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Chapitre 86: Une vision d’anges (1962)

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Chapitre 86: Une vision d’anges (1962)

UN MATIN D’OCTOBRE 1962, William Branham enfila ses vêtements de travail avec l’intention d’aller laver sa voiture dans son entrée de cour. Seau et éponge en main, il venait tout juste de mettre la main sur la poignée de porte, lorsque Meda sortit de la cuisine, visiblement contrariée. Elle lui raconta que Joseph venait de faire une mauvaise plaisanterie. Après avoir déchargé son cœur, elle lui dit : «Bill, je veux que tu lui donnes une fessée.»

Bill déposa le seau et se rendit à la cuisine pour aller parler à son garçon de sept ans. Joe se tenait debout à côté de la table de cuisine tout en se tapotant les doigts nerveusement. Bill recula une des chaises de la table de cuisine, s’y assit et sermonna son fils à propos de la nécessité de bien se conduire et d’obéir à sa mère.

Joseph le pris par le cou : «Je suis désolé papa, s’il te plait, ne me donne pas de fessée», lui dit Joseph en le serrant dans ses bras.

«Bon, eh bien, d’accord Joe. Je passe l’éponge cette fois-ci, mais ne recommence plus.»

«Je ne le ferai plus, Papa. Je te le promets.»

Bill alla trouver Meda pour lui dire que Joseph s’était excusé.

Elle s’était enfermée dans la chambre à coucher et avait verrouillé la porte. Bill cogna. «Lui as-tu donné une fessée? «lui demanda-t-elle en ouvrant la porte. Lorsque Bill lui expliqua pourquoi il ne l’avait pas fait, elle rétorqua sèchement : «Il me dit ça à chaque fois, puis il ne fait ni un ni deux et recommence les mêmes manigances. C’est tellement frustrant.»

«Chérie, de la façon dont il s’est repenti, je ne pouvais pas lui donner une fessée.»

«Ça, c’est parce que tu n’as pas besoin de négocier avec lui jour après jour comme moi! Tu es toujours parti! «Elle lui claqua la porte au nez et s’enferma de nouveau.

«Je ne pense pas qu’elle ait vraiment voulu dire ça. «Pensa-t-il, sachant à quel point elle démontrait habituellement un caractère si doux. En effet, au cours de leurs vingt années de mariage, Meda n’avait jamais prononcé une seule parole colérique à son égard. Mais dernièrement, il la sentait plus nerveuse. Bill se demandait si sa nervosité ne serait pas en quelque sorte reliée à ses 43 ans et aux changements hormonaux provoqués par la ménopause.

Il transporta le seau à l’extérieur, le remplit d’eau savonneuse et se mit à frotter le devant de sa voiture entachée d’éclaboussures de mouches. Pendant qu’il s’affairait ainsi, il entendit quelqu’un lui dire : «Dis à Meda de lire Nombres, chapitre 12. «Il regarda de tous côtés, mais ne vit personne ; il était seul dans la cour. Tout en se disant qu’il avait dû se l’imaginer, il se remit à la tâche. Il entendit de nouveau quelqu’un lui dire : «Dis-lui de lire Nombres, chapitre 12. «Il fit une pause, puis continua à laver le capot de la voiture, mais en restant très attentif à tout ce qui l’environnait. La voix répéta son ordre une troisième fois. Elle semblait venir de l’air ambiant, quelque part près d’un arbre là-bas, à côté de la maison.

Il laissa son chiffon sur le capot, retourna à la maison, prit sa Bible et lut Nombres, chapitre 12. C’était le passage concernant ce qui était arrivé à Myriam après qu’elle eut critiqué Moïse d’avoir épousé une Éthiopienne. Les critiques de Myriam avaient tellement courroucé le Seigneur qu’Il avait permis à Satan de lui infliger la lèpre. Moïse avait prié pour elle et le Seigneur l’avait guérie après sept jours.

Bible en main, Bill se rendit à la porte de la chambre à coucher où il pouvait entendre le bourdonnement de la machine à coudre. Lorsqu’il voulut tourner la poignée, elle était toujours verrouillée. Alors, il l’interpella tout en cognant à la porte.

«Que me veux-tu? «répondit-elle rudement.

«Chérie, laisse-moi entrer. J’ai un message pour toi de la part du Seigneur.»

Il l’entendit retirer le loquet de la porte, mais elle ne l’ouvrit pas. Bill attendit quelques instants, ouvrit la porte lui-même et pénétra. Sa femme était assise derrière la machine à coudre, ajustant du tissu sous l’aiguille. «Meda, tu sais que je t’aime, mais Dieu n’a pas aimé ce que tu m’as dit. Pendant que je lavais la voiture, Il m’a dit de te faire lire Nombres, chapitre 12. «Il lui donna sa Bible et elle lut le passage à voix haute. L’intensité des paroles employées dans ce passage lui fit peur. En fait, ils furent tous deux effrayés. Elle se confondit en excuses et ils s’agenouillèrent ensemble pour implorer la miséricorde divine.

Deux jours plus tard, Meda ressentit beaucoup de douleur au côté gauche. Lorsqu’elle en parla à son mari, il prit sa main droite dans sa main gauche. Grâce à son don spécial, il put lui révéler que le kyste sur son ovaire gauche — celui dont il avait détecté la présence en 1949 — vibrait maintenant plus fort que jamais. Comme la douleur persistait, elle consulta son médecin. Celui-ci la référa à un gynécologue de Louisville qui confirma le diagnostic de Bill. Les tests d’analyse montraient que le kyste ovarien de Meda avait atteint la taille d’une noix de Grenoble. Le gynécologue n’était cependant pas très alarmé puisque la grande majorité des kystes étaient bénins. Un kyste n’était qu’un terme médical général utilisé pour désigner un petit sac, une poche close, contenant un fluide visqueux. À l’occasion, un kyste pouvait s’infecter et devenir gênant. Il pouvait aussi devenir malin. Le gynécologue recommanda à Meda d’attendre quelques mois pour observer le développement de celui-ci. Il pourrait bien disparaître de lui-même.

LE MATIN DU 14 octobre 1962, William Branham prêcha : «La stature d’un Homme parfait», tirant son titre et son texte d’Éphésiens 4 :11-15. Il y rattacha les huit traits de caractère énoncés dans 2 Pierre 1:1-8, soit : la foi, la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, la patience, la piété, l’amour fraternel et l’amour. Pareillement à tant d’autres passages des Écritures, cette portion-ci contenait plusieurs significations. À première vue, elle laissait entendre que chaque chrétien se devait de posséder ces caractéristiques-là. Mais en sondant plus en profondeur, on comprenait que Jésus-Christ était cet Homme parfait. Après Sa mort et Sa résurrection, Il avait envoyé Son Esprit à Son église et c’était elle qui était maintenant Son corps sur la terre. Il avait ensuite entrepris le perfectionnement de ce corps à travers les sept âges. Ce perfectionnement commençait par la foi en Sa Parole, ensuite l’emphase avait été sur la vertu, et ainsi de suite durant les autres âges. Afin d’illustrer cet enseignement, Bill dessina une pyramide à huit niveaux sur le tableau noir. Il plaça la foi au premier niveau, puis inscrivit la vertu au second niveau, et ainsi de suite, allant de niveau en niveau jusqu’au septième, où il plaça l’amour fraternel. Dans son dessin, il laissa un espace vide entre le septième niveau de la pyramide et le triangle représentant la pierre faîtière. Il identifia cette pierre de faîte : l’amour. Elle représentait Jésus-Christ Lui-même, la tête de l’église, qui S’unirait à Son corps au moment de l’enlèvement.

Ensuite, Bill leur parla de la grande pyramide égyptienne de Gizeh, qui avait servi de modèle pour toutes les autres plus petites pyramides qui l’entouraient. Contrairement à ces petites pyramides, il n’y eut jamais de roi enterré dans la grande pyramide de Gizeh. Le prophète Énoch l’avait construite en guise de symbole pour permettre à chaque âge de se souvenir, qu’un jour, Dieu allait envoyer le Rédempteur et le Roi. C’est ce qui s’était accompli lorsque Jésus-Christ vint sur terre. Au centre de la grande pyramide, la Chambre du Roi est toujours aussi vide qu’au jour de sa construction, symbolisant le tombeau vide de Jésus au matin de Pâques. Le pinacle de la grande pyramide est tronqué et n’a jamais été coiffé de sa pierre faîtière. Pour une raison ou une autre, elle fut rejetée lors de la construction. Le roi David en avait parlé et Jésus avait rapporté ses paroles lorsqu’il disait : «La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle. C’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux.»1 Il fit remarquer qu’une pyramide est la seule construction possédant une pierre angulaire ayant la même forme que sa pierre faîtière, symbolisant que Jésus serait à la fois celui qui serait le fondement et le parachèvement de Son église.

EN NOVEMBRE 1962, les instances gouvernementales qui poursuivaient Bill au sujet de ses impôts en étaient finalement arrivées à une conclusion. L’avocat de Bill, Me Orbison, lui téléphona pour le lui annoncer. Bill monta dans sa voiture et se rendit au bureau de l’avocat pour prendre connaissance de la décision du fisc à son égard. Il faillit tomber à la renverse lorsqu’il entendit le verdict. L’avocat du fisc lui annonça que le gouvernement était disposé à régler le tout, moyennant la somme de 15 000 $ [11 500 euros] pour couvrir le montant en souffrance, plus

000 $ [7 500 euros] d’amende. Il devait également acquitter la somme de 15,000 $ [11 500 euros] pour couvrir les frais d’avocat. Bill se retrouvait ainsi avec une dette de 40 000 $ [31 000 euros]!

«Tirez-moi donc tout simplement une balle dans la tête et c’en sera fini! Je n’ai que 75 $ [58 euros] en banque, leur répondit-il. Comment ne pourrais-je jamais m’acquitter d’une somme de 40 000 $[31 000 euros]? Je ne pourrais même pas l’emprunter ; je n’ai rien à mon actif. Et même si je le pouvais, comment ferais-je pour le rembourser? Je ne touche que 100 $ [77 euros] par semaine. Non, je ne peux pas accepter cette entente. Si je possédais cet argent, je ferais de mon mieux pour régler la dette ; mais je ne l’ai pas. Si je suis coupable, pourquoi ne tentent-ils pas plutôt de m’inculper? Cela fait maintenant une douzaine d’années qu’ils s’essayent, mais ils n’ont jamais trouvé de motifs valables. Non, je ne les payerai pas tant qu’ils ne réussiront pas à prouver que je doive vraiment payer ces impôts.»

Monsieur Orbison fit sortir Bill sur-le-champ et l’emmena dans une pièce voisine pour s’entretenir avec lui en privé. «Frère Branham, ils vous traîneront en cour si nous n’acceptons pas leur offre. Le fisc affirmera que tous les dons d’argent sont devenus vôtres dès que vous avez endossé les chèques. Bien entendu, nous pouvons prouver que chaque dollar fut versé au compte bancaire du Branham Tabernacle et qu’il servit exclusivement à payer les dépenses encourues lors des campagnes, ou encore pour les dépenses légitimes concernant l’église. Comme vous n’avez jamais utilisé cet argent pour vos besoins personnels, nous avons 99% des chances d’avoir gain de cause. Cependant, lorsque nous donnerons la preuve qu’il s’agissait de dons non sollicités, le fisc réclamera probablement une taxe sur les cadeaux. La cause pourrait alors traîner en longueur quelque cinq années de plus et cela risquerait de vous coûter plus cher en frais d’honoraires que les 25 000 $ [19 000 euros] proposés à l’heure actuelle. De plus, 25 000 $ [19 000 euros], c’est bien moins que les 355 000 $ [275 000 euros] qu’ils exigeaient au préalable.»

«Que dire de ma bonne réputation? Ne devrais-je pas en considérer la valeur?»

«Frère Branham, l’avocat du gouvernement n’a rien à redire à votre sujet. Votre vie est exemplaire. Mais dès que cette histoire sera en cour, les journaux en feront les manchettes à la une, et votre réputation sera entachée. Puis, une fois que votre procès sera terminé et que vous serez innocenté, ils écriront un tout petit article en page douze, et quasiment personne ne sera mis au courant de votre acquittement. Votre réputation aura déjà été ravagée. Je vous recommande d’accepter cette offre.»

Bill n’était pas du tout convaincu lorsqu’il quitta le bureau de son avocat. Une fois rendu à la maison, il dit à son épouse : «Débarbouille les enfants et prépare les valises. Nous levons le camp. Je préfère devenir un vagabond et errer tous les jours de ma vie au lieu de payer des taxes que je ne dois même pas.»

Meda attendit que son mari se calme un peu, puis elle s’approcha du fauteuil où il s’était assis. Le prenant doucement par l’épaule elle lui demanda : «Est-ce que ça va aider de se sauver?»

«Meda, tout n’est que sens dessus dessous. J’ai passé ma vie à exhorter les gens à payer leurs impôts et à mener une vie honnête et décente. Pourquoi le gouvernement s’en prend-il à moi de cette façon?»

«Bill, as-tu demandé à Dieu ce qu’Il voulait que tu fasses avec cette proposition?»

«Bon, dit-il avec réticence, je suppose que je devrais au moins prier à ce sujet.»

Il se rendit au bureau, s’installa derrière son pupitre et pria. Peu après, une idée captivante lui vint à l’esprit. Dans la Bible, la grande majorité des hommes appelés à exercer une fonction spirituelle se faisaient ou bien piéger par Satan sur une question d’éthique ou coincer par rapport à des principes moraux, ou encore éprouver par des instances gouvernementales qui les faisaient souffrir. Plusieurs exemples lui revenaient à l’esprit : Moïse, Daniel, Jérémie, Jean-Baptiste, Jésus-Christ, Pierre, Paul, Jean le révélateur (tous des hommes que le gouvernement avait soit emprisonnés, soit mis à mort) et la liste continuait sans cesse. Bill pria : «Seigneur, que devrais-je faire? Réponds-moi par Ta Parole. «Aussitôt sa prière formulée, Dieu lui remémora une histoire qui semblait bien s’appliquer à sa situation actuelle. Un jour, on avait demandé à Jésus si Lui et Ses disciples paieraient l’impôt annuel du temple. Jésus avait dit à Pierre : «En fait, nous en sommes exempts. Néanmoins, afin de ne pas les scandaliser, va à la mer et jette l’hameçon. Tu trouveras une pièce de monnaie dans la bouche du poisson que tu attraperas. Prends cette pièce et utilise-la pour payer nos impôts.»2 Bill pensa : «C’est vrai Seigneur, Tu as des poissons-banques à la grandeur de la terre. Montre-moi où je dois trouver l’argent et je payerai le montant voulu au gouvernement.»

Le poisson-banque le plus proche était son bon ami William Dauch.3 Ce millionnaire, âgé de quatre-vingt-dix ans, avait fait fortune dans l’industrie papetière et habitait maintenant à Lima, dans l’Ohio. C’était aux alentours de 1958 que William Dauch avait entendu parler de William Branham pour la première fois. Justement l’année où son épouse, Gladys, se mourait de cancer et qu’on lui avait suggéré d’écrire au bureau du Branham Tabernacle, à Jeffersonville, pour obtenir un tissu de prière gratuitement. Aussitôt que son épouse avait décacheté l’enveloppe et qu’elle avait touché au tissu de prière, elle avait senti quelque chose, tel un éclair, passer à travers son corps. Elle avait été guérie instantanément. Les Dauch s’étaient alors rendus à Jeffersonville pour entendre Bill prêcher et s’étaient fait baptiser dans le nom de Jésus-Christ. Depuis ce temps, ils sillonnaient régulièrement le pays pour accompagner Bill lors de ses campagnes de guérison.

William Dauch l’assura qu’il serait heureux de lui fournir les 40 000 $ [31 000 euros] dont il avait besoin. Bill refusa que son ami lui en fasse cadeau, mais accepta qu’il s’agisse plutôt d’un prêt. Il s’engagea à lui remettre 4 000 $ [3 100 euros] par année, pendant dix ans, jusqu’à ce que la dette soit essuyée. Bien que William Dauch se balançait bien que Bill lui rembourse le prêt ou non, il accepta l’entente lorsqu’il réalisa que cela revêtait une si grande importance pour son ami.

En début novembre, Bill fit un chèque de 25 000 $ [19 000 euros] à l’ordre du fisc. Sur la ligne, en bas à gauche, il inscrivit : Versement intégral pour redressement fiscal. Puis il le posta. Une semaine s’écoula sans nouvelle de leur part. Comme il devait se rendre à Shreveport, en Louisiane, pour y prêcher pendant une semaine à compter du 22 novembre, il passa un coup de fil à la banque pour vérifier si son chèque avait été visé. La caissière lui répondit que tout était réglé. Bill raccrocha et poussa un soupir de soulagement. Puis il courut embrasser sa femme qui besognait dans la cuisine : «Chérie, je suis libre! Le vieux compte est réglé. Maintenant, je peux aller là où le Seigneur me conduira, peu importe où. Je suis libre! Oh! Que c’est merveilleux d’être pardonné quand on ne pouvait rien faire pour se libérer soi-même! «Il avait le cœur presque aussi léger qu’au jour où il avait donné sa vie au Seigneur, environ 30 ans auparavant. Il était libre!

UN JOUR du mois de décembre 1962, Mme Steffy, une dame qui fréquentait régulièrement le Branham Tabernacle, vint le voir à la maison pour qu’il prie pour elle. Le lendemain matin, elle devait subir une chirurgie à Louisville et elle s’inquiétait du dénouement. Le rêve qu’elle avait fait la veille la troublait également. «J’ai rêvé que je marchais à travers une prairie de l’Ouest, dit-elle, lorsque je vis un vieil homme debout au sommet d’une colline. Il avait la barbe longue et les cheveux blancs, et il portait une robe blanche qui voletait au vent ; je me demandais qui cela pouvait bien être. En m’approchant, je vis qu’il s’agissait du prophète Élie qui se tenait debout là, au sommet de cette colline. Il regardait vers l’est. Je décidai alors qu’il me fallait aller le rencontrer. Je gravis la colline et me jetai à ses pieds. Il me demanda : “Que veux-tu Sœur Steffy?” Frère Branham, sa voix était exactement comme la vôtre, alors je levai les yeux pour vérifier… et c’était vous qui étiez debout là!»

Le rêve de Mme Steffy ne le surprit point. Avant qu’elle n’ait pu le lui raconter, Bill avait vu la même chose en vision. Il en était toujours ainsi lorsque Dieu l’utilisait pour interpréter le rêve de quelqu’un. Bien que Bill connaissait l’interprétation du rêve de Mme Steffy, il en garda le secret pour le moment. Son rêve s’imbriquait parfaitement avec les rêves que cinq autres individus lui avaient partagés au cours des deux dernières années. Bien que ces rêves étaient différents les uns des autres, ils avaient des points en commun. Entre autres, chacun des six rêves le plaçait dans l’Ouest. Le Seigneur semblait utiliser une façon détournée pour l’avertir de quelque chose. Il n’arrivait pas encore à relier tous les points pour en tirer une image claire, et cela le tracassait.

Le lendemain, il se rendit à Louisville en voiture, pour visiter Mme Steffy après son opération. Jusqu’à maintenant, les températures avaient été douces pour un mois de décembre. Mais aujourd’hui, le thermomètre avait chuté sous le point de congélation et de gros nuages gris enveloppaient la ville, menaçant de laisser tomber leur chargement de neige. De retour à la maison, il remarqua un pieu d’arpenteur enfoncé dans le sol tout près d’un des piliers en pierre de forme pyramidale qui bordaient son entrée de cour. Une équipe d’arpenteurs était juste un peu plus loin, prenant les mesures d’une petite artère et enfonçant d’autres pieux de bois dans le sol. Bill s’approcha du contremaître pour lui demander ce que la ville se proposait de faire. Monsieur Goyne déroula la carte géographique de la ville et lui montra la façon dont ils se proposaient d’élargir la rue, l’an prochain.

Bill revint à la maison et dès qu’il ouvrit la porte, Meda lui demanda de l’amener à l’épicerie. Une fois en voiture, il recula de son entrée, vira sur Ewing Lane, et passa devant l’équipe d’arpenteurs-géomètres. Lorsqu’il reconnut son voisin, Ray King, en train de travailler avec les arpenteurs, Bill immobilisa sa voiture, baissa la vitre de sa portière et lui demanda :

«Dis donc Mud, l’interpella-t-il en utilisant son sobriquet de jeunesse, pourquoi as-tu enfoncé un pieu dans mon entrée. Je croyais que mon terrain se rendait jusqu’au bord de la rue.»

«Billy, la ville va élargir cette rue et elle a un droit de passage ainsi qu’une servitude publique sur ton terrain ; cela se rend jusqu’à l’endroit où j’ai planté ce pieu. Tout ce qui se trouve entre les pieux posés en bordure de la chaussée, de ce côté-là, doit être enlevé : clôtures, arbres, trottoirs, tout doit partir. Ma cour sera touchée également.»

«J’aimerais bien conserver mes piliers en pierre. Je pourrais demander à Frère Wood de les déménager, c’est un tailleur de pierre.»

Ray King lui partagea une autre idée : «L’entrepreneur qui doit construire la nouvelle route est également responsable de tout déplacer. Pourquoi ne lui laisserais-tu pas faire le travail?»

En poursuivant sa route, Bill réfléchissait à la suggestion de King. Toute la situation lui semblait étrangement familière ; comme s’il l’avait déjà vécue. Au retour du marché, il déposa l’épicerie sur le comptoir de la cuisine et gagna rapidement sa salle de séjour. Il prit son calepin de visions qu’il rangeait dans sa bibliothèque et pagina jusqu’à ce qu’il trouve la vision qu’il y avait inscrite, en février 1958.

Bill y lut : «Un pieu d’arpenteur enfoncé dans mon terrain… des pierres qui obstruent mon entrée de cour… des niveleuses et des pelles mécaniques qui sillonnent les rues… un jeune homme assis sur un bulldozer qui met ma cour avant en pièces… «— il se remémorait tous les détails. Il avait reçu cette vision pendant que Billy Paul était au volant de la voiture, lors de leur retour de la campagne de guérison que son ami Gene Norman avait organisée à Waterloo, en Iowa. Dans la vision, il avait questionné le jeune homme qui faisait tant de dommages à son terrain. Lorsque le jeune effronté lui avait répondu avec insolence, Bill l’avait terrassé d’un bon coup de poing. L’ange du Seigneur l’avait averti : «Laisse tomber, lorsque tu verras ce pieu enfoncé dans ta pelouse… alors va vers l’Ouest. «Il avait alors vu les membres de sa famille assis à bord d’une charrette bâchée. Bill s’était assis à la place du cocher et avait saisi les rênes. Puis, lorsqu’il avait fait claquer les rênes pour faire avancer le cheval de tête, la charrette bâchée s’était transformée et avait pris la forme de sa voiture familiale actuelle, de marque Ford. La vision s’était alors arrêtée comme ça.

Bill referma son calepin de visions. Voilà qu’il pouvait maintenant entrelacer les fils conducteurs de ces six rêves et en comprendre le motif ainsi tramé — ils pointaient tous vers l’Ouest. Ce pieu d’arpenteur enfoncé dans son terrain (conformément à la vision reçue cinq ans auparavant) complétait maintenant le tableau. Réunissant sa famille, il leur remémora la vision. Il leur montra ensuite le pieu enfoncé dans la pelouse à l’avant de la maison et leur demanda de se préparer… ils allaient bientôt déménager dans l’Ouest. Le lendemain, il téléphona à Gene Norman (qui demeurait maintenant à Tucson, en Arizona) et lui demanda de lui trouver un appartement ou une maison à louer.

Quelques jours plus tard, Meda rendit visite à son gynécologue de Louisville, au Kentucky. Il lui annonça que le kyste sur son ovaire gauche avait atteint la taille d’un citron et qu’il devait être enlevé chirurgicalement. Bill lui expliqua qu’il devait déménager dès que Gene Norman leur aurait trouvé un logement. Le gynécologue recommanda alors Meda au Dr Scott, un gynécologue de Tucson. Il lui remit son dossier médical en lui demandant de bien vouloir le transmettre en main propre au nouveau médecin.

Vers les 3 h du samedi matin, le 22 décembre 1962, Bill sortit du lit et se rendit à la cuisine pour prendre un verre d’eau. En retournant au lit, il passa devant la chambre de son fils pour y jeter un coup d’œil. À force de petits coups de pieds, le jeune Joseph avait fait tomber ses couvertures et s’était découvert. Bill replaça les couvertures et le borda de nouveau. Puis il regagna son propre lit et se glissa entre ses couvertures encore chaudes. Vers l’aube, Bill rêva qu’un homme costaud frappait une femme frêle avec un bâton triangulaire et la faisait crouler au sol. Dans le rêve, ils étaient son père et sa mère bien que ni l’un ni l’autre ne ressemblât à ses véritables parents. Tandis que la femme gisait au sol en pleurnichant, le gaillard, lui, paradait autour d’elle, se pavanant, tout fier de son coup. La femme se releva, chancelante. L’homme lui assena un autre coup à la tête avec son bâton triangulaire. Elle s’écroula de nouveau, flasque et soumise. Dans son rêve, Bill observait tout ceci en se tenant un peu à l’écart. Il pensait en lui-même : «Je ne peux pas l’attaquer de front, il est trop costaud. Je serais incapable de le maîtriser si nous en venions à nous battre. Il n’a pourtant pas raison de la maltraiter ainsi. «Lorsqu’il vit l’homme s’apprêter à lui porter un autre coup, sa consternation l’emporta sur son appréhension. Bill se plaça entre l’homme cruel et sa victime, et proclama : «Tu n’as pas le droit de la frapper. «Soudainement, Bill sentit ses muscles se gonfler et se développer tels ceux d’un géant. Tandis que la femme tentait de se relever, l’homme souleva sa massue pour la frapper de nouveau. Bill le menaça : «Si tu la frappes encore, tu auras affaire à moi. «L’homme hésita en voyant la grosseur des muscles de Bill.

Bill se réveilla, suspendu entre rêve et réalité. Meda n’était plus dans la chambre. Il pouvait entendre le branle-bas du petit-déjeuner depuis la cuisine. De minuscules flocons de neige tombaient devant la fenêtre de sa chambre. Il se reposa de nouveau sur l’oreiller et se demanda : «Mais qu’est-ce que cela peut bien signifier? Comme c’est étrange qu’une femme soit impliquée dans mon rêve. «Peu après, une vision vint lui donner l’interprétation du rêve. La femme représentait les chrétiens des églises d’aujourd’hui tandis que l’homme représentait le système des dénominations qui les dirigeait. La massue triangulaire représentait le concept erroné de la trinité divine et le baptême incomplet qui lui était assorti. Chaque fois qu’une congrégation essayait de se tenir debout pour le véritable baptême dans le nom de Jésus, le système des dénominations la matraquait avec son dogme trinitaire. Le système des dénominations était si imposant que Bill fut longtemps réticent à le contester et à prescrire le changement qui s’imposait. Il y était enfin parvenu et ses muscles de la foi s’étaient tellement développés qu’ils pouvaient se saisir de Romains 8:31 : «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?»

Quelle étrange matinée! Telle une colombe qui battait des ailes en se tenant juste à la limite de son champ de vision, le Saint-Esprit semblait voleter en faisant du surplace, juste à la frontière de sa conscience. Lorsqu’il tournait la tête pour mieux la voir, la colombe s’éloignait ; mais lorsqu’il faisait mine de l’ignorer, elle se rapprochait et roucoulait doucement pour lui rappeler qu’elle était toujours là. Vers 9 h, il s’enferma dans sa chambre à coucher afin de chercher la face du Seigneur sans être dérangé. S’agenouillant au bord du lit, il pria jusqu’à ce qu’une vision lui ouvre la porte sur une autre dimension.

Certains aspects d’une vision et d’un rêve sont semblables. Tous les deux utilisent des processus neurochimiques pour acheminer les informations emmagasinées dans le subconscient et les apporter au niveau de la conscience, en imprimant des images dans les régions appropriées du cerveau. Mais toute similitude cesse là. Les rêves sont le sous-produit du tri que le mental effectue lorsqu’il ressasse les milliers de parcelles d’informations quotidiennement cumulées. Il en classe certaines, par ici, d’autres par là, et se débarrasse du reste. Bien qu’il arrive que Dieu manipule ces images afin d’envoyer un message, les rêves ne sont habituellement qu’une fonction naturelle du cerveau pendant le sommeil. Inversement, les visions se produisent pendant que le voyant est en plein éveil. Pendant une vision, Dieu contourne surnaturellement la transmission nerveuse habituelle et grave directement des images dans le cerveau. Bill essayait parfois d’expliquer le phénomène en disant que le subconscient du voyant fusionnait avec sa conscience. Utilisant la terminologie de l’heure, le tout pourrait être décrit comme étant «une réalité virtuelle surnaturellement provoquée. «Le voyant était bel et bien présent — il voyait, il entendait, il vivait l’expérience.

Maintenant, la vision le transporta dans une région montagneuse de Tucson, en Arizona. Des plantes épineuses poussaient parcimonieusement, çà et là, le long des pentes rougeâtres et des crêtes rocailleuses. Bill savait qu’il était en conversation avec son fils, Joseph, bien qu’il ne le voyait pas comme tel, dans la vision.

Tout près de lui, un buisson regorgeait de minuscules oiseaux, semblable à des pinsons, perchés à la cime de celui-ci. La forme du buisson faisait en sorte que la volée d’oiseaux ressemblait à une pyramide. Ils avaient l’air épuisés et piteux, voir estropiés, comme s’ils étaient épuisés après un voyage excessivement long. Ils piaillaient sans arrêt, voletant d’une branche à l’autre. Ils semblaient vouloir lui dire quelque chose. L’un d’eux s’envola soudainement vers l’est et toute la volée s’élança à sa suite, conservant leur forme pyramidale en plein vol. Aussitôt, il entendit le bruissement d’ailes beaucoup plus puissantes. En provenance de l’ouest, une volée de colombes grises, dont le vol de groupe épousait la forme d’un «V», passa au-dessus de lui. Elles poursuivirent leur route, direction est, à la suite des petits oiseaux.

Dans cette vision, Bill se pencha pour arracher un gratteron du désert qui s’était attaché au revers de son pantalon. Une explosion ébranla alors la terre et des roches se mirent à débouler le versant de la montagne. On aurait dit un grondement de tonnerre, ou encore la déflagration provoquée par un avion supersonique, lorsqu’il traverse le mur du son. Se tournant vers l’ouest, Bill vit une constellation d’étoiles de forme pyramidale qui dominait le ciel. Les étoiles grossissaient comme si elles s’approchaient de lui à une vitesse qui dépassait tout entendement. Puis, il réalisa qu’il ne s’agissait pas d’étoiles, mais bien d’anges — des êtres puissants vêtus d’armures blanches et dont les ailes étaient recourbées vers l’arrière, qui se précipitaient vers lui, en provenance des confins de l’éternité. Ils le prirent d’assaut tellement rapidement qu’il n’eut pas vraiment le temps de les compter avec précision. Il y en avait bien au moins cinq, mais pas plus de sept. Avant même d’avoir le temps de cligner des yeux, ils l’avaient entouré et soulevé au milieu d’eux. Il ne pouvait plus les voir maintenant, mais il ressentait la puissance de leur présence tandis qu’ils l’entouraient. Ils le terrifiaient. Il pensa : «Cela doit présager ma mort. Je mourrai lors d’une explosion quelconque. «Puis il entendit Joseph l’interpeller. «Non, si j’étais mort dans cette explosion, Joseph serait mort lui aussi. Je suis encore capable de l’entendre me parler. De toute manière, l’ange de la mort s’approche habituellement en solitaire. S’il y a cinq anges, cinq est le chiffre de la grâce ; et s’ils sont sept, sept est le chiffre de l’accomplissement. D’une manière ou de l’autre, cela pourrait annoncer l’apogée de mon ministère. «Il s’écria à voix haute : «Seigneur Jésus, que veux-Tu que je fasse?»

Soudainement, Bill s’était retrouvé dans sa chambre à coucher. Il était 10 h. Il pouvait entendre Meda tourner la poignée de porte verrouillée et l’interpeller. Il ne lui répondit pas. Sa langue était tout engourdie, comme s’il était passé chez le dentiste et qu’on lui avait fait une anesthésie locale. Il se sentait complètement exténué.

Les Chrétiens disent parfois que la présence du Seigneur procure une sensation agréable. C’est qu’ils se trompent entre Sa présence et Ses bénédictions. La véritable présence du Dieu Tout-Puissant est à la fois grandiose et terrifiante, au point de provoquer la paralysie. Ésaïe et Jean le révélateur ont tous deux cru qu’ils allaient mourir lorsqu’ils se sont tenus en Sa présence.4 Bill se sentait exactement comme eux en ce moment.

Meda avait arrêté de forcer la porte de leur chambre à coucher et son engourdissement musculaire s’estompait graduellement. Lorsqu’il se sentit assez fort pour se tenir debout, Bill arpenta la pièce de long en large, pendant près de trente minutes, encore ébloui par la vision et se demandant ce qu’elle pouvait bien vouloir dire. Il pensait encore qu’elle présageait sa mort. Qui donc pourrait survivre à une telle explosion? Il décida enfin d’arrêter de faire les cent pas et commença à prier : «Seigneur Jésus, si cette vision est un avertissement de ma mort imminente, me le confirmerais-Tu? Si tel était le cas, je n’en dirais rien à ma famille. Si elle présage ma mort, je Te prie de me couvrir de Ta puissance de nouveau ; de cette façon, je pourrai en être certain.»

Il attendit un peu. Rien ne se produisit. Pendant qu’il restait debout à attendre que quelque chose se passe, il lui vint à l’esprit que les petits oiseaux pouvaient représenter le premier «pull «de son ministère — le signe dans sa main. Si tel était le cas, alors la deuxième volée d’oiseaux représenterait le deuxième «pull «de son ministère — le discernement par vision. La constellation d’anges pourrait alors représenter le troisième «pull «de son ministère. «Seigneur Jésus, dit-il en priant, si cette vision ne présage pas ma mort, mais qu’elle veut plutôt dire que Tu as quelque chose à me révéler un peu plus tard, je Te prie de me renvoyer Ta puissance maintenant.»

Une puissante tornade l’enveloppa et le souleva de terre, le projetant dans un coin de la pièce, le laissant abasourdi et presque inconscient. Lorsqu’il reprit ses esprits, il était assis, et la Bible qui était posée sur ses genoux était ouverte dans Romains, chapitre 9. Quelque chose le poussait fortement à lire les quatre derniers versets du chapitre.

«Que dirons-nous donc? Les païens qui ne cherchaient pas la justice ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi. Pourquoi? Parce qu’Israël l’a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement, selon qu’il est écrit :

Voici je mets en Sion une pierre d’achoppement, et un rocher de scandale, et celui qui croit en lui ne sera point confus.»

Refermant sa Bible, il se leva et se rendit au bord de la fenêtre. Sa pelouse était maintenant recouverte de quelques pouces [centimètres] de neige. Levant les mains, il dit : «Seigneur Dieu, cette journée me semble bien étrange. Mais que signifient toutes ces choses? Si Ta divine explication se trouve dans cette portion des Écritures, permets-moi de la relire. «Il reprit sa Bible et tout en posant son pouce droit pour l’ouvrir, à tout hasard… elle s’ouvrit exactement à la même place : «Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement…»

DIMANCHE SOIR, le 30 décembre 1962, Bill prêcha un sermon intitulé : «Monsieur, est-ce le Signe de la fin des Temps? «Après avoir décrit comment il avait été ravi au sein d’une constellation d’anges, il demanda à sa congrégation si cette vision pouvait être reliée aux événements décrits en Apocalypse 10:1-7.

Dans la première partie d’Apocalypse 10, Jean avait vu Christ, dans la forme d’un Ange puissant descendant du ciel, enveloppé d’une nuée, un arc-en-ciel au-dessus de Sa tête, le visage brillant de l’éclat du soleil et Ses pieds tels des colonnes de feu. Dans une main, Il tenait un livre ouvert. Dès que Ses pieds avaient touché le sol (ces colonnes de feu), Il avait rugi comme un lion et Jean avait immédiatement entendu sept voix, comme sept tonnerres, mais il lui avait été interdit d’écrire ce que les voix avaient dit. Alors Christ, l’Ange de l’Alliance, avait dit qu’il était temps que le septième ange révèle tout le mystère de Dieu, du moins la portion du mystère que le Seigneur révèle à Ses prophètes.

Bill dit : «Je crois que le septième ange de l’Apocalypse 10:7 est le messager du septième âge de l’église décrit en Apocalypse 3:14. Ces deux écritures se réfèrent à la même personne : le messager du dernier âge de l’église. Remarquez le genre de message qu’il apporte : révélant tous les mystères de Dieu cachés dans le Saint Livre. Le septième ange récupère tous les points en suspens (ceux que les réformateurs et les théologiens ne parvenaient pas à élucider à travers les âges), raccorde tous les fils conducteurs, et parachève le mystère tout entier de Dieu ; du moins, selon ce qui est déjà écrit dans ce Livre.

Ensuite, Bill lut les notes qui étaient inscrites dans sa Bible d’étude Scofield concernant les mystères de Dieu exposés dans Matthieu 13. Le révérend Scofield disait que dans les Écritures, un “mystère” était une vérité préalablement cachée que Dieu dévoilait partiellement, à un moment donné précis de l’histoire, mais dont une portion surnaturelle demeurait cachée malgré la révélation donnée. Les plus grands mystères sont : (1) le mystère du royaume des cieux ; (2) le mystère de l’endurcissement d’Israël pendant l’âge présent ; (3) le mystère de l’enlèvement des saints à la fin de l’âge actuel ; (4) le mystère de l’église du Nouveau Testament, corps unique composé de Juifs et de païens ; (5) le mystère de l’Église-Épouse de Christ ; (6) le mystère de la vie de Christ dans le croyant ; (7) le “mystère de Dieu, savoir Christ, en qui habite corporellement la plénitude de la Divinité” ; Christ est aussi l’incarnation de Dieu, démontrant Sa sagesse en faveur de l’homme ; (8) le mystère de la piété, Christ manifesté en chair, qui permet à l’homme de retrouver sa ressemblance avec Dieu ; (9) le mystère de l’iniquité ; (10) le mystère de sept étoiles ; et (11) le mystère de la grande Babylone5.

Fondamentalement, Bill était d’accord avec cette liste, mais il aurait aimé que M. Scofield aille encore plus en profondeur. Bill ajouta alors : (12) le mystère de la semence du serpent ; (13) le sens véritable de la grâce qui ne saurait être entachée de disgrâce ; (14) le mystère de l’enfer. Bien que cette période serait effectivement longue et horrible, elle ne pourrait pas être éternelle, car le mot éternel veut dire “qui n’a ni début, ni fin”. L’enfer avait été créé, il aura donc une fin ; il sera détruit. (15) le mystère du baptême du Saint-Esprit, sans nécessairement comporter de sensation, quand la Personne de Christ accomplit en vous les mêmes œuvres qu’Il a faites ; (16) le mystère du baptême d’eau, là où la conception du trinitarisme extrême utilise les titres de Père, Fils et Saint-Esprit, sans comprendre que ces trois titres trouvent leur accomplissement en l’unique Personne du Seigneur Jésus-Christ ; (17) le mystère du retour de la Colonne de Feu, au temps de la fin, se révélant à travers le messager du dernier âge de l’église. (18) les sept mystères du livre de l’Apocalypse qui sont scellés de sept sceaux.6

Jusqu’à la fin de son sermon, Bill formula maintes questions touchant le 10e chapitre de l’Apocalypse. Un de ces jours, les événements énumérés dans Apocalypse 10 se produiraient. Serions-nous déjà rendus là? Il semblait bien que oui, mais il n’en avait pas la certitude absolue. Qui donc pourrait prétendre en être certain? Dieu interprète Sa Parole en l’accomplissant. Avant l’accomplissement d’un événement, l’homme peut seulement faire des suppositions concernant la signification exacte d’une prophétie. Après coup, il est plus facile de voir comment l’événement correspond en tout point à ce que la prophétie biblique annonçait.

À la fin de son sermon, Bill leur dit : «Il y a des gens, ici même ce soir, qui se tenaient aux abords de la rivière Ohio, le jour où la voix me dit : “Comme Jean-Baptiste qui fut envoyé pour être le précurseur de la première venue de Christ, ton message sera le précurseur de la seconde venue de Christ.” Et qu’avait fait Jean? Il avait dit : “Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.” En sommes-nous à cette heure de nouveau, mes frères? Je ne vous affirme pas que ce soit le cas ; je ne sais pas… mais je vous pose la question. Je veux que vous y réfléchissiez. La déflagration de la vision fera-t-elle des choses assez puissantes pour permettre à l’église de comprendre les mystères de Dieu? Ramènera-t-elle les cœurs des enfants à la foi de leurs pères, tel qui fut prophétisé en Malachie 4? Messieurs, est-ce le signe de la fin des temps? Je n’en suis pas certain, mais cela me semble tout à fait scripturaire. J’ai vu ces anges, puis une détonation se fit entendre, tel un coup de tonnerre, et cela secoua la terre entière. Dieu sait que je vous dis la pure vérité. Je veux simplement que vous vous en souveniez ; quelque chose est sur le point de se manifester.»

«Laissez-moi vous préciser que bien que je parte pour l’Ouest, je ne quitte pas ce tabernacle pour autant. C’est cette église-ci que le Seigneur Dieu m’a donnée. Mes quartiers généraux sont ici. Je ne fais qu’obéir au commandement qui me fut donné en vision. Mon fils, Billy Paul, continuera d’être mon secrétaire. Mon bureau restera ici, dans cette église. Dieu voulant, je serai de retour pour prêcher les sept sceaux lorsque cette chose sera réglée, et c’est ici même que j’enregistrerai toutes les bandes. Parce que vous croyez en moi, ce tabernacle est devenu le seul endroit au monde où je peux prêcher en toute liberté. Je ne sais pas ce que me réserve l’avenir, mais je connais Celui qui tient mon avenir en main. C’est ça l’essentiel.»

 

 

William et Meda Branham à l’extérieur de l’appartement qu’ils louaient sur l’avenue Park, à Tucson, en Arizona.

 

 

1 Psaumes 118:22-23 ; Matthieu 21:42 ; Marc 12:10 ; Luc 20:17

2 Matthieu 17:24-27

3 Le nom allemand Dauch se prononce « dow », comme le mot « cow », en anglais.

4 Ésaïe 6:1-5 ; Apocalypse 1:10-18

5 Les références scripturaires énumérées dans les notes du Révérend Scofield sont respectivement (1) Matthieu 13:3-50 ; (2) Romains 11:25 avec le contexte ; (3) 1 Corinthiens 15:51-52 ; 1 Thessaloniciens 4:14-17 (4) Éphésiens 3:1-11; Romains 16:25; Éphésiens 6:19; Colossiens 4:3; (5)Éphésiens 5:28-32; (6) Galates 2:20 Colossiens 1:26-27; (7) Colossiens 2:2,9 ; 1 Corinthiens 2:7; (8) 1 Timothée 3:16; (9) 2 Thessaloniciens 2:7 Matthieu 13:33; (10) Apocalypse 1:20 ; (11) Apocalypse 17:5,7

6 Note : William Branham ne donna pas de références scripturaires pour ces mystères additionnels pendant ce sermon-là parce qu’il traita chacun d’eux en profondeur dans d’autres sermons. Je vous donne, ici, une liste partielle à l’intention du lecteur plus curieux ; une liste exhaustive pouvant prendre plusieurs pages. Bien entendu, la révélation du mystère est comprise dans l’explication même de celui-ci. (12) Genèse 3:14-15 ; (13) Éphésiens 2:5-9; Jacques 2:18-24 ; Romains 8:28-30 ; (14) William Branham enseigna que l’enfer est une réalité mais qu’aucune Écriture ne dit qu’il soit éternel. Matthieu 18:8 et Marc 9:45 disent que le feu brûle à toujours mais non que les gens y souffriraient à jamais. Apocalypse 20:14 dit que la mort et l’enfer seraient tous deux jetés dans l’étendue de feu, ce qui est la deuxième mort (ruine/destruction.) 2 Thessaloniciens 1:9 dit que les pécheurs auront pour châtiment une ruine éternelle. Certainement qu’une fois qu’ils auront péri, leur ruine sera éternelle. Il doit y avoir un châtiment pour le péché, sinon Dieu ne serait pas juste. Cependant, un Dieu miséricordieux aura pourvu à une limite appropriée à ce châtiment. Si les gens pouvaient souffrir en enfer éternellement, ils auraient la vie éternelle. En vérité, il n’y a qu’une façon de vivre éternellement, et c’est d’accepter Jésus en tant que notre Seigneur et Sauveur personnel. (15) Jean 3:1-8 ; 6:28-29 ; 14:12 ; (16) Matthieu 28:19 ; Actes 2:38 ; (17) Actes 26:13-19, Apocalypse 1:11 ; 21:6 ; 22:13. Le premier messager était dirigé par la Colonne de Feu. Puisque Jésus est le début et la fin, Il fera la même chose dans le dernier âge de l’église qu’Il a fait au tout premier. (18) Apocalypse 6:1-17 ; 8:1

Jules Pierre Moune

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