Chapitre 75 – Mexique: mystères et miracles (1956)
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Chapitre 75 – Mexique: mystères et miracles (1956)
ALORS QUE L’HERBE dans sa cour frissonnait sous un manteau de neige, Bill songeait à la vision la plus puissante qu’il avait eue jusqu’à maintenant. Une réunion annulée mystérieusement, un essai infructueux à lacer un soulier de bébé, une leçon de pêche et une pièce mystérieuse bâtie sur la plate-forme d’une tente immense, ces images persistaient et leur signification cachée le mystifiait. Longtemps, la vision occupa ses pensées. Même s’il avait scrupuleusement gardé le secret que l’ange lui avait donné dans la petite pièce, l’impact de ce secret changea la couleur de presque tout ce qu’il lisait dans la Bible de même que le contenu de la plupart de ses prédications au cours des mois qui suivirent. Un soir de décembre 1955, il se sentit trop excité pour s’endormir. Il réveilla sa femme à 10 h 30 [22 h 30] et lui demanda : «Chérie, puis-je te prêcher un peu?»
Meda se retourna pour faire face à son mari. Elle se frotta les yeux, sourit et dit : «Bien sûr Bill, vas-y.»
Bill prêcha à sa femme jusqu’à minuit. Il dit : «La foi chrétienne est entièrement basée sur le repos. Un chrétien ne ballotte pas. Un chrétien ne court pas d’un endroit à l’autre. Un chrétien ne s’agite, ne s’emporte ni ne s’inquiète. Un chrétien se repose. Tout fut accompli pour lui au Calvaire. Oh, il peut y avoir des déceptions le long de la route, mais le chrétien est dans le repos, sachant que Dieu est capable de tenir ses promesses. Nous, les chrétiens, savons que peu importe ce qui nous arrive, que ce soit la faim, la maladie ou même la mort, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ. Nous sommes dans le repos. Peu importe à quel point notre barque est ballottée par les tempêtes de la vie, notre ancre nous tient en place. Notre foi ne repose pas sur nos propres habiletés, notre église ou nos amis. Notre foi se repose entièrement sur l’oeuvre achevée de Jésus-Christ. Il est certain que toutes sortes de tempêtes et de problèmes se lèveront, mais notre bateau ne peut pas couler puisque nous sommes ancrés dans la Parole de Dieu.»
Le 1er janvier 1956, il développa le sujet plus profondément dans un sermon intitulé : «Pourquoi les gens sont ballottés». Il parla de ces chrétiens qui sont constamment ballottés par les tempêtes de la vie. Ce type de chrétien a des hauts et des bas. Il se sent victorieux un jour et découragé le lendemain. Il loue Dieu un jour et peut retourner dans le monde le lendemain. Pourquoi? Parce qu’il n’a qu’une conception mentale de la Parole de Dieu. Il est venu à Jésus par une connaissance intellectuelle plutôt que par une expérience surnaturelle dans l’âme.
Pour clarifier son point, Bill se servit de l’histoire du voyage des Israélites de l’Égypte vers la Terre Promise. Comme ils n’avaient pas apporté de nourriture, Dieu leur donna, à chaque jour, du pain naturel qu’Il avait surnaturellement préparé. Les Israélites appelèrent ce pain manne[133]. Les Israélites ne pouvaient pas conserver la manne. S’ils essayaient, elle pourrissait avant le lendemain. Tous les matins, ils devaient cueillir la manne dont ils se nourriraient ce jour-là. De même, les chrétiens doivent se nourrir chaque jour de Jésus-Christ, le Pain de Vie.
Même si cette manne ne se conservait pas plus d’une journée, il y avait quelques exceptions. Comme Dieu avait commandé aux Israélites de ne travailler que six jours par semaine, la manne qu’ils cueillaient le sixième jour se conservait jusqu’au lendemain. Dieu dit aussi à Moïse de mettre un peu de manne dans l’Arche de l’Alliance. L’Arche de l’Alliance était un coffre rectangulaire qui se trouvait dans la pièce la plus sainte du tabernacle, le Saint des Saints. La manne à l’intérieur de l’Arche ne périt jamais, mais sentit aussi bon que du pain frais pendant des générations. Spirituellement, cette même fraîcheur était aussi disponible pour les chrétiens.
Pour expliquer ce qu’il voulait dire, Bill compara la vie chrétienne au tabernacle que Dieu avait commandé à Moïse de construire dans le désert. Le tabernacle était composé de trois parties : le parvis extérieur, le lieu saint et le saint des saints. (1) Le parvis extérieur : une personne s’approchant du tabernacle devait tout d’abord entrer dans le parvis extérieur. À ciel ouvert, celui-ci était clôturé et c’est là que se trouvaient l’autel pour les sacrifices d’animaux et la cuve où se lavaient les prêtres avant de pénétrer dans la tente. (2) Le lieu saint : la tente elle-même était divisée en deux pièces par un voile ou un rideau. La première pièce était appelée le lieu saint et contenait un chandelier à sept branches. Le lieu saint contenait aussi un autel pour offrir des parfums et une table sur laquelle les pains de proposition étaient posés, indiquant ainsi la présence de Dieu. (3) Le lieu très saint : la pièce intérieure était appelée le lieu très saint ou le Saint des Saints. Cette pièce sacrée ne contenait qu’un seul meuble, l’Arche de l’Alliance. Le couvercle de cette arche était appelé le propitiatoire. Ce n’était pas une chaise mais un emplacement. Personne ne s’est jamais assis sur le Siège de Miséricorde parce qu’au-dessus étaient sculptés deux chérubins l’un en face de l’autre, avec leurs ailes étendues de sorte que leurs quatre ailes se rejoignaient au centre du Siège de Miséricorde. L’Arche de l’Alliance contenait de la manne, les tablettes de pierre sur lesquelles Dieu avait écrit Ses Dix Commandements et la verge d’Aaron qui avait fleuri. [134] Ces trois parties du Tabernacle avaient plusieurs significations, représentant (entre autres) la triple nature de Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit ; et la triple nature de l’être humain, soit le corps, l’esprit et l’âme. Dans ce sermon Bill utilisa les trois parties du tabernacle pour symboliser les trois étapes du salut : (1) la justification, (2) la sanctification, (3) le baptême du Saint-Esprit.
Le tabernacle dans le désert n’avait qu’une seule entrée et seuls ceux qui croyaient en Jéhovah pouvaient y pénétrer et voir l’autel. Aujourd’hui, une personne peut être sauvée seulement si elle croit en Jésus-Christ, qui est la seule entrée pour avoir la vie éternelle. Pourtant, ceci n’est que la première étape. De croire en Jésus est comme d’entrer dans le parvis extérieur du tabernacle.
L’homme qui pénètre dans le parvis extérieur croit que Jésus est venu mourir pour le sauver de ses péchés. Cela le justifie par la foi. C’est bien. Mais il est encore au grand air, à la merci du climat. Certains jours sont ensoleillés et il se sent très bien. D’autres sont froids et pluvieux et il se sent alors misérable. Les nuages font constamment varier la lumière du soleil et des étoiles.
La sanctification est la deuxième étape de la grâce. L’homme qui est sanctifié par le sang de Jésus-Christ est dans une meilleure situation que celui qui s’arrête à la justification. L’homme sanctifié a cessé de boire, de fumer, de voler, de mentir et ainsi de suite. Il traite les autres justement et vit une vie sainte pour le Seigneur. Il est comme le prêtre qui entre dans le lieu saint du tabernacle. Le lieu saint était plus confortable que le parvis extérieur. Il abritait le prêtre du vent et de la pluie. Là, il n’avait plus besoin de dépendre de la lumière changeante du ciel parce qu’il était éclairé par les flammes du chandelier à sept branches. Mais ces sept flammes n’éclairaient pas parfaitement. Le chandelier avait besoin qu’on l’entretienne journellement. Les mèches se carbonisaient parfois, faisant diminuer les flammes et enfumaient la pièce. Une chandelle pouvait s’éteindre et il fallait alors la rallumer.
Il y une autre étape du salut et c’est le baptême du Saint-Esprit. Ceci est lorsqu’un chrétien va derrière le voile dans le Saint des Saints et vit sa vie à la lumière de la gloire de la Shékinah dans la présence de Dieu. La gloire de la Shékinah est une lumière mystique, une douce lumière luisant sans variations et toujours fiable. Puisque Dieu Lui-Même en est la source, Elle ne peut varier.
Bill dit : «Des hommes et des femmes peuvent vivre une bonne vie et aimer Dieu par une conception mentale. Mais le vrai refuge est dans le cœur, caché avec Christ. Lorsque Christ le Saint-Esprit vient dans votre cœur, Il est dans votre caractère, Il vit Sa vie et fait Sa volonté à travers vous. Vous Lui avez cédé la place à tel point que Christ dit les choses qu’Il dirait et pense les pensées qu’Il penserait, mais à travers vous. Il fait les oeuvres qu’Il ferait, encore à travers vous. Vous Lui avez tout cédé et vous êtes dans le repos.
«Quelle belle image d’un chrétien consacré, avoir cédé la place à Christ qui vit en vous. Paul a dit : “car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain. Ce n’est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi.” [135] Christ vivant dans l’âme de l’individu qui s’est abandonné lui-même, parlant à travers ses lèvres, pensant à travers son esprit, voyant à travers ses yeux et agissant à travers son caractère. Alors les choses du monde passent. Comment cela peut-il être autrement que doux et plaisant tout le temps? Christ est en contrôle. Amen.
«Vous le voyez? Christ est en vous, alors votre être tout entier devient Christ. Votre attitude, vos désirs, votre appétit; tout ce que vous êtes est Christ. Vous êtes donc dans le repos parce que vous lui avez cédé le contrôle et tout est parfait. Peu importe si tout vous paraît terne ou noir, c’est la même chose, Christ est en vous. Il pense les mêmes pensées à travers votre esprit qu’Il le ferait s’Il était ici sur la terre. Vous ne vous appartenez plus parce que vous vous êtes abandonné à Lui.
Le grand prêtre Aaron allait dans le saint des saints une fois par année.[136] La congrégation l’observait. Aaron devait avoir la bonne onction, devait être vêtu de la bonne façon et marcher de la bonne façon. Des clochettes frangeaient son vêtement et tintaient : “Saint, Saint, Saint est le Seigneur”, à chacun de ses pas. Il amenait avec lui le sang rédempteur du sacrifice. Il était oint de la rose de Saron et l’onction coulait le long de sa barbe jusqu’au bas de son vêtement. Il marchait dans le parvis intérieur jusque dans la présence de Dieu et le voile retombait derrière lui, le cachant ainsi du reste du monde.
«Loué soit Dieu, il y a un abri, un abri durable. Vous pouvez entrer dans la présence de Dieu et être à l’abri des choses du monde. Vous ne les entendrez plus parce que c’est insonorisé. Le monde est à l’extérieur, observant et retenant son souffle. Mais vous êtes à l’intérieur, dans la présence du Dieu éternel, mangeant de sa manne qui ne sera jamais contaminée et qui subsistera toujours.
«Lorsqu’un homme vit dans la présence du Roi, chaque jour est beau. Il a trouvé le lieu secret[137]. Il est allé derrière le voile qui est retombé derrière lui. Il ne voit pas le monde. Le lieu saint était insonorisé avec des peaux de chèvres et de brebis, mais le lieu secret est insonorisé par le baptême du Saint-Esprit qui cache l’homme en Christ. Il y devient une nouvelle créature et vit de cette manière tous les jours devant Dieu[138].
«Quelle belle image du croyant dans la présence de Dieu. Toutes choses furent données à Christ. Tout ce que Dieu était, Il l’a déversé en Christ. Tout ce que Christ était, Il l’a déversé dans l’Église. Jésus a dit : “En ce jour-là, vous reconnaîtrez que moi, je suis en mon Père, vous en moi et moi en vous.”[139] Oh, quel privilège pour les croyants. Si seulement ils pouvaient l’accepter.»
Pour conclure, Bill dit : «L’homme qui vit derrière le voile laisse le monde dehors. Il est assis entre les ailes entrelacées des chérubins, entouré de la gloire de la Shékinah. Cette lumière ne faiblit et ne s’éteint jamais. Le croyant se repose près de l’Arche de l’Alliance et mange de la manne toujours fraîche qui est dans le pot doré. Il n’a pas un seul souci au monde. Tout est sous contrôle. Dieu est au-dessus de lui, écoutant ses prières et répondant à ses prières. Non seulement cela, mais ce croyant vit dans la présence du Roi des rois, Dieu dans Sa gloire de la Shékinah! Les problèmes ne peuvent pas l’y atteindre. Il ne les écoutera pas. Il a laissé les jérémiades du monde à l’extérieur.
«Mes amis, si jamais vous venez à Christ de cette façon-là, si vous en arrivez à un endroit où le monde est mort et que vous vivez uniquement dans la Shékinah de Gloire, dans la présence du Roi, alors chaque journée sera douce à votre âme. Oh là, là! Tout va bien! Tout va bien! Il n’y a rien qui puisse vous faire du mal. Oh, quel endroit merveilleux!»
Il cita Hébreux 10:19-22 pour prouver ses affirmations:
Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair; et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc d’un coeur sincère, avec une foi pleine et entière, le coeur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d une eau pure.
Il reprit ce thème plusieurs fois au cours de l’année 1956, enseignant que le tabernacle était une représentation terrestre d’une vérité céleste, comme l’enseignait l’apôtre Paul : «Ceux-ci célèbrent un culte qui est une image et une ombre des réalités célestes, ainsi que Moïse en fut divinement averti, quand il allait construire le tabernacle : “Regarde”, lui dit Dieu, “tu feras tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne.”» [140]
Les trois parties du tabernacle représentaient plusieurs choses. Dans la numérologie de Dieu, trois est le chiffre de la perfection. Dieu s’exprime Lui-même à la race humaine de trois façons différentes : en tant que Père, en tant que Fils et en tant que Saint-Esprit. L’homme est composé de trois parties : le corps, l’esprit et l’âme. Le salut a trois phases : la justification, la sanctification et le baptême du Saint-Esprit. Le tabernacle dans le désert avait trois parties : le parvis extérieur, le lieu saint et le Saint des Saints. Bill savait que son propre ministère aurait lui-même trois phases, le premier, le deuxième et le troisième pull représentés par les coups tirés sur la ligne à pêche dans la vision (Note de l éditeur : le mot anglais «pull» signifie «action de tirer», «attraction»). La tente immense de la vision avait aussi trois parties : la congrégation, l’estrade et la petite pièce sur l’estrade. Bill savait que le premier et deuxième pull représentaient les deux premières phases de son ministère : le signe dans sa main et le discernement par vision. Il ne savait pas encore ce que serait le troisième pull, mais l’ange lui avait clairement montré qu’il serait étroitement lié à la petite pièce sur la plate-forme dans laquelle la Shékinah de Gloire descendait. L’ange avait dit : «Je te rencontrerai dans cette pièce. Ceci est ton troisième pull. Ce ne sera pas une démonstration publique.»
Le «troisième pull» n’était pas la seule partie de la vision qui le laissait perplexe. Il se demandait quelles parties de la vision étaient des symboles et lesquelles s’accompliraient littéralement. Qu’avait voulu dire l’homme à l’air sympathique lorsqu’il avait dit : «Frère Branham se repose»? Pourquoi y avait-il un rideau devant la ligne de prière? Pourquoi la ligne de prière continuait-elle jusqu’en dehors de la tente? Pourquoi les gens dans la ligne de prière allaient-ils dans la petite pièce? Qu’est-ce qui se produisait dans cette pièce mystérieuse?
Comme il n’y avait aucun moyen de savoir quelles parties de la vision étaient symboliques et les autres pas, Bill appela ses deux gérants (Jack Moore et Miner Arganbright) et leur demanda de louer ou d’acheter la plus grosse tente qu’ils pourraient trouver. Miner Arganbright suggéra de l’installer à Phoenix pour un mois. Bill aimait bien cette idée. Comme ses campagnes attiraient plus de gens à chaque jour, il s’était souvent demandé si le fait de demeurer plus longtemps au même endroit produirait un réveil. Son plan ne put toutefois être mis à exécution car A.A. Allen, un autre évangéliste, avait déjà planifié une campagne à Phoenix pour le même mois. Bill annula donc ses propres réunions, réalisant que de tenir deux campagnes de guérison à Phoenix le même mois n’était pas la meilleure des idées.
Miner Arganbright suggéra un autre plan. Le Général Narciso Medina Estrada de l’armée mexicaine, qui était un chrétien, avait demandé à Miner Arganbright d’organiser une campagne Branham dans la ville de Mexico. Bill considérerait-il tenir quelques réunions dans la vieille partie de la ville de Mexico?
Lorsque Bill pria à ce sujet, l’ange du Seigneur vint lui dire : «Je ne t »aijamais dit d »aller à Phoenix. Je t’ai dit d’aller à Mexico.» Cela expliquait quelques détails de la vision qu’il avait eue en novembre dernier. Les deux gamins en loques qu’il avait vus au début de la vision étaient Mexicains, de même que les gens qui avaient été congédiés de cette réunion avant même qu’il ne puisse prêcher.
Bill demanda à Miner Arganbright d’organiser une campagne au Mexique et lui raconta la vision en détail. Arganbright le rappela quelques jours plus tard en disant : «Nous avons réservé l’arène de corrida à Mexico. Elle peut contenir 60 000 personnes. La première réunion sera le 16 mars. Je vous rejoindrai, vous et Jack Moore, ce matin-là à l’hôtel Regas à Mexico.» Arganbright pouvait à peine réprimer son excitation. «Frère Branham, au moins une centaine de ministres provenant de deux douzaines de dénominations différentes coopèrent avec nous. De plus, c’est la première fois dans l’histoire que leur gouvernement accueille un évangéliste protestant dans leur pays. Je m’attends à des merveilles.»
Bill passa les deux premiers mois de l’année 1956 à voyager à travers les États-Unis, prêchant un soir par-ci, deux soirs par-là. Ces réunions n’étaient pas des campagnes de guérison. Il ne voulait pas prier pour les malades avant d’atteindre le Vieux Mexico, croyant que c’était à cet endroit que son nouveau ministère débuterait.
Le 16 mars 1956, Bill s’envola pour Mexico en compagnie de Billy Paul, Jack Moore et Young Brown. Roberto Espinosa, un ministre mexicain-américain voyageait aussi avec lui et lui servirait d’interprète tout au long de sa campagne. Après s’être rendu à l’hôtel Regas, il héla un taxi pour les conduire à l’arène de corrida. De sombres nuages obscurcissaient le ciel et une pluie fine s’était mise à tomber.
Le chauffeur de taxi fit remarquer : «Nous n’avons pas de pluie souvent à cette période-ci de l’année.»
Bill donna un coup de coude dans les côtes de son gérant et dit : «Ne vous l’avais-je pas dit? Observez bien maintenant, nous aurons quelques problèmes en arrivant. L’endroit sera désert.»
«Frère Branham, comment cela pourrait-il être possible?»
«Je ne le sais pas, mais c’est ce que j’ai vu dans la vision l’an dernier.»
Lorsqu’ils arrivèrent à l’arène de corrida, Jack Moore fixa le cercle des 60 000 bancs concentriques avec étonnement; ils étaient tous vides. Il dit : «Frère Branham, si je ne croyais pas en votre don avant ceci, je le ferais certainement maintenant.»
Ils apprirent plus tard que des milliers de personnes s’y étaient rassemblées le matin même, attendant le début du service de prière qui devait avoir lieu en soirée. L’après-midi, lorsqu’il s’était mis à pleuvoir, quelqu’un s’était servi du système de sonorisation pour congédier la foule. Le Révérend Abel Medina, l’un des principaux organisateurs de la campagne, dit à Bill qu’il ne savait pas qui était responsable d’avoir congédié la foule. Pire encore, leur contrat de location de l’arène avait été annulé soudainement. Pour le moment, ni le Révérend Medina, ni le Général Estrada ne connaissaient le nom de leur ennemi, même s’ils étaient certains de savoir le nom de l’organisation à laquelle il appartenait. Jack Moore grinça des dents et dit : «Je vais tâcher de savoir qui est derrière ce fiasco.»
Bill haussa les épaules. «Allez-y, essayez, mais vous ne le découvrirez pas. Personne n’en saura rien.»
Pendant que Bill et Billy Paul prenaient l’avion pour Jeffersonville, Arganbright et Moore demeurèrent à Mexico, espérant mettre de l’ordre dans ce chaos. Pendant deux jours, Jack Moore tenta de découvrir qui avait congédié la foule et annulé les réunions. Il se rendit de bureau en bureau, parlant à des fonctionnaires du gouvernement jusqu’à en avoir mal à la mâchoire. Personne ne semblait savoir quoi que ce soit à ce sujet. Pendant ce temps, Arganbright œuvrait avec le Général Estrada et le Révérend Medina pour essayer de sauver la campagne. Comme ils avaient perdu leur contrat avec l’arène de corrida, ils durent trouver un autre endroit approprié pour tenir les réunions. Ils trouvèrent un site à Tacubaya, en banlieue de Mexico.
Le samedi, Miner Arganbright appela Bill et lui demanda de revenir au Mexique. Bill se retira dans sa grotte pour prier à ce sujet. Tôt le dimanche matin, il eut une vision de poissons morts éparpillés un peu partout sur le sol. L’ange du Seigneur dit : «Retourne au Mexique. Ce n’est pas le meilleur moment, mais je serai avec toi.»
C’est ainsi que lundi le 19 mars, quelques jours seulement après avoir quitté Mexico, Bill et son fils y retournèrent. Le Général Estrada avait réservé un terrain de soccer à Tacubaya pour deux semaines. Bill prierait pour les malades à chaque soir jusqu’au vendredi soir. Ensuite, le Révérend Abel Medina continuerait la campagne à l’aide d’évangélistes locaux.
Des gens se présentèrent au terrain de soccer à 9 h le lundi matin. Comme il n’y avait ni tribune ni gradins, ils s’assirent sur le sol et y attendirent toute la journée la réunion qui était prévue en soirée. Leur nombre augmentait à chaque heure. À 6 h [18 h] ce soir-là, Billy Paul brassa les cartes de prière et les donna à un Mexicain qui les distribua. Billy Paul suivit l’homme à travers la foule pour s’assurer qu’il ne les vendrait pas. Lorsque Bill arriva, à 8 h [20 h], il y avait environ 10 000 personnes qui attendaient pour l’entendre prêcher. Bill se demandait comment il pourrait parvenir jusqu’à l’estrade. Ses promoteurs avaient déjà la solution au problème. La plate-forme était construite contre un mur très haut qui séparait le terrain de soccer d’une route publique. On conduisit Bill jusqu’à cette rue. Il monta ensuite une échelle jusqu’au haut du mur où deux hommes passèrent une corde sous ses aisselles et le descendirent jusque sur l’estrade.
Après avoir salué la foule, Bill lut dans Jude 3, mettant l’emphase sur la phrase : …de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints. Il raconta ensuite l’histoire de la femme samaritaine, expliquant que Jésus ne l’avait jamais vue auparavant, mais qu’il lui dit l’histoire de sa vie.[141] Il poursuivit ensuite avec l’histoire de Nathanaël. Philippe dit à Nathanaël : «J’ai trouvé le Christ.» Nathanaël lui demanda sceptiquement : «Comment peux-tu le prouver?» Philippe dit : «Viens et vois.» Lorsque Nathanaël se présenta devant le Nazaréen, Jésus dit : «Voici un vrai Israélite.» Nathanaël demanda : «D’où me connais-tu?» Jésus répondit : «Avant que Philippe t’ait appelé, quand tu étais sous le figuier, je t’avais vu.»[142] Comment Jésus l’avait-Il vu? Il l’avait vu en vision. L’Esprit de Dieu sait tout; et Jésus, qui est la manifestation de Dieu dans la chair, sait tout sur nous.
Bill dit : «Ce soir, le Seigneur est ici pour accomplir des miracles. Ce n’est pas moi qui accomplis ces miracles. Je suis comme le micro en face de moi. Si je ne parle pas, le micro ne peut rien transmettre de lui-même. De même, je ne suis qu’un instrument entre les mains de Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ est celui qui guérit; je ne suis que le moyen par lequel Il manifeste la guérison. J’agis en accord avec les promesses de Sa Parole sainte parce que je crois en ce qu’Il a promis dans Sa Parole.»
Une femme du nom d’Enriqueta Arellano fut la première des 25 personnes qui étaient dans la ligne de prière. Elle monta les marches de l’estrade puis se tint devant l’évangéliste américain. Bill dit : «Cette femme m’est aussi étrangère que l’était la femme samaritaine pour Jésus. Mais je peux vous dire quel est son trouble. Je peux la voir dans un hôpital en train de subir une opération. La blessure ne s’est pas guérie et elle craint que ce soit un cancer. Est-ce exact?» Les larmes aux yeux, elle annonça à l’auditoire que c’était bien le cas. Après une courte prière, Bill dit : «Réjouissez-vous! Le Seigneur vous a guérie!» Lorsqu’Enriqueta quitta la plate-forme, elle avait l’air d’une femme nouvelle.
Plusieurs personnes s’avancèrent dans la ligne de prière et obtinrent des résultats tout aussi époustouflants. Un homme du nom de Mariano Santiago se tint ensuite devant l’évangéliste. Bill dit à l’auditoire : «Si Dieu me révèle la raison pour laquelle cet homme est ici, croirez-vous tous en Jésus-Christ?» Se tournant vers Santiago, Bill dit : «Vous êtes venu ici pour que je prie pour votre hernie. Mais il y a aussi une autre raison. Vous êtes un ministre de l’Évangile venant de Veracruz et le nom de votre église est Calvary. Vous voulez que je prie sur quelques mouchoirs que vous rapporterez aux malades de votre église.»
Pendant que ceci était en cours, un placier vint informer le Révérend Medina qu’un jeune homme dément se tenait dans la ligne de prière, tenant une carte de prière ayant un nom de femme écrit dessus. Après avoir mené une petite enquête, Medina découvrit que le jeune homme semblait effectivement être malade mentalement mais qu’il n’avait pas l’air dangereux. La mère du jeune homme sortit à l’orée de la foule. Elle dit que la carte de prière lui appartenait. Elle était bien malade, mais désirant la guérison de son fils plus que tout au monde, elle lui avait donné sa carte. Le Révérend Medina eut de la sympathie pour elle. Il y avait toutefois tellement de gens malades qu’il craignait qu’une dérogation à la procédure annoncée cause une émeute. Il demanda à la mère de changer de place avec son fils, ce qu’elle fit.
Lorsque son tour arriva enfin, Bill lui dit : «Vous êtes catholique et priez avec un rosaire. Vous êtes ici parce que vous désirez la guérison d’un bien-aimé. Ce bien-aimé est votre fils. Dieu a tout rétabli. Allez en paix.»
Ce soir-là, la même chose qui s’était produite en Afrique, en Inde et dans la réserve apache se reproduisit : la foi toute simple de ces Mexicains accepta le discernement, croyant que c’était là Jésus-Christ se révélant parmi eux. Les miracles se multiplièrent comme des fleurs du désert après une pluie printanière.
Un front de tempête affectait toujours la température de la région. Toute la journée, des nuages de pluie s’étaient amoncelés au-dessus des montagnes. Il venta le premier soir mais il ne plut pas sur la foule. Le jour suivant, par contre, une pluie fine tomba tout l’après-midi. Cela ne dissuada pas les gens de venir à la réunion. Lorsque Bill arriva à 8 h [20 h] ce soir-là, la foule avait augmenté à 25 000 personnes.
La cinquième personne dans la ligne de prière était un vieil homme aveugle. Bill le regarda s’avancer d’un pas traînant, secondé par un placier mexicain auquel l’homme ne cessait de poser une question. Espinosa la traduisit à Bill. «Il demande s’il est près de l’évangéliste américain. Il veut vous toucher.»
Après un moment, le placier mit la main de l’homme sur le revers du veston de Bill. Se jetant à genoux, le vieil homme sortit un chapelet de sa poche et se mit à l’égrener en récitant : «Sainte Marie, pleine de grâce…» Bill arrêta l’homme et le fit se lever en disant : «Vous n’avez pas besoin de ceci ici, papa.»
Le vieil homme portait un chapeau de paille effiloché rapiécé avec de la ficelle. Ses cheveux gris ébouriffés dépassaient sous son chapeau. Une moustache non taillée dissimulait sa lèvre supérieure. Son veston et ses pantalons étaient sales et usés et il ne portait pas de chemise. Ce vieil homme fit pitié à Bill et toucha une corde sensible dans son cœur. Il pensa : «Si mon père était en vie, il aurait à peu près l’âge de cet homme. La vie a dû être bien cruelle pour ce pauvre vieillard. Il n’a peut-être jamais mangé de repas complet de sa vie, ni possédé de vêtements convenables ni même une paire de souliers. Et il est prisonnier de la noirceur, incapable de subvenir à ses besoins par-dessus le marché.»
Bill baissa les yeux sur les pieds nus de l’homme. Ils étaient sales et couverts de durillons, les ongles longs et recourbés. Pendant un instant, Bill considéra l’idée de lui donner ses chaussures. Il réalisa ensuite qu’elles ne lui feraient pas; les pieds du Mexicain étaient beaucoup plus grands que les siens. Il jeta un coup d’oeil vers ses épaules, pensant qu’il pourrait peut-être lui donner son veston. Mais les épaules de l’homme étaient trop larges, Bill savait que sa veste ne lui ferait pas non plus.
L’aveugle enleva son chapeau, appuya sa tête contre l’épaule de Bill et se mit à sangloter. Bill pouvait non seulement sentir sa peine, mais quelque chose à l’intérieur de lui pénétra la souffrance de l’homme, quelque chose qui était au-delà de la compassion, au-delà de la raison, d’un d’amour qui pouvait prier la prière de foi avec une sincérité absolue.
Soudain, une vision éclot comme une fleur de cactus, montrant le vieil homme sautillant de joie. Bill sut alors que c’était accompli. Il releva gentiment la tête de l’homme. Celui-ci cligna deux fois des yeux puis s’écria : «Gloria a Dios! Veo! Veo!» qui signifiait : «Gloire à Dieu! Je peux voir!» Tombant à genoux, il tenta d’embrasser les chaussures de Bill. Bill le releva. Le vieillard lui donna l’accolade, puis s’élança sur l’estrade, donnant l’accolade à Arganbright, à Brown et à d’autres ministres tout en criant : «Gloria a Dios!» Des milliers de personnes empruntèrent le refrain et se mirent à crier : «Gloria a Dios!»
Un miracle de cette trempe était trop spectaculaire pour que les médias, contrôlés par les catholiques, tentent de le réprimer. Des milliers de Mexicains en entendirent parler le lendemain matin. Parmi eux, une jeune mère dont le bébé avait la pneumonie et luttait à chaque respiration. À un moment donné ce matin-là, alors qu’elle attendait pour voir le médecin, son bébé prit son dernier souffle puis arrêta de respirer. Frénétique, elle appela le médecin. Ses efforts pour ranimer l’enfant furent vains. Le médecin lui dit gravement qu’elle devrait laisser son bébé à la clinique et qu’il s’occuperait de contacter l’entreprise de pompes funèbres.
Quelque chose à l’intérieur de cette jeune mère refusa d’abandonner. Elle se dit que si Dieu pouvait donner la vue à un vieil homme, pourquoi ne pourrait-Il pas redonner la vie à son bébé? Elle dit au médecin qu’elle emmènerait le corps avec elle et se rendit directement de la clinique au terrain où l’évangéliste prierait pour les malades ce soir-là. Elle arriva en début d’après-midi et le terrain était déjà rempli au deux tiers. Une bruine tombait. Elle se plaça derrière la longue file qui attendait l’heure où seraient distribuées les cartes de prière.
Ce soir-là, lorsque Bill eut enjambé le mur et fut descendu sur l’estrade à l’aide des câbles, il fut surpris de remarquer qu’une grosse pile de vestes et de châles l’y attendaient. Miner Arganbright lui expliqua que plusieurs personnes n’ayant pu obtenir de carte de prière avaient laissé ces articles sur la plate-forme afin que Bill prie sur eux. Ils croyaient que le fait de toucher une veste sur laquelle il aurait prié suffirait pour les guérir. Bill fut heureux de pouvoir le faire, se rappelant la fois où Paul avait prié sur une pile de mouchoirs et de tabliers à Éphèse. [143] Bill savait que cela fonctionnerait aujourd’hui autant que jadis. Ces Mexicains comprenaient le concept de la foi. Comme toujours, Bill les pressa à établir leur foi fermement en Jésus-Christ qui était le seul guérisseur.
Peu après le début du service de prière, Bill remarqua une certaine agitation dans la ligne de prière. On aurait dit qu’une femme au bout de la file tentait de dépasser les placiers. Bill l’observa filer entre leurs mains et s’élancer vers l’estrade. Un rugissement de protestations se fit entendre par les gens autour. D’autres hommes la rattrapèrent et la ramenèrent au bout de la file. L’instant d’après, elle leur passa entre les jambes et se précipita de nouveau vers l’estrade. Ils la rattrapèrent de nouveau et la ramenèrent derrière la file, mais elle n’abandonna pas.
Billy Paul monta bientôt sur l’estrade et lui rapporta : «Papa, nous ne pourrons plus contrôler la ligne de prière bien longtemps encore. Il y a une femme en arrière avec un bébé mort dans les bras et qui est prête à tout pour que tu pries pour lui. Le problème est qu’elle n’a pas de carte de prière. Tous ces gens dans la ligne de prière attendent depuis tôt ce matin. Si je laisse passer cette femme sans carte de prière, cela pourrait déclencher une émeute. Mais elle est frénétique et les placiers ne peuvent la maintenir en ligne. Que devrions-nous faire?»
Bill se tourna vers son gérant. Jack Moore était un petit homme, comme lui. Ils avaient tous les deux le même âge, des cheveux clairsemés et le front chauve. Bill dit : «Frère Jack, elle ne sait pas qui je suis. Pourquoi n’iriez-vous pas prier pour son bébé mort? Cela devrait la calmer et la satisfaire.»
Jack Moore acquiesça et commença à descendre les marches qui menaient jusqu’au terrain. Bill se tourna vers le micro et s’apprêtait à s’adresser à l’auditoire lorsqu’il vit un bébé mexicain sans dents flotter dans les airs en face de lui. Le bébé était assis sur une couverture, gazouillant, riant et agitant les bras comme le font les bébés lorsqu’ils sont excités. Bill dit : «Attendez un instant, Frère Jack. Je ferais mieux de m’en occuper moi-même. Dites aux placiers de laisser passer la jeune femme.»
Billy Paul secoua la tête. «Je ne peux pas, Papa. Cela pourrait déclencher une émeute.»
«Billy, j’ai eu une vision.»
«Une vision? Alors c’est une autre histoire.» Billy Paul savait qu’il était mieux de ne pas questionner une vision.
«Je descendrai le dire aux placiers,» dit Espinosa. Ceux-ci laissèrent bientôt passer la femme.
Elle se rua vers la plate-forme tel un joueur de soccer fonçant vers le but. Tombant aux pieds de l’évangéliste, elle cria : «Padre! Padre!» Bill et Espinosa l’aidèrent à se relever. C’était une jolie jeune femme dans la début de la vingtaine. Ses yeux étaient gonflés après une journée de larmes. C’était peut-être là son premier enfant qu’elle tenait à présent sans vie dans ses bras implorants. Bill ne pouvait pas voir le bébé; tout ce qu’il pouvait voir était la forme raidie de son petit corps sous la couverture trempée.
«Quand est-il mort?» demanda Bill.
Elle dit qu’il était mort ce matin-là dans le bureau du médecin. Bill dit : «Frère Espinosa, ne traduisez pas cette prière.» Il posa ses mains sur la couverture mouillée et pria: «Père Céleste, je ne comprends pas tout ce que cela signifie, mais il y a quelques minutes, j’ai eu la vision d’un petit bébé qui gazouillait tout en s’amusant. Si cette vision montrait cet enfant décédé, que la vie lui revienne dans le Nom de Jésus.» Au même moment, le bébé se mit à pleurer et à donner des coups de pieds sous sa couverture. La mère poussa un cri et serra son bébé frétillant contre elle.
Bill dit avec autorité : «Frère Espinosa, ne publiez pas ceci tout de suite. Que cette femme vous conduise chez son médecin. Je veux un document écrit prouvant que le bébé était bien mort.»
À la fin du service de prière, Bill demanda combien de personnes, après ce qu’elles avaient vu, lèveraient leur main et donneraient leur vie à Jésus-Christ. Des milliers et des milliers de mains se levèrent. Se tournant vers Espinosa, Bill dit : «Dites-leur que je ne veux pas que les catholiques ou les protestants lèvent leur main. Je veux seulement voir les mains des gens qui n’avaient jamais reçu Jésus-Christ auparavant.» Espinosa insista sur ce point auprès de la foule, mais cela ne sembla pas changer le nombre de mains levées.
Le jour suivant, Roberto Espinosa obtint un affidavit dûment signé par le médecin qui avait examiné le bébé et l’avait déclaré mort. Après quoi seulement Bill donna la permission de publier cette histoire, tout d’abord dans les journaux locaux, puis dans le magasine La Voix de la Guérison un peu plus tard.
Pendant que Bill faisait ses bagages avant de quitter le Mexique, un reporter catholique lui demanda une entrevue. Après avoir questionné Bill à propos des nombreux miracles qui s’étaient produits au cours des cinq derniers jours, le reporter demanda : «Croyez-vous que nos saints catholiques peuvent accomplir des miracles.»
«S’ils sont vivants, oui.» dit Bill, perspicace.
«Selon l’enseignement catholique, personne ne peut être saint avant d’être mort,» lui dit le reporter.
«C’est peut-être ce que dit l’église catholique, mais dans la Bible, Paul écrit une lettre aux “saints qui sont à Éphèse.” Ils étaient certainement en vie à ce moment-là.»
«Nous lisons la Bible aussi. Mais si nous avons des questions, nous croyons ce que l’église dit avant de croire la Bible parce que le pape entend Dieu directement.» Bill fronça les sourcils. Le reporter dit : «Je vois que vous êtes un non-catholique.»
«Oui, je suis protestant, ce qui signifie que je proteste contre l’église catholique, pas contre les gens dans l’église, ceux-ci sont des âmes pour lesquelles Jésus est mort, mais je proteste contre le système catholique qui dirige ces gens et les éloigne de la Bible.»
Une telle candeur surpris le reporter mexicain. «M. Branham, à quelle église êtes-vous affilié?
«L’église du Seigneur Jésus-Christ.»
«Je crois ne jamais avoir entendu parler de cette dénomination.»
«C’est parce que ce n’est pas une dénomination. C’est le corps de Christ. La Bible dit : “c’est dans un seul esprit que nous tous, pour former un seul corps, avons été baptisés.” [144] Les organisations ne comptent pas. Ce qui compte, c’est la foi de la personne en Jésus-Christ, et cette foi vient en croyant la Bible.»
«Vous réalisez sûrement, M. Branham, que la Bible est simplement l’histoire antique de l’église catholique.»
«Je suis en désaccord avec vous sur ce point. J’ai lu beaucoup d’histoire, et, aussi loin que je puisse voir, l’église catholique n’est venue à l’existence qu’au temps de Constantin, près de 300 ans après la mort du dernier apôtre.»
«M. Branham, quelle est votre opinion générale sur l’église catholique?»
«J’aurais souhaité que vous ne me le demandiez pas; mais comme vous l’avez fait, je vais vous
le dire. L’église catholique est la plus haute forme de spiritisme.»
Cela consterna le reporter. «Où êtes-vous allé chercher une telle idée?»
«Quiconque essayant de parler aux morts est un spirite. Et vous, les catholiques, essayez
toujours de parler aux saints qui sont morts, leur demandant d’intercéder pour vous.»
«M. Branham, vous parlez bien à Jésus-Christ qui mourut aussi.»
«Jésus n’est pas demeuré mort. Il est ressuscité et vit encore aujourd’hui. Si ma campagne au Mexique ne prouvait qu’une seule chose, elle prouve que Jésus-Christ est vivant!»
[133] Exode 16
[134] Hébreux 9:2
[135] Philippiens 1:21, Galates 2:20, respectivement
[136] Exode 30:10, Lévitique 16, Hébreux 9:7-14, 25-26
[137] Psaumes 27:4-5, Psaumes 91:1, Matthieu 6:6
[138] 2 Corinthiens 5:17, Galates 6:15-16
[139] Jean 14:20
[140] Hébreux 8:5
[141] Jean 4:5-39
[142] Jean 1:43-51
[143] Actes 19: 11-12
[144] 1 Corinthiens 12:13