ces deux écureuils. Je dois maintenant aller rejoindre Banks et Fred.» Lançant son sac sur son épaule, il fit quelques pas en direction de la route.

«Mais tu l’as déjà prononcé,» lui rappela la voix. «L Écriture dit : “si tu ne doutes pas dans ton coeur, mais crois que ce que tu as dit arrivera, cela s’accomplirai Doutes-tu?»

Bill se retourna. «Non, Seigneur, je ne doute pas Ta Parole.»

Au même moment, un écureuil bondit hors du bosquet, traversa le champ de maïs, grimpa sur la vieille souche et s’arrêta au bout de la branche morte où il se mit à observer le fermier. Bill mit son fusil en joue, ajusta sa mire et pressa sur la détente. La balle atteint l’écureuil en plein œil.

Pendant qu’il le mettait dans son sac, il entendit une autre voix lui murmurer à l’esprit : «Sais-tu quoi? Ces bois grouillent d’écureuils à présent. Tout ceci n’est qu’une coïncidence.»

Bill répondit : «C’est ce que nous allons voir, Satan.» Remontant la colline, Bill s’installa entre les deux sycomores et surveilla les environs. Il attendit jusqu’à midi avant de se lever et d’aller chercher ses deux compagnons. Pendant tout ce temps il ne vit ni n’entendit le moindre écureuil.

MÊME SI LA SAISON DE CHASSE aux écureuils terminait le 13 octobre 1959 en Indiana, elle demeurait ouverte plusieurs semaines de plus dans le Kentucky. La première semaine de novembre, William Branham, Banks Wood et Tony Zabel se rendirent à Elkhorn City, dans le Kentucky, pour passer plusieurs jours à la chasse avec Charlie Cox, le beau-frère de Banks Wood.

Elkhorn est une petite ville située le long des Appalaches dans l’est du Kentucky. Cette contrée boisée faisait partie des meilleurs endroits au monde pour la chasse et la pêche et Bill s’y rendait souvent pour échapper à la pression de son ministère. Charlie et Nellie Cox l’accueillaient toujours chaleureusement dans leur maison à la campagne.

La température en cette semaine de novembre favorisait plutôt les écureuils que les chasseurs. Un vent frisquet soufflait à chaque jour. La plupart des écureuils restaient bien au chaud dans leur nid. Les quelques braves écureuils qui osaient sortir étaient avertis du danger par le son que faisaient les bottes des chasseurs en marchant sur les feuilles mortes. Après deux jours de chasse, Charlie était le seul du groupe à avoir tué quelques écureuils et il avait utilisé un fusil de chasse. Bill faisait toujours confiance à sa carabine de calibre .22, mais il se demandait s’il allait avoir la chance de s’en servir.

Il ne fut pas plus chanceux en ce vendredi 6 novembre. Tard en après-midi, il parvint à un creux familier situé entre deux collines. Il appelait cet endroit le creux des Sportifs parce qu’il y avait déjà vu 16 écureuils tous blottis dans le même arbre. Il n’en avait tué que la limite permise et, en bon sportif, avait laissé les autres se sauver. Il se tenait maintenant sur le flanc est de la colline surplombant le creux et scrutait le feuillage en dessous de lui, espérant repérer un signe de vie. Il observa un long moment mais rien ne bougea. Ces arbres n’abritaient pas plus d’écureuils que le reste de la forêt. Il avait froid à force de demeurer immobile. L’air frisquet lui mordillait le nez, les joues et les oreilles. Il avait le bout des doigts glacés en dépit de ses gants et même ses orteils picotaient à cause du froid. Il décida qu’il avait assez chassé pour la journée. Il essaierait de nouveau le lendemain. Se retournant pour partir, il n’avait fait que quelques pas lorsqu’il entendit une voix profonde comme le ronronnement d’un lion. La voix dit : «Combien d’écureuils veux-tu aujourd hui?»

Bill se frotta le menton, songeur. «Charlie va me donner les trois écureuils qu’il a tués; six écureuils feraient un repas pour ma famille. J’aurais donc besoin de trois autres écureuils…»

Une onction surnaturelle soudaine le frappa si fort qu’il dut s’appuyer contre un arbre pour ne pas tomber. La même voix lui dit avec autorité : «Prononce ce que tu veux, ne doute pas et tu auras ce que tu diras.»

Bill dit : «J’aurai mes trois écureuils.»

«D’où viendront-ils?»

«Il en viendra un de l’ouest, un du sud et un du nord.»

Il étudia la forêt. Quelques minutes plus tard il vit quelque chose bouger le long de la crête de l’autre côté du creux. Il mit son fusil en joue et repéra un écureuil gris à travers le télescope de sa carabine. Il était à environ 90 verges [80 m], ce qui était un très long tir pour quelqu’un qui ajustait son fusil à 50 verges [45 m]. Bill leva légèrement le canon de sa carabine afin de compenser pour la distance. Il pressa la détente et l’écureuil tomba raide mort.

«Cela en fait un. Je ferais aussi bien de faire face au sud parce que c’est de là que viendra le prochain.»

Il s’assit sur un rondin et attendit longtemps, pensant : «Cela se produira certainement parce que je l’ai prononcé sous l’onction. Si c’était le Saint-Esprit, cela arrivera exactement comme je l’ai dit.»

Environ 15 minutes plus tard, il vit un écureuil sautiller à la base d’un hêtre directement au sud de l’endroit où il était assis. C’était un tir facile d’environ 50 verges [45 m]. Il tira l’écureuil directement dans l’oeil. Au son du coup de feu, un autre écureuil venant de la même direction s’élança hors d’un bosquet et descendit la colline avant de s’arrêter devant un rondin à environ 40 verges [35 m] au sud-ouest de Bill.

«Voici le troisième écureuil,» pensa-t-il, faisant pivoter son fusil de 45 degrés jusqu’à ce qu’il pointe vers le sud-ouest. Il visa l’oreille de l’écureuil car celui-ci était de côté par rapport à lui. Il pressa la détente et manqua son coup. L’écureuil sursauta et courut au bout du rondin où il s’arrêta pour ronger une noix de noyer.

«Je dois grelotter au point de ne plus pouvoir viser,» pensa-t-il, «mais j’avais aussi froid lorsque j’ai tiré l’autre écureuil.» S’appuyant contre un arbre pour stabiliser son tir, il essaya de nouveau. Cette fois-ci la balle passa à quatre pouces [10 cm] au-dessus de la tête de l’écureuil et fendit le rondin derrière lui. L’écureuil courut une distance d’environ 10 pieds [3 m] puis s’arrêta pour regarder nerveusement autour de lui.

«J’ai dû désajuster ma lunette d’approche,» pensa-t-il en rechargeant sa carabine. Bill évitait habituellement de tirer un écureuil dans la poitrine parce que c’était là que se trouvait la viande. Il aimait tirer les écureuils dans la tête, dans l’œil idéalement. Il aligna le réticule de sa lunette d’approche avec la poitrine de l’écureuil. Son troisième tir fit voler les feuilles à un pied [30 cm] de l’animal. Cette fois-ci, l’écureuil apeuré s’enfuit dans les broussailles.

Bill était perplexe. Des 119 écureuils qu’il avait tirés cette année, il n’avait manqué que cinq tirs. Et voilà qu’il venait d’en rater trois de suite. Comment cela était-il possible? C’est alors qu’il réalisa pourquoi. Il avait dit que le prochain écureuil viendrait du nord. Dieu ne le laisserait pas en tuer un qui viendrait du sud-ouest.

Faisant face au nord, il attendit 15 minutes sans que rien ne se produise. Le soleil se couchait et la forêt devenait sombre. Vers 4 h [16 h] il décida d’aller ramasser les deux écureuils qu’il avait tués avant qu’il ne fasse trop sombre pour les retrouver. Lorsqu’il revint à l’endroit initial d’où il avait tiré les deux écureuils, il décida de continuer à marcher, se disant qu’il faisait trop noir pour tirer un autre écureuil ce jour-là. Avant qu’il puisse faire dix pas, une voix profonde le gronda : «Retourne d’où tu viens et tue ton troisième écureuil. Tu as déjà dit que cela arriverait.»

Rebroussant chemin, Bill dit : «Seigneur, je ne douterai pas de Toi du tout.» C’est alors qu’il vit son troisième écureuil grimper un chêne blanc environ 60 verges [55 m] au nord. Il faisait maintenant si sombre qu’il ne pouvait absolument pas voir l’écureuil sur le tronc, même à travers sa lunette d’approche. Il repéra finalement une tache sombre au sommet des branches et décida de prendre une chance. Après qu’il eut tiré, il entendit le bruit de petites pattes griffées courant sur l’écorce de l’arbre. Puis quelque chose atterrit sur le sol en faisant virevolter les feuilles de tous côtés. Un moment plus tard, un écureuil grimpa sur un arbre situé 20 pieds [6 m] plus loin, vers l’est. Bill se dit que c’était le même écureuil. Il avait dû le rater lorsqu’il était dans le chêne blanc et il s’était enfui vers cet autre arbre. Visant un point sombre sur le tronc à l’endroit où l’écureuil s’était arrêté, Bill pressa la gâchette. Cette fois-ci il l’avait bel et bien tué; l’écureuil plongea droit au sol.

Afin de s’assurer de sa prise, Bill alla vérifier au pied du chêne blanc en premier. Son troisième écureuil s’y trouvait, exactement au nord, comme il l’avait dit. «C’est merveilleux,» pensa-t-il. «J’ai demandé trois écureuils et le Seigneur m’en a donné un autre en prime.» Mais lorsqu’il s’approcha du lieu où devait se trouver le quatrième écureuil, il n’y était pas. «C’est étrange. Je sais que je l’ai tué.» Il chercha tout autour dans les feuilles mortes, mais ne put le trouver. Il remarqua alors un trou entre les racines au pied de l’arbre. Comme sa main était trop grosse pour l’embouchure du trou, il y enfonça un bâton. Il pouvait sentir quelque chose bouger à l’intérieur, mais ne pouvait pas l’en sortir avec le bâton. «Voilà bien l’écureuil. Je ne peux pas le prendre ce soir. Je devrai revenir le chercher demain.»

Il couvrit l’embouchure du trou d’une pierre et alla retrouver ses amis à l’auto. Ils furent impressionnés de le voir arriver avec trois écureuils car aucun d’eux n’en avait tué un seul. Lorsque Bill leur raconta en quelles circonstances, ils furent d’autant plus ébahis.

Ce soir-là, avant d’aller dormir, Tony Zabel les conduisit dans la prière. Parmi autres choses, Tony pria : «Seigneur Dieu, laisse Frère Bill trouver cet écureuil dans le trou demain afin que l’on sache qu’il a dit la vérité.»

Cela consterna Bill. Tony était diacre dans son église. Lorsque la femme de ce dernier avait été mourante et que les médecins avaient abandonné tout espoir, Bill avait prié pour elle et Dieu l’avait guérie miraculeusement. Comment Tony pouvait-il douter de sa parole?

Le samedi matin, la température extérieure semblait être aussi froide et inconfortable qu’elle l’avait été tout au long de la semaine. À table, lors du petit-déjeuner, Tony dit : «Nous aurons au moins un écureuil aujourd’hui, n’est-ce pas Frère Bill?»

«Frère Tony, vous n’avez pas bien compris. Lorsque j’ai parlé sous l’inspiration, j’ai dit : “trois écureuils.” Le quatrième n’avait rien à y voir.»

«Bien, je suis sûr qu’il sera là quand même.»

Comme ils devaient quitter pour Jeffersonville vers midi, ils avaient prévu chasser jusqu’à 9 h seulement. Bill passa deux heures à parcourir les bois en vain, espérant voir un petit bout de fourrure grise à rapporter. Il finit par abandonner. Il avait tout juste assez de temps pour passer par l’endroit appelé le Creux des Sportifs avant de retourner à la voiture. Alors qu’il s’en approchait, une voix murmura à son esprit : «Et si cet écureuil n’était pas là? Ton propre diacre croira que tu as menti.»

Soudain, cette super onction le baptisa de nouveau. Une autre voix dit : «Même s’il ne s’y trouve pas en ce moment, dis que tu le trouveras et il en sera ainsi.»

Bill dit : «Seigneur, Marc 11:23 fait partie de ta Parole alors je Te prends au mot. Je trouverai cet écureuil.»

Rendu au pied de l’arbre, il enleva la pierre qu’il avait posée sur le trou et élargit l’ouverture avec son couteau de chasse. Lorsqu’il mit la main dans le trou, il trouva une motte de racines amovibles au lieu d’un écureuil mort. Il recula avec surprise. «Oh là là! Je dois rencontrer les autres à 9 h et je n’ai même pas d’écureuil. Qu’en pensera Tony? Qu’en penseront-ils tous?» Il tâtonna les feuilles à la base de l’arbre mais ne trouva rien. «Un instant,» pensa-t-il. «Lorsque j’ai dit que je trouverais ce quatrième écureuil, j’étais sous la même onction qui m’a permis d’attraper les trois autres. Si ceci doit confirmer le commencement de mon nouveau ministère, alors cet écureuil doit se trouver quelque part. Où est-il donc?»

La voix dit : «Regarde sous ce morceau d’écorce.»

Bill poussa le morceau d’écorce avec son pied. Il ne s’y trouvait que des feuilles. «Il y a quelque chose d’étrange,» pensa-t-il. Regardant de plus près, il remarqua quelques poils gris entre les feuilles brunes. Il creusa un peu et trouva finalement son quatrième écureuil gris. En additionnant les trois écureuils roux de l’Indiana, cela faisait sept écureuils en tout, le chiffre de la perfection.

LE MERCREDI MATIN 11 NOVEMBRE 1959, William Branham, Banks Wood et David Wood se rendirent à la ferme des Wright pour y chercher du vin pour la communion. George et Murle Wright faisaient ce vin avec les raisins qu’ils cultivaient dans leur jardin. Bill aimait l’idée que le vin que buvait son église pendant la communion était fait par des gens remplis du Saint-Esprit.

Comme d’habitude, les Wright les accueillirent chaleureusement et les invitèrent à rester pour le dîner. Edith (la fille de George et de Murle Wright) demanda à Bill de tuer un lapin ou deux afin que sa mère puisse en faire un ragoût. Bill ne pouvait pas le lui refuser. Il avait beaucoup de sympathie pour elle. Elle avait 37 ans et avait passé presque toute sa vie en fauteuil roulant. Elle était paralysée depuis la naissance. Ironiquement, c’était à cause du handicap d’Édith que Bill en était venu à connaître la famille Wright. Au mois d’octobre 1935, il avait tenu une réunion de réveil au Branham Tabernacle. Lorsque George Wright avait entendu parler de ce réveil, il avait amené sa fille paralysée à l’église afin que Bill prie pour elle. Édith souffrait terriblement depuis plusieurs années. La première fois que Bill pria pour elle, elle ne fut pas guérie de son handicap mais sa douleur la quitta et ne revint jamais plus. Bill avait apprécié cette touche de grâce de la part de Dieu. Pourtant, le fait qu’Édith ne fût pas complètement guérie le tracassait encore. Il avait vu plusieurs personnes être guéries de troubles bien plus graves. Au cours des années, il avait beaucoup prié et jeûné pour que Dieu lui montre une vision de la guérison d’Édith, mais il ne pouvait pas forcer une vision. Tout ce qu’il pouvait faire était de demander, sachant que Dieu était souverain et que Son plan et Ses raisons étaient souvent bien au-delà de toute compréhension humaine.

Shelby (le fils de George et Murle Wright) prêta une carabine .22 à Banks (Bill, lui, avait apporté la sienne) et ils partirent tous deux chasser des lièvres. De gros nuages gris couvraient le ciel et menaçaient de les détremper, mais la pluie attendit qu’ils soient rentrés avec leur gibier avant de tomber. Tandis que Bill dépouillait et nettoyait ses lièvres derrière la remise, il entendit le cognement du moteur d’un vieux tracteur qui s’approchait lentement. Peu après, Hattie Mosier et ses deux fils arrivèrent dans la cour à bord de leur vieux tracteur à deux cylindres. Hattie habitait environ un mille [1,5 km] plus loin. Lorsqu’elle entendit dire que Bill était chez ses parents, elle remit ses corvées à plus tard et vint à la ferme familiale pour jouir de la fraternité.

Bill était content de la visite de Hattie parce qu’il avait, au fond de sa poche, un petit quelque chose à lui donner. Elle avait récemment donné 20 $ [14 euros] pour les fonds de rénovation du Branham Tabernacle. Sachant à quel point elle était pauvre, Bill voulait lui redonner cet argent. Il se rappelait ce jour de 1940 lors duquel il avait marié Hattie Wright à Walter Mosier. Walt était mort en 1955, coincé sous un tracteur qui s’était renversé sur lui, laissant ainsi Hattie seule pour élever leurs deux fils. Elle travaillait dur pour vivre des retombées de leur petite ferme sur la colline mais elle n’avait pas eu beaucoup de succès économiques. Elle avait déjà dit à Bill qu’elle touchait environ 200 $ [140 euros] par an, alors il savait qu’elle avait bien plus besoin de ces 20 $ [14 euros] que le Branham Tabernacle. Il s’apprêtait à prendre l’argent de sa poche lorsque quelque chose l’arrêta. Le Saint-Esprit lui rappela encore que Jésus n’avait pas empêché la veuve de mettre son dernier sou dans le tronc du temple. Bill laissa donc l’argent dans sa poche, croyant que Dieu récompenserait Hattie Mosier en Son temps et à Sa façon.

Il y avait neuf personnes assises à la table de la cuisine pour le dîner chez les Wright ce jour-là : Banks et David Wood, George, Murle, Shelby et Édith Wright, Orville et Coy Mosier, les deux adolescents de Hattie, et Bill. Hattie, elle, était assise sur une chaise en osier près du comptoir de la cuisine. Vers 1 h [13 h], Bill termina de manger sa pointe de tarte aux cerises généreusement arrosée de mélasse sorgho. Il repoussa son assiette et se mit à parler des choses de Dieu pendant plusieurs heures. Périodiquement, quelqu’un lui posait une question biblique à laquelle il répondait. Il parla principalement de son ministère, comment il avait commencé, à quel point il en était rendu maintenant et là où il se dirigerait probablement. Vers 4 h 30 [16 h 30] il aborda finalement le sujet de Marc 11:23 et des événements miraculeux qui s’étaient produits au cours des dernières semaines. Il décrivit premièrement la création des trois écureuils roux en Indiana; puis celle des quatre écureuils gris au Kentucky.

Bill demanda : «Que s’est-il produit, selon vous? Frère George, vous avez plus de 70 ans et vous avez chassé l’écureuil toute votre vie; Frère Shelby, vous êtes un expert à la chasse aux écureuils; vous aussi, Frère Banks. L’un de vous a-t-il déjà vu un écureuil dans un caroubier ou dans un sycomore?»

Aucun d’eux n’en avaient jamais vu.

«Moi non plus, et je chasse l’écureuil depuis que je suis gamin. J’ai beaucoup réfléchi à ce sujet et voici ce que je pense que c’était. Dans Genèse 22, Dieu dit à Abraham de prendre son fils Isaac et de le Lui offrir en sacrifice sur le mont Morija. Abraham obéit, même si Dieu lui avait déjà dit qu’Isaac serait son héritier. Abraham construisit un autel de pierres sur le sommet de la montagne et s’apprêtait à tuer Isaac lorsque l’ange du Seigneur l’arrêta en disant : “Je reconnais maintenant que tu crains Dieu puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” Cette histoire typifiait bien sûr l’histoire encore plus extraordinaire de Dieu le Père sacrifiant son propre Fils Jésus au Calvaire. Abraham avait toujours besoin d’un sacrifice sur le mont Morija. Regardant autour de lui, il vit un bélier dont les cornes étaient prises dans un buisson. Je veux maintenant vous poser une question. Lorsqu’Abraham bâtissait l’autel et ramassait des pierres sur le sommet de la montagne, ce bélier n’y était pas. Comment s’est-il retrouvé là, tout d’un coup?»

«Voici ce que j’en pense,» continua Bill, répondant à sa propre question. «L’un des attributs de Dieu est Jéhovah-Jireh, ce qui signifie : “le Seigneur pourvoira”. Abraham avait besoin d’un sacrifice alors Dieu appela le bélier à l’existence. Ce n’était pas une vision. C’était réel. Abraham tua le bélier et son sang coula sur l’autel.»

«Dieu est le même Jéhovah-Jireh aujourd’hui. Il essayait de m’expliquer la promesse qu’Il a fait en Marc 11:23. Comme j’avais de la difficulté à comprendre, Il m’a montré comment cela fonctionnait, d’abord en Indiana, puis au Kentucky. J’avais besoin d’écureuils, alors Il créa des écureuils. Ce n’était pas des visions. Je les ai tués et mangés. C’était de vrais écureuils. S’Il avait pu prononcer un bélier à l’existence pour Abraham, Il peut prononcer des écureuils à l’existence pour moi, parce qu’Il est le Créateur des deux espèces.»

Pendant tout ce temps, Hattie Mosier était demeurée assise un peu à l’écart du groupe, écoutant en silence. Après que Bill eut partagé sa conclusion avec tout le monde, Hattie dit : «Frère Branham, ce n’est rien d’autre que la vérité.»

Soudain, l’Esprit de Dieu balaya la cuisine, levant Bill sur ses pieds. Son corps était chargé de la même onction qu’il avait sentie dans la forêt. Il entendit clairement la même voix dire : «Dis à Hattie de demander ce qu’elle veut, puis tu prononceras son désir à l’existence.»

«Sœur Hattie,» dit Bill, «tu as trouvé grâce aux yeux du Seigneur. Parce que tu as dit la chose juste, Dieu m’a dit de te dire : “Demande ce que tu voudras et Il te l’accordera.”»

Hattie porta sa main sur sa joue, étonnée et confuse. «Frère Branham, que voulez-vous dire?»

«Le Dieu du ciel va vous montrer que Marc 11:23 est aussi vrai que le reste de Ses Écritures. Demandez ce que votre coeur désire et Il vous l’accordera ici même et dès maintenant.»

Elle lança des regards nerveux autour d’elle. «Que demanderais-je?»

Bill suggéra : «Vous êtes pauvre. Vous pourriez demander assez d’argent pour acheter une plus grosse ferme ou une nouvelle maison. Vous pourriez demander quelque chose pour aider vos parents. Ils sont vieux. Demandez à Dieu de leur redonner la jeunesse. Ou qu’en est-il de votre soeur Édith? Elle est paralysée depuis 37 ans. Demandez sa guérison et elle la recevra. Demandez n’importe quoi et Dieu vous le donnera. Et si cela ne se produit pas à l’instant même, ne croyez plus jamais rien de ce que je vous dirai.»

Hattie remarqua que ses deux fils, Orville et Coy, ricanaient et se taquinaient en se donnant des coups dans les côtes. Cela lui rappela ce qu’elle désirait vraiment. «Frère Branham, mon désir le plus cher est de voir le salut de mes deux fils.»

Bill déclara sans hésitation : «Sœur Hattie, par l’autorité du Dieu Tout-Puissant, je vous donne le salut de vos enfants dans le Nom de Jésus-Christ.»

En entendant le nom de Jésus, les deux garçons bondirent de leur chaise et coururent dans les bras de leur mère, pleurant les larmes de la repentance. Hattie s’écria si fort que les vaches dans

l’étable purent l’entendre, peut-être même les vaches dans l’étable des voisins.

La pluie martelait le toit. Comme le tracteur de Hattie n’avait pas de cabine, Shelby voulut conduire sa sœur chez-elle en voiture. Hattie préféra s’en aller en tracteur avec ses fils. Le reste de la semaine, elle se sentit si bien qu’elle avait l’impression de flotter dans les airs. Le dimanche suivant, Orville et Coy Mosier vinrent au Branham Tabernacle où ils furent baptisés dans le Nom du Seigneur Jésus-Christ.

Une fois derrière la chaire, Bill raconta les sept fois où Dieu avait incontestablement créé des écureuils et ce qui s’était produit à la ferme des Wright. Il termina en disant : «Afin que vous sachiez que je dis la vérité, je demanderais à sœur Hattie de bien vouloir se lever. Voici la petite dame à laquelle le miracle fut donné. Dieu passa outre tous les grands de ce monde et permit que cela arrive tout d’abord à une pauvre et humble veuve. La raison pour laquelle Il l’a choisie est parce qu’Il savait qu’elle demanderait la chose juste.»

«Maintenant j’aimerais dire quelque chose à ma petite église ici, mon petit troupeau qui a été si fidèle et qui a prié pour moi alors que je voyageais à travers le monde. Je crois qu’une nouvelle secousse mondiale est sur le point de se produire. Ces choses que je viens de vous dire sont la vérité. Au jour du jugement, je me tiendrai en face de vous et je vous dirai la même histoire, aussi vrai que je me tiens ici aujourd’hui.»

«Je suis certain que vous pouvez tous voir ce que c’est : c’est la venue d’une onction plus grande et plus profonde du Saint-Esprit. Je mets tout le monde au défi dans le nom du Seigneur; si cet Esprit vous frappe de la même façon qu’il m’a frappé, peu importe ce que vous demanderez, cela vous sera accordé. Comment pénétrer dans une onction plus profonde? Je ne le sais pas. Tout ce que je sais est que c’est Dieu qui vous y mettra. Soyez donc aussi doux et humbles que vous le pouvez et vivez le plus près de Dieu possible. Ne doutez pas de Lui. Croyez seulement que toutes choses concourent à votre bien, et tout ira bien.»

 

Hattie Wright Mosier avec ses fils, Orville et Coy

[188] Ceci n’est pas son vrai nom. (Voir les notes de la fin.)

Jules Pierre Moune

Éditeur de La Plateforme, Il peut Publier et supprimer un Article.

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