Chapitre 92: Tremblement de terre (1964)
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Chapitre 92: Tremblement de terre (1964)
PENDANT LES QUATRE PREMIERS MOIS de 1964, William Branham tint des réunions à Phoenix, en Arizona ; Bakersfield et Tulare, en Californie ; Dallas et Beaumont, au Texas ; Denham Springs et Bâton Rouge, en Louisiane ; Louisville, au Mississippi ; Birmingham, en Alabama ; Tampa, en Floride ; puis il revint à sa ville d’adoption, Tucson, en Arizona. Que Bill fasse des réunions à la convention des Hommes d’affaires du plein Évangile ou qu’il prêche pendant une campagne d’évangélisation, ses sermons étaient maintenant tous libéralement aspergés d’allusions aux choses qu’il avait apprises pendant l’ouverture des sept sceaux.
Roy Borders jouait maintenant le rôle de gérant de campagne. Bill invita Roy à l’accompagner lors d’un voyage de chasse prévu pour la fin du mois de février. Il lui précisa que ce serait une expédition de chasse aux pécaris et qu’il pouvait inviter autant de personnes qu’il souhaitait pour se joindre à eux. Roy Borders invita promptement son ami Douglas McHughes, pasteur d’une église à San Jose, en Californie. McHughes avait déjà assisté à quelques-unes des campagnes d’évangélisation de Bill. Il avait même aidé à financer une campagne Branham en Californie, mais il ne l’avait jamais personnellement rencontré. Il était donc ravi d’avoir l’opportunité de passer plusieurs jours avec Bill. Douglas McHughes ne pouvait pas s’imaginer à quel point ce voyage de chasse allait changer sa vie.
Le 5 février 1964, à Bakersfield, en Californie, Bill prêcha : «Dieu est son propre interprète». Ce principe à la fois simple et profond permet à chaque chrétien de comprendre toutes les prophéties de la Bible. Il illustra son texte au moyen de plusieurs exemples, tel celui d’Ésaïe 7:14, où Dieu dit qu’une vierge allait un jour concevoir et enfanter un fils qui serait appelé Emmanuel (c’est-à-dire, Dieu avec nous). Les érudits juifs avaient discuté le sens de ce passage des Écritures pendant des siècles, mais un bon jour, une vierge du nom de Marie est devenue enceinte avant de connaître un homme. Neuf mois plus tard, elle prénomma son nouveau-né, Jésus. Indépendamment des théories antérieures, la prophétie d’Ésaïe 7:14 avait maintenant été interprétée. Dieu s’interprète Lui-Même en accomplissant Sa Parole.
C’était un exemple datant de 2 000 ans. En guise d’exemple plus contemporain, il cita Luc 17:28 à 30 : «Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, et bâtissaient ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra. «Il était évident que cette Écriture faisait référence au mal pernicieux qui envahirait la terre dans les derniers jours, illustré par la convoitise des Sodomites pour les pratiques homosexuelles. Mais Bill voyait au-delà de cette allusion évidente ; il avait saisi le sens plus profond de ce verset. Pendant que Lot vivait à Sodome, Abraham vivait sur une montagne, loin de la perversité de cette ville malfaisante. Un jour, Dieu prit la forme d’un être humain et alla rendre visite à Abraham. Ils prirent un repas ensemble, puis Dieu dit à Abraham qu’au courant de la prochaine année, il aurait un fils de sa femme Sarah. Sarah était dans sa tente, écoutant leur conversation. Comme elle avait déjà 89 ans, elle pensait que le type à l’extérieur de sa tente racontait une blague. Dieu avait le dos tourné à la tente, mais Il connaissait ses pensées. Il demanda à Abraham : «Pourquoi donc Sarah a-t-elle ri? Y a-t-il quelque chose qui soit étonnant de la part de l’Éternel?»1 Jésus a promis que ce scénario se répéterait dans les derniers jours — Dieu se manifestant dans la chair humaine. Comment cela arrivera-t-il? Avant l’accomplissement d’une prophétie, les gens peuvent se permettre de spéculer sur la façon dont cela pourrait se manifester, mais après coup, ils ne devraient plus argumenter avec la façon dont Dieu a choisie pour interpréter Sa propre Parole. (Malheureusement, bien des gens argumentent avec Dieu en ne croyant pas à l’interprétation que Dieu a donnée.) Depuis l’époque d’Abraham, il n’y avait pas eu de chef important dont le nom se terminait avec «H-A-M»— pas jusqu’à maintenant. L’évangéliste le plus couru du vingtième siècle est probablement Billy Graham. Remarquez que le nom Graham contient six lettres, le chiffre de l’homme. (L’homme fut créé le sixième jour.) Le nom d’Abraham contient sept lettres, ce qui est le chiffre de Dieu pour l’accomplissement.2
Vers la fin de cette réunion, William Branham demanda aux gens qui tenaient une carte de prière de se placer en rang pour former une ligne de prière à sa droite. Une femme se tenait debout à la tête de la ligne. Elle s’avança et se plaça debout devant l’évangéliste. Bill dit : «Je ne connais pas cette femme. Je vais lui tourner le dos afin que vous ne pensiez pas que j’interprète ses expressions faciales. «Il lui tourna le dos et pria pendant que le micro captait sa prière : «Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qu’il soit su ce soir que je dis la vérité à Ton sujet. Permets que les pensées de Ton serviteur ne Te fassent pas obstacle, afin que Tu puisses utiliser mon corps pour Ta gloire. Je Te le demande dans le nom de Jésus, le Fils de Dieu. Amen. «Le dos toujours tourné, il dit : «Cette dame derrière moi va mourir sur-le-champ si elle ne reçoit pas sa guérison immédiatement. Elle est atteinte d’un cancer du sein et des poumons. Dernièrement, un autre évangéliste a prié pour elle, mais elle a de la difficulté à accepter sa guérison par la foi. C’est un “Ainsi dit le Seigneur.” «Il se retourna pour lui faire face et demanda : «Est-ce vrai, Madame?»
Elle répondit : «Oui, vrai de vrai.»
«Allez, gardez la foi et tout ira bien.»
La personne suivante était une adolescente. Ayant déjà prouvé son point, il ne se détourna pas d’elle, mais demanda simplement : «Croyez-vous que Dieu est capable de me révéler ce qui ne va pas? «Elle fit oui de la tête. Il dit : «Vous n’êtes pas debout ici pour vous-même — vous êtes ici pour votre frère. Il est actuellement hospitalisé dans une ville au nord d’ici — Tulare, en Californie. Il est atteint de leucémie et les médecins ont abandonné tout espoir pour lui. Il va mourir. Est-ce que vous croyez?»
«Oui», pleura-t-elle.
«Prenez ce mouchoir dans votre main et déposez-le sur votre frère. Ne doutez pas — croyez. Amen.»
Bill dit à l’auditoire : «Je n’ai jamais vu cette jeune femme de ma vie. Comment un homme pourrait-il faire cela? Il en serait incapable. C’est le Dieu dont Jésus-Christ a promis qu’Il serait là dans les derniers jours et qu’Il Se révèlerait Lui-même à la semence d’Abraham du temps de la fin, tout comme Il l’avait fait pour Abraham avant la destruction de Sodome. Semence d’Abraham, recevez votre signe! Le signe n’est pas là dehors, à Babylone ; il n’est pas dans le monde des dénominations. Il est ici au milieu de vous. Tous ceux qui ne sont pas dans cette pagaille, là dehors, croyez-le!»
À Bakersfield, le soir suivant, il prêcha le sermon intitulé «Paradoxe». Un paradoxe est quelque chose de si incroyable que le gros bon sens vous dit que ça ne peut être vrai ; et pourtant, c’est bien vrai. La Bible est pleine de paradoxes. Pour n’en nommer que quelques-uns, Bill mentionna que Josué avait commandé au soleil de s’arrêter pendant une journée presque entière, afin qu’il puisse terminer une importante bataille.3 Que Samson avait utilisé une mâchoire d’âne pour tuer mille Philistins.4 Que ce même Samson avait aussi arraché les portes de la ville avec leurs gonds, et les avait transportées au sommet d’une montagne.5 Qu’un garçon, dénommé David, avait tué un guerrier chevronné, du nom de Goliath ; bien que ce Goliath faisait deux fois la taille de David et que son armure le protégeait de la tête aux pieds.6
Bill en vint ensuite au plus grand de tous les paradoxes. Il dit : c’est un paradoxe qu’une femme puisse devenir enceinte sans connaître d’homme. C’est certainement un paradoxe que Dieu, Celui qui remplit tout l’espace-temps et toute l’éternité, ait pu descendre de Sa gloire et devenir un petit bébé qui pleurait dans une mangeoire. Dieu avait créé une cellule sanguine dans le sein de Marie, Son propre Fils, Jésus-Christ. De plus, Dieu a habité à l’intérieur de ce Fils, S’identifiant Lui-même en Christ. C’était Dieu, Emmanuel. Jésus disait : «Moi et mon Père, nous sommes un. Mon Père demeure en moi. «Dieu en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même. Jésus était le corps, le tabernacle ; Dieu était l’Esprit qui vivait en Lui. C’était un paradoxe quand Il mourut sur la croix — comment Dieu devint humain pour mourir comme un humain, afin de racheter Sa création. Il fallait que ce soit Lui qui le fasse. Personne d’autre n’avait la capacité de nous sauver. Si Jésus n’est pas Dieu, nous sommes perdus.
Bill ne s’arrêta pas là. Il poursuivit avec d’autres exemples de paradoxes, tels : le baptême du Saint-Esprit qui fut introduit dans l’église au jour de la Pentecôte ;7 la mort de notre vieille nature (nos péchés et nos idées personnelles) afin que notre nouvelle nature puisse croître en Christ ;8 et finalement, l’enlèvement de l’église (l’enlèvement subit de l’épouse de Christ qui est enlevée dans les airs pour aller au souper des noces de l’Agneau.)9 Parmi ces paradoxes, il y avait son propre ministère de visions, de discernements, de guérisons, de miracles et de prophéties.
PARCE QUE DOUGLAS McHUGHES avait commencé à perdre la vue conséquemment à une maladie incurable, il demanda à son frère, Glenn, de conduire la voiture depuis la Californie jusqu’en Arizona, pour aller à la chasse avec William Branham. Avant de quitter la maison, leur mère leur montra les tumeurs qui se développaient entre ses orteils. Elle demanda : «Si jamais vous en avez la chance, demanderiez-vous à Frère Branham de prier Dieu pour moi, afin qu’Il m’enlève ces tumeurs.»
Douglas lui avait répondu : «Maman, j’ai pris la résolution de ne pas déranger Frère Branham avec nos problèmes. Il se rend en nature justement pour se reposer de la pression de ses réunions. Je ne voudrais rien dire ou faire qui pourrait l’importuner.»
Le jeudi 27 février 1964, plus d’une douzaine de chasseurs se réunirent au site de camping d’hiver de Bill dans le secteur de la Sunset Mountain, au nord-est de Tucson. Bill connaissait déjà la majorité de ces hommes — Roy Roberson, Banks Wood, Wallace McAnally, et Roy Borders. Douglas McHughes était du nombre de ceux qu’il rencontrait pour la première fois. Ils prirent plus d’une heure pour installer le camp, puis ils se divisèrent en petites équipes de chasse et se dispersèrent, chaque équipe prenant une direction différente des autres. En soirée, ils s’installèrent sur des chaises pliantes autour d’un bon feu de camp pour écouter Bill leur raconter comment sept anges étaient venus le rencontrer, l’année précédente, précisément sur cette montagne-ci. Il y avait du bois d’acacia en abondance pour alimenter le feu de camp qu’ils avaient installé sur un lit de petits cailloux, au fond du canyon, au pied de deux gros rochers qui étaient appuyés l’un contre l’autre. À quelque 50 pieds [15 m] en arrière des deux rochers, la façade du canyon s’élevait abruptement à environ 100 pieds [30 m] de haut. Cette paroi escarpée était formée de strates de grès délicatement étagées, tels des rubans rosés incrustés, ça et là, de petits cailloux. Les replis verticaux de la paroi formaient un demi-cercle autour des campeurs, emmurant leur camp dans un canyon dit «en cul-de-sac.»
Le samedi, Bill prit Banks Wood comme compagnon de chasse. Ils prirent la direction que Bill avait empruntée l’année précédente, lorsque les sept anges étaient venus le rencontrer. Pendant qu’ils gravissaient la longue pente escarpée de la montagne, Bill se tourna et remarqua que le visage de Banks était empourpré. Se demandant si la montée n’était pas un peu trop ardue pour lui, Bill s’arrêta pour lui donner le temps de le rattraper et lui demanda si tout allait bien.
Banks lui répondit : «Je ne me fais pas de souci pour gravir cette montagne, mais je m’inquiète pour mon épouse. Elle était malade lorsque j’ai quitté la maison.»
Bill se tourna de nouveau vers le sentier, mais avant même d’avoir le temps de faire un pas, il sentit la présence de l’ange du Seigneur et entendit une voix lui dire : «Cueille cette roche et lance-la dans les airs. «Bill se pencha, ramassa une roche de la grosseur d’un poing qui était juste à ses pieds, et la lança droit dans les airs. Lorsque la roche revint par terre, Bill dit : «Quelque chose d’importance est sur le point d’arriver.»
Banks demanda : «Qu’en est-il, Frère Branham? Cela veut-il dire que ma femme sera guérie?»
«Je ne sais pas exactement, mais je sais que dans les 24 prochaines heures, vous verrez la gloire de Dieu.»
Le samedi soir venu, quelques chasseurs n’avaient pas encore capturé leur pécari. Cependant, plus personne n’avait envie de continuer à chasser. Le dimanche matin 1er mars 1964, le temps était clair et froid, sans le moindre vent pour agiter le feuillage des acacias qui entouraient le camp. Lorsque le soleil se pointa finalement au-dessus des crêtes escarpées du canyon, la température s’était enfin passablement réchauffée. Après le petit-déjeuner, tout le monde s’affairait à démonter le camp. Personne ne semblait pressé de quitter les lieux. Douglas McHughes sortit sa caméra de 8 mm et commença à filmer les activités, en s’appuyant sur le capot du camion de Banks Wood en guise de trépied. Non loin de là, Bill était assis sur une chaise pliante, à l’ombre d’un acacia. Il avait mis ses lunettes de lecture et, tournevis en main, il tentait d’ajuster la lunette du fusil d’un des chasseurs. Soudainement, il releva la tête et dit : «Frère McHughes, viendriez-vous ici un moment s’il vous plait?»
Surpris par cette demande, Douglas McHughes cliqua le bouton-poussoir «arrêt «de sa caméra, et se rendit auprès de Bill. Bill enleva ses lunettes et dit : «Ta mère habite en Californie. Elle compte à peu près le même nombre d’années que moi, et elle a un problème aux pieds. Elle a des tumeurs entre les orteils et une chirurgie est déjà prévue pour les enlever. Frère McHughes, c’est un “Ainsi dit le Seigneur”, elle ne subira pas cette opération.»
Tout le monde avait arrêté ses activités, et écoutait ce que Bill disait. Il continua : «Je vois un médecin corpulent examiner vos yeux. Je l’entends vous dire que vos yeux sont atteints d’une infection virale. Cela fait deux ans qu’il soigne vos yeux, mais il ne peut plus rien pour vous. Il dit que vous allez devenir aveugle, mais c’est Ainsi dit le Seigneur : “Vous ne perdrez pas la vue.”»
Aussi étrange que cela puisse paraître, un des chasseurs choisit ce moment précis pour souffler dans son sifflet à lapin. Le son perçant réverbéra en vagues d’échos à travers le canyon qui les emmurait. Bill sortit alors son sifflet à lapin de sa poche, et souffla un grand coup. Puis il se tapa la cuisse et se mit à rire pour faire baisser la tension qui avait littéralement figé tout le monde. Les campeurs retournèrent à leurs besognes respectives. Billy Paul était en train d’enlever ses piquets de tente. Déposant le fusil qu’il était en train d’ajuster, Bill se leva, prit une pelle et se rendit au bord du feu de camp qui se mourait lentement au pied des deux gros rochers. Après avoir lancé une pelletée de terre sur les braises mourantes, il laissa tomber la pelle et dit à Roy Roberson : «Quelque chose est sur le point d’arriver. Ne vous agitez pas et n’ayez pas peur. Ôtez-vous tout simplement du chemin, vite!»
Tandis que Roy Roberson avait pris ses jambes à son cou, un hurlement perçant fit tourner toutes les têtes. Bill retira son chapeau et le tint serré entre ses mains. Un tourbillon de vent dégringola le flanc de la montagne, se dirigeant droit vers le bas du canyon. Il ne toucha pas à terre, mais il s’arrêta plutôt à quelques pieds au-dessus de la tête de Bill, rasant la cime des acacias les plus proches. Avec un «boom «semblable à un bruit de tonnerre, le tourbillon s’éleva au-dessus du canyon, puis en redescendit, se rapprochant davantage de la façade. La pente de grès éclata en une pluie de poussière et de petites roches. Le tourbillon s’éleva et redescendit une troisième fois, puis il s’éleva droit dans le ciel et disparut avec un craquement de tonnerre.
Lorsque la poussière retomba, Bill regarda vers le haut du canyon. Le tourbillon avait arraché une portion de la paroi : une entaille d’environ 5 pieds [1,5 m] de profond, par 20 pieds [6 m] de large et 40 pieds [12 m] de haut, exposant le grès rose pâle sous-jacent qui était nouvellement à découvert. Remettant son chapeau de cow-boy, Bill se pencha et ramassa les assiettes en carton, les serviettes en papier et autres objets légers que le tourbillon avait éparpillés sur le terrain de camping. Les autres vinrent l’aider. Tout en travaillant, Bill remarqua que toutes les roches qui avaient été arrachées à la montagne étaient de forme triangulaire, comme des pyramides à trois côtés. Une fois le camp remis en ordre, il prit son fusil calibre .22 et partit faire une marche. À son retour, il posa son fusil contre le tronc d’un acacia et marcha vers Douglas McHughes qui se tenait près du feu de camp, au pied des gros rochers. Lui donnant un petit coup de coude amical, il lui demanda : «Et comment ces yeux vont-ils maintenant?»
«Frère Branham, ils ne me font plus mal du tout, et pour la première fois du voyage, je n’ai pas besoin de porter de lunettes de soleil.»
Bill fit oui de la tête, en connaissance de cause. «Lorsque je te parlais de ta mère, sais-tu comment j’ai fait pour connaître tous ces détails?»
«Pas vraiment, non.»
«J’ai vu ta mère assise près de toi. Je l’ai vu retirer ses bas et te montrer les tumeurs entre ses orteils. Je l’ai entendu dire : “Si jamais vous en avez la chance, demandez à Frère Branham de prier pour moi.” Tout de suite après cela, l’ange du Seigneur s’est tenu debout entre toi et moi et m’a dit : “Sépare-toi de ces hommes. J’ai quelque chose à te dire.”»
Roy Roberson se tenait debout à proximité, écoutant la conversation. Il demanda : «Qu’est-ce que c’était, Frère Branham. Qu’est-ce que le Seigneur vous a dit?»
«Ce tourbillon était un signe prophétique. Ainsi dit le Seigneur : “L’heure est venue. Les jugements vont commencer à frapper la terre, en commençant par la côte ouest de l’Amérique.”»
Vingt-sept jours plus tard, la prophétie s’était accomplie. Le vendredi 27 mars 1964, un énorme tremblement de terre secoua l’Alaska à 5 h 36 de l’après-midi [17 h 36]. La magnitude du séisme fut de 9,2 à l’échelle de Richter, le plus grand tremblement de terre à n’avoir jamais secoué l’Amérique du Nord. Pendant plusieurs minutes, des secousses équivalant à des milliers de bombes atomiques secouèrent la côte sud de l’Alaska. L’épicentre se situait à 75 milles [120 km] au sud-est d’Anchorage, près des côtes du détroit de Prince William. Crépitant à travers la croûte terrestre à des milliers de milles [kilomètres] à l’heure, la secousse sismique fendit, laboura et déchira la terre dans un arc de cercle destructeur de 500 milles [800 km]. Par endroits, de gros tronçons d’autoroute s’élevèrent ou s’affaissèrent jusqu’à 30 pieds [9 m] en hauteur ou en profondeur. Des maisons se fendirent en morceaux, quelques-unes s’écroulant dans la mer. Ce tremblement de terre détruisit 30 pâtés de maisons dans le secteur des affaires au centre-ville d’Anchorage. Des masses de glace et de neiges se détachèrent des montagnes, déclenchant des avalanches massives. Ensuite vint le tsunami — le raz-de-marée aux vagues meurtrières. Lorsque le fond de la mer s’éleva et s’affaissa, cela provoqua la formation de gigantesques vagues qui vinrent s’écraser, autant sur les côtes riveraines que plus au large dans l’océan Pacifique. Ces vagues détruisirent des centaines de bateaux de pêche dans les ports de l’Alaska. Certains d’entre eux furent aspirés à l’intérieur des terres et fracassés sur des rochers ou des arbres, ou même laissés là, intacts, au beau milieu de la chaussée. D’autres furent emportés au large par les vagues, et jamais plus retrouvés.
Malgré l’ampleur dévastatrice de ce séisme, force est de reconnaître que peu de gens y ont laissé leur vie, probablement à cause de l’heure à laquelle le tremblement de terre s’était produit (la plupart des gens étaient déjà entrés à la maison à 5 h 36 de l’après-midi [17 h 36]. Sur une population de 200 000 âmes en 1964, seulement 15 habitants de l’Alaska périrent dans le tremblement lui-même. Le tsunami secondaire au séisme en emporta 110 autres. Par contre, les dommages immobiliers furent dramatiques : on les estima à 311 millions de dollars américains [240 millions d’euros]. Pour mieux saisir l’ampleur de ces dommages, le revenu brut généré par les industries agricoles, manufacturières et minières combinées ensemble n’avait été que de 67 millions de dollars [52 millions d’euros] en 1964.
Ce tremblement de terre arriva le vendredi avant Pâques. C’est ironique (ou peut-être devrions-nous dire prophétique) de réaliser que la terre avait également tremblé et que les rochers s’étaient fendus, quelque dix-neuf siècles auparavant, le jour de la crucifixion de Jésus, précisément le vendredi qui avait précédé la Pâque. 10
LE MOIS D’AVRIL 1964 fut un mois occupé pour l’évangéliste. Pendant la première semaine d’avril, William Branham prêcha cinq fois à Louisville, au Mississippi. Puis du 9 au 12, il tint des réunions à Birmingham, en Alabama. Le 15, il fit sa première visite à Tampa, en Floride. À Tampa, il prêcha cinq fois en quatre jours, en commençant par «Le Christ identifié de tous les Âges», et en terminant avec le sermon intitulé «Le Procès».
Dans son sermon «Le Procès», Bill transforma l’auditorium McKay en tribunal, et il convoqua ses auditeurs à jouer le rôle de jurés. La cause présentée était : Le monde contre les promesses de Dieu. Satan, représentant le monde, était le procureur général, l’accusateur. Ses trois principaux témoins étaient M. Incroyant, M. Sceptique et M. Impatient. L’avocat de la défense, qui défendait les promesses de Dieu, était le Saint-Esprit. Les principales promesses portées en litige dans cette affaire sont trouvées dans Marc 16:17 et 18 : «Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront des démons ; ils parleront en langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur arrivera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. «Évidemment, les témoins du procureur général présentèrent plusieurs raisons pour insinuer que Dieu n’avait pas tenu Ses promesses au fil des âges. Puis l’avocat de la défense appela ses trois témoins à la barre pour offrir leur témoignage — les prophètes Noé, Moïse et Josué. Ils rendaient témoignage que Dieu avait gardé chacune des promesses qu’Il leur avait faites.
Vers la fin de son sermon, Bill dit : «M. le Procureur général, je pourrais faire appel à un millier de témoins ici, cet après-midi, pour témoigner que Dieu garde Sa Parole. Une rencontre avec le Saint-Esprit existe vraiment ; et la puissance de Dieu est réelle! La promesse, que les malades récupèreront lorsque les croyants leur imposeront les mains, est bien vraie! Jésus a dit : “Comme il en fut aux jours de Sodome, ainsi en sera-t-il à la venue du Fils de l’Homme.” Remarquez que l’ange du Seigneur s’était présenté dans la forme d’un homme. Il avait le dos tourné à la tente, mais il avait pu révéler à Abraham les pensées de Sarah. Jésus a dit que cela se répéterait. Maintenant, si je vous ai dit la vérité, laissons Dieu en faire la démonstration. Laissons le Dieu qui a fait la promesse la confirmer en ce jour. Je vous mets au défi : pensez à vos maladies ou à vos afflictions, et priez pour que Dieu révèle les secrets de votre cœur. Est-ce que j’oserais vous lancer un tel défi si je ne me croyais pas entièrement appuyé par les Écritures? Je veux que ce tribunal voie que Jésus est le même hier, aujourd’hui et éternellement ; et qu’Il garde Ses promesses. Il a promis qu’Il se révélerait à nouveau dans les derniers jours en tant que Fils de l’Homme.»
Après une courte pause, Bill pointa du doigt un homme qui était assis au centre de l’auditorium. «Il y a un homme assis ici qui souffre d’hémorroïdes. Je ne vous ai jamais vu de ma vie, Monsieur. C’est votre femme qui est assise à côté de vous. Elle a un kyste à la tête. Croyez-vous que Dieu soit en mesure de me révéler votre nom? Si Dieu est encore la Parole, la Parole connait les secrets du cœur. Vous êtes M. et Mme Hunt. Si c’est exact, levez donc vos mains afin que l’auditoire puisse voir.»
Immédiatement, Bill pointa vers quelqu’un qui était assis plus près de lui. «Il y a un homme assis ici qui a baissé la tête et qui pleure en priant pour Lui-même et pour son épouse. Elle n’est pas ici cet après-midi. Elle souffre. Je vous suis un étranger, n’est-ce pas? Votre épouse souffre d’un problème féminin. Votre nom est M. Smith. Croyez-vous que Dieu va la guérir? Si c’est la vérité, faites signe de la main comme ceci. «Pendant que M. Smith agitait la main, Bill dit à l’auditoire : «Je vous défie de croire que Jésus-Christ, en tant que Fils de l’Homme, se révèle dans la chair…»
Il pointa du doigt une autre personne dans la foule. «Voici une femme qui souffre d’hypertension. Croyez-vous que Dieu soit capable de me dire votre nom? On vous appelle Daisy. Croyez maintenant de tout votre cœur que Jésus-Christ exaucera votre désir.»
Il fit encore un autre discernement : «Voici un homme qui a un fardeau sur son cœur pour son fils qui est diabétique. C’est votre femme qui pleure, là, à côté de vous. Elle a un fardeau pour sa sœur qui souffre de problèmes cardiaques. Vous vous nommez M. et Mme Sickles. Si c’est vrai, levez-vous. «Les Sickles se mirent debout.
Bill dit : «Qu’est-ce que c’est? L’accomplissement de la Parole de Dieu dans les derniers jours! Monsieur le Procureur, je veux que vous sachiez que la Parole de Dieu est vraie. Trente-trois ans passés, Dieu me l’avait dit ; et j’ai dû attendre tout ce temps. Mais voilà que cela s’accomplit ici même, cet après-midi. Dieu garde Sa Parole! Maintenant le jury doit prononcer son jugement. Croyez-vous que Dieu garde Sa Parole et qu’on doive Le déclarer innocent? Dorénavant, la façon dont vous vous comporterez nous permettra de connaître votre verdict.»
C’était un sermon magistral — un sermon qui pouvait être extrapolé pour inclure un grand nombre de personnages bibliques en tant que témoins de la défense. Mais c’était la question qui persistait à l’esprit de ses auditeurs qui en faisait vraiment sa force. Question que chacun était interpellé à répondre pour soi : «Qu’en est-il de votre temps passé à la barre des témoins? ««Pouvez-vous témoigner que Dieu garde Ses promesses aujourd’hui dans votre vie?»
Pendant que Bill était à Tampa, en Floride, Lee Vayle et Pearry Green, qui assistaient tous deux à ses réunions, vinrent lui parler du livre que Lee souhaitait écrire — une brochure qu’il voulait intituler Un Prophète du Vingtième Siècle. La première partie de son livre traiterait des Écritures qui prédisent la venue d’un messager-prophète en tant que précurseur de la seconde venue de Jésus-Christ et la dernière partie montrerait comment le ministère de William Branham remplissait ces Écritures. Si Bill leur donnait la permission, Lee rédigerait le texte de la brochure et Pearry en financerait la publication.
Bill leur dit qu’ils le pouvaient. Il leur tendit alors une boîte contenant les exemplaires non édités de ses dix sermons traitant sur les sept âges de l’église. Il leur dit : «Tandis que vous y êtes, voyez donc si vous pouvez faire quelque chose avec ceci.»
Depuis que Bill avait prêché à propos des sept âges de l’église, en 1960, il aurait voulu que ces sermons fassent l’objet d’un livre. L’enregistrement sur bandes de ces sermons totalisait quelque 23 heures. En 1962, Ruth Sumner de Tifton, en Géorgie, avait pris le soin de dactylographier tous les sermons de cette série. Elle y était parvenue, en arrêtant et reprenant la lecture des bandes magnétique après chaque phrase afin de les transcrire mot à mot. Après plusieurs semaines de travail méticuleux, elle avait été en mesure de lui remettre la transcription papier de ses 10 sermons ; transcription fidèle qui comptait près de 800 pages.
C’était un bon départ, mais il réalisait bien qu’il ne s’agissait-là que de la première étape du long processus nécessaire à la rédaction d’un livre. Il avait maintenant besoin de quelqu’un qui maîtrisait la langue anglaise pour éditer les transcriptions, améliorer ses formes grammaticales, organiser le matériel présenté et travailler, de concert avec lui, à l’ajout de toute autre matière appropriée. En décembre 1963, il avait demandé à Anna Jeanne Price si elle pouvait faire ça pour lui. Anna Jeanne était la fille Jack Moore, son ami de longue date de Shreveport, en Louisiane. Anna Jeanne avait été éditrice de la revue La Voix de Dieu pendant plusieurs années, ce qui lui avait permis de perfectionner son talent d’écrivaine et de se familiariser avec le ministère de guérison de William Branham. En 1950, elle avait également contribué à la rédaction de William Branham : Un Homme Envoyé de Dieu de Gordon Lindsay. Anna Jeanne avait totalement confiance en Bill en tant qu’homme de Dieu. Cependant, après avoir lu les manuscrits de ses sermons sur les sept âges de l’église, elle ne se considérait pas habilitée à rendre la pleine profondeur des enseignements bibliques qu’ils contenaient.
Bill avait été fort déçu lorsqu’Anna Jeanne lui dit qu’elle ne pouvait pas l’aider. Ne sachant pas vers qui d’autre se tourner, il considérait le fait d’abandonner le projet. Comme il se trouvait à Tampa, en Floride, il en profita pour expliquer à Lee Vayle et à Pearry Green le projet qu’il avait en tête. Après avoir lu les manuscrits, Lee Vayle s’était offert à en faire un livre, pourvu que Bill en fasse la relecture. Heureux, Bill accepta volontiers.
TOUT AU LONG DE 1964, William Branham prêcha sur deux thèmes principaux. À travers toute l’Amérique du Nord, il enseignait qui était vraiment Jésus et comment reconnaître Sa présence aujourd’hui. Depuis qu’il avait prêché «Christ, le Mystère de Dieu révélé», son thème principal était devenu la révélation de Jésus-Christ — que Jésus avait été Dieu dans la chair et qu’Il était maintenant Dieu en Esprit, Lui-même présent au milieu de son peuple. Son thème secondaire était le suivant : que Dieu annonçait toujours une transition majeure par l’entremise d’un prophète,11 que seule une minorité de chrétiens reconnaissaient la chose et agissaient en conséquence. William Branham croyait qu’il vivait au moment d’une période de transition, celle où le septième âge de l’église prenait fin. Il ignorait combien de temps il restait encore aux gentils, mais il croyait que du moment où l’Épouse serait enlevée pour aller à son souper de noces, l’âge des gentils se terminerait ; Jésus-Christ se tournerait alors et se révèlerait aux Juifs qui étaient en Israël.
Passionnément, et ce de la Californie à la Floride, Bill ne tarissait pas à prêcher ces deux thèmes importants. Il prêcha plus de vingt-quatre fois sur la Divinité de Jésus-Christ, dans des sermons tels que : «Quand leurs yeux furent ouverts «(se référant aux deux hommes qui avaient marché avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs après Sa résurrection), «Puis, Jésus vint et appela «(à propos de la résurrection de Lazare au commandement de Jésus), «Il y a maintenant ici plus que Salomon «(comparant le roi Salomon au roi Jésus – le premier avait été un grand roi, mais le second était le Roi des rois.), «Témoignage en Mer «(où les disciples comparaient leurs souvenirs de ce qu’ils avaient vu et entendu), «Dieu est identifié par Ses caractéristiques», «Le Christ identifié de tous les âges», «La Présence de Dieu non reconnue», «Qui est Jésus?», «Le Dieu puissant dévoilé devant nous «et «Le Chef-d’œuvre de Dieu identifié».
Bill parsemait habituellement un grand nombre de ces sermons de son thème secondaire, mais il en faisait parfois le thème central dans des sermons tels que : «La Voix du Signe «et «Les Signes Scripturaires de la Fin.»
Dans «La Voix du Signe», Bill montra comment Dieu confirme Ses prophètes par des signes surnaturels, mais que chaque signe est assorti d’une voix. Le signe surnaturel attire le regard, il capte l’attention et inspire une sainte crainte. Mais la voix qui est derrière le signe est plus importante encore que le signe Lui-même, parce qu’elle libère la Parole de Dieu, lui donne naissance en quelque sorte, et c’est cette Parole qui transmet la vie divine à celui qui croit en elle.
En guise d’exemple, Bill prit le jeune pharisien juif, Saul de Tarse. Au début, Saul militait contre Jésus-Christ. Saul était en chemin vers Damas pour faire arrêter des chrétiens lorsqu’il vit une lumière surnaturelle au-dessus de sa tête. Cette lumière attira son attention, mais s’il n’y avait eu que ça, il n’aurait pas su ce que ça voulait dire. Une voix lui avait parlé depuis le centre de la lumière en disant : «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? «Saul avait demandé : «Qui es-tu, Seigneur» 12 Lorsque la voix lui avait répondu : «Je suis Jésus», Saul avait été bien étonné! Il était tellement certain d’avoir raison, mais maintenant, à cause de cette voix, il voyait bien qu’il était dans l’erreur depuis le début. En croyant à la «voix du signe «la vie de Saul fut tournée vers la vérité et son âme sauvée. Saul devint l’apôtre Paul et sa conversion devint le modèle spirituel pour chaque croyant à travers les âges — particulièrement aujourd’hui.
En juin 1964, lorsque ses enfants avaient fini l’école, Bill ramena sa famille à Jeffersonville pour y passer l’été. En prêchant au Branham Tabernacle, il pouvait se permettre de détailler ses deux thèmes encore plus que dans toute autre église au pays. Dans son sermon «Dieu dévoilé il mettait l’emphase sur la Divinité de Jésus-Christ. Dans celui de «Reconnaissez votre jour et son Message», il expliquait comment les gens pouvaient marcher au diapason de Dieu pendant l’âge de l’église qui leur correspondait.
Bill programma une semaine de réunions spéciales pour la mi-juillet, planifiant prêcher pendant sept soirées sur les mystères cachés des sept trompettes d’Apocalypse 8, 9 et 11. Il prévoyait traiter un mystère par soir, comme il l’avait fait pour les sept sceaux, s’attendant à ce que Dieu lui révèle chaque trompette au fil des réunions. Pendant qu’il étudiait et priait pour se préparer aux réunions, le Saint-Esprit vint l’avertir de ne pas creuser trop profondément au sujet des trompettes. Obéissant, il annula les réunions spéciales. Le dimanche matin, 19 juillet, il en donna l’explication au Branham Tabernacle, dans le sermon intitulé : «La Fête des Trompettes.»
Dans l’Ancien Testament, la fête des trompettes correspondait à la cinquième des sept fêtes qui ponctuaient le calendrier annuel juif. Dans l’ordre, on trouve : la Pâque, la fête des pains sans levain, les prémices, les deux pains (la Pentecôte), la fête des trompettes, le jour des expiations, et la fête des tabernacles. Chaque fête célébrait un aspect quelconque de la vie religieuse des Juifs, mais en y regardant de plus près, chacune était vraiment le symbole d’un aspect de la vie de Jésus-Christ. La fête des trompettes était célébrée à la fin du mois de septembre, ou au début d’octobre (en fonction des phases de la lune), et elle était suivie, neuf jours plus tard, par le jour des expiations. Pendant la fête des trompettes, le peuple d’Israël se reposait, faisait retentir les trompettes et offrait des sacrifices, en cherchant faveur auprès de Dieu.13
Bill enseigna que la fête des trompettes servait à appeler les Juifs à leur jour d’expiation. Il situa alors ce fait dans le contexte du plan global de rédemption. Les Juifs avaient rejeté leur Messie lorsque Jésus marchait au milieu d’eux sur la terre, donnant ainsi aux gentils l’opportunité d’être sauvés. Cependant, le jour ne tardera pas à venir où les 144 000 Juifs reconnaîtront leur erreur. Dieu utilisera alors les deux témoins d’Apocalypse 11 pour accomplir ce miracle. En outre, ces deux hommes révèleront les mystères cachés par les sept trompettes d’Apocalypse 8, 9 et 11 ce faisant, ils révéleront la personne de Jésus-Christ au reste d’Israël. Par conséquent, la révélation des sept trompettes appellera l’Israël moderne à son véritable jour des expiations. En d’autres mots, les sept trompettes sont aux Juifs, ce que les sept sceaux sont aux gentils — la lumière finale et complète sur la révélation de Jésus-Christ. Bill expliquait que c’était la raison pour laquelle il ne pouvait pas donner de plus amples éclaircissements à propos des sept trompettes. Elles ne s’appliquent pas du tout à l’église des Gentils. Elles sont à l’intention du reste des Juifs, ils seront donc les seuls à pouvoir bénéficier de la révélation de ces sept mystères.
VENDREDI APRÈS-MIDI, le 3 juillet 1964, Bill conduisit Meda au centre d’achats de Jeffersonville. Pendant qu’elle faisait ses emplettes à l’intérieur d’un des magasins, Bill s’assit sur un banc, à l’extérieur de celui-ci, pour l’attendre. Pour l’observateur superficiel, le mail grouillait d’acheteurs qui allaient et venaient dans tous les sens, sans but apparent, telles des fourmis autour de leur nid. Mais plus Bill observait ces clients affairés, plus il remarquait que la plupart des femmes étaient vêtues de façon indécente, et plus il se sentait attristé.
Troublé en son esprit, il sentit qu’il glissait petit à petit en état de transe. Peu après, le Saint-Esprit le transporta hors du centre d’achat et le posa sur une plate-forme surélevée, semblable à une tribune pour passer en revue les troupes sur un terrain de séances d’entraînement militaire. Il regardait vers l’ouest, droit au coucher du soleil. La tribune était perchée au sommet d’une colline — une colline si élevée et si ronde qu’on ne pouvait voir que du ciel tout autour. L’ange du Seigneur se tenait juste derrière lui, à son épaule gauche. Bill ne pouvait pas se retourner pour regarder l’ange, mais il savait qu’il était là quand Il annonça : «Voici l’Épouse.»
L’air retentissait d’un chant militaire au rythme entraînant qui lui rappelait un air chrétien «En avant! Soldats chrétiens, marchons au combat ; la croix de Jésus devant nous… «Venant de sa droite, un défilé de jeunes femmes s’approchait pour passer en revue devant la plate-forme. Elles étaient tellement belles et pures — de véritables modèles pour les femmes chrétiennes. Elles avaient toutes les cheveux longs et portaient des jupes ou des robes longues. Malgré cette uniformité, chacune était tout à fait unique. Elles revêtaient les costumes folkloriques propres à chacun de leurs pays, montrant que Jésus-Christ avait choisi Son Épouse de tous les coins du monde. Bill se sentait heureux, croyant que son travail d’évangéliste avait, en quelque sorte, contribué à générer cette magnifique épouse pour Christ.
Après être passé devant lui, le défilé le contourna et passa derrière. Lorsque le défilé fut hors de vue, l’ange du Seigneur dit : «Ce sera maintenant le tour de l’église moderne à passer en revue.»
La musique changea subitement. L’hymne émouvant et inspirant qui parlait de l’engagement du Chrétien fut remplacé par une sorte de music cacophonique de Boogie-woogie et de rock-and-roll qui lui tapait sur les nerfs.
L’ange annonça : «L’église d’Asie passera la première.»
L’allure de la représentante de l’église d’Asie lui coupa le souffle. Comment pouvait-elle professer être l’Épouse de Christ? C’était horrifiant. Elle avait les cheveux coupés courts, les paupières fardées et les lèvres peintes en rouge. Sa tenue vestimentaire était indécente et elle dansait éperdument en passant devant lui, se tortillant et se déhanchant de façon provocante au son de cette affreuse musique. D’autres défilés de femmes de diverses ethnies représentant les églises modernes de l’Inde, de l’Afrique, de l’Europe et de plusieurs autres parties du monde suivirent son exemple en passant devant lui en dansant. L’ange annonçait la nationalité de chaque église lorsqu’elle passait en revue. Il lui semblait que chaque femme qui passait était plus laide que la précédente. Elles avaient toutes les cheveux courts et le visage maquillé et elles étaient toutes vêtues de façon indécente. Elles se déhanchaient toutes au son d’une musique qui lui rappelait les battements lancinants d’une crise migraineuse. Bill était si dégoûté, qu’il en avait des nausées.
L’ange annonça : «Maintenant c’est au tour de l’église d’Amérique de passer en revue.»
Bill faillit s’évanouir en voyant la représentante des églises modernes d’Amérique. Elle était presque nue. Elle tenait, à la taille, un petit quelque chose qui ressemblait à un morceau de peau d’éléphant. Tout en se déhanchant et en se trémoussant au son de la musique, elle passa devant la tribune en riant et pirouettant.
Le cœur lui descendit aux talons. Mlle Chrétienté de l’Amérique était l’une des femmes les plus honteuses qu’il n’ait jamais vue. Il pensait : «Dire que j’ai prêché de tout mon cœur et que j’ai fait tout ce que j’ai pu pour persuader les gens à vivre pour Christ, et c’est ce que j’ai de mieux à Lui offrir? «Alors, il pria : «Oh! Dieu, je ne suis qu’un homme condamné, perdu. Je ferais mieux d’abandonner tout ça immédiatement. C’est peine perdue! À quoi me servirait de continuer? J’ai complètement échoué. Je T’ai laissé tomber.»
Les grincements agaçants de la musique s’estompaient tandis que le défilé des églises modernes s’en allait, dansant, jusqu’à la périphérie de la colline. La musique semblait les suivre, comme une fanfare à la suite d’un groupe de majorettes qui font tournoyer artistiquement leurs bâtons. Puis, comme dans un défilé militaire, une autre fanfare se rapprochait à la droite de Bill. Au fur et à mesure que la musique de cette fanfare-là se rapprochait, Bill réalisa que c’était le même air du début : «En avant! Soldats chrétiens, marchons au combat ; la croix de Jésus devant nous… «Quel soulagement pour ses oreilles! Un soupçon d’espoir jaillit en son cœur. Plissant les yeux et tendant l’oreille, il s’efforçait pour voir celles qui s’approchaient maintenant, mais il était incapable de tourner la tête. Il vit bientôt un autre défilé de femmes passer devant sa tribune. C’est avec un immense soulagement qu’il reconnut le groupe de femmes du début, chacune décemment vêtue de son costume national. Lorsqu’elles passèrent devant lui, ces femmes vertueuses se mirent à lever dans les airs, un peu plus haut à chaque pas, comme si elles gravissaient un escalier invisible qui montait aux nuages. Au même moment, les femmes indécentes qui continuaient à danser aux confins de la colline disparaissaient une à une, sous l’horizon.
Les femmes vertueuses marchaient au pas, tout comme si elles suivaient la voix d’un sergent-instructeur invisible. Bill pensa : «Je ne L’ai pas laissé tomber après tout. Mes efforts ne furent pas en vain. Il y aura une épouse pour Christ au temps de la fin.»
Puis il vit deux de ces femmes vertueuses qui lorgnaient du côté des églises modernes. Cela semblait les déconcentrer et elles ne marchaient plus au pas.
«Ne faites pas ça, sœurs! «S’écria Bill. «Ne sortez pas de la cadence! Restez en ligne!»
La vision le quitta.
DANS SON SERMON «Le Chef-d’œuvre», prêché le 5 juillet 1964, Bill décrivit la statue que Michel-Ange avait sculptée de Moïse. Michel-Ange avait commencé son projet en 1505 et ne l’avait complété que quarante ans plus tard. Cela avait commencé par une idée dans la pensée du sculpteur et s’était terminé par une statue de marbre dont les traits étaient tellement précis dans les moindres détails qu’on pouvait voir les tendons bombés sur le dos des mains de Moïse. Après avoir ciselé la dernière aspérité de son chef-d’œuvre, Michel-Ange, dans un élan d’inspiration, pris un maillet et frappa la cuisse parfaitement sculptée et s’écria : «Parle! «Un éclat de marbre s’était envolé, créant une imperfection.
Bill dit alors : «À mon avis, c’est précisément cette imperfection qui en fait un chef-d’œuvre. «Cette histoire lui servit de coffrage pour ériger sa fondation en y coulant des exemples bibliques en «béton», solides et concrets. Dieu aussi avait conçu une œuvre d’art. Il avait façonné un univers d’atomes et de molécules, de nébuleuses et d’étoiles, puis Il avait formé les planètes, dont la terre, où Il avait créé des animaux et des plantes pour former un magnifique jardin. Finalement, Dieu avait créé un homme, Adam, qui fut Son premier chef-d’œuvre. Dans un élan d’inspiration, Il avait frappé Adam en son côté et en avait sorti une côte avec laquelle Il avait façonné une épouse pour Son premier fils. Comme elle était un sous-produit de la création originelle, Ève avait une faiblesse— le doute. Elle ne crut pas au plan de Dieu. Il s’agissait-là de l’imperfection qui brouillait Son premier chef-d’œuvre ; une imperfection qui permit à la mort d’entrer dans le monde. Mais attendez, c’était à dessein…
Jésus-Christ naquit plusieurs millénaires plus tard. Il était un enfant parfait — l’ultime Chef-d’œuvre de Dieu. Trente-trois ans plus tard, Dieu dit à Pierre, Jaques et Jean : «Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le!»14 Peu de temps après, Dieu frappa Son Chef-d’œuvre, permettant que Jésus meure à la croix, accomplissant ainsi la prophétie d’Ésaïe : «Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de tous.»15
Lorsque Jésus ressuscita des morts, Il revint sur terre sous la forme d’un Esprit pour se chercher une Épouse au cours des sept âges de l’église. L’Épouse de Christ est cette imperfection qui transforme l’œuvre d’art de Dieu en un véritable chef-d’œuvre. Bientôt, le Grand Sculpteur colmatera cet éclat qui s’était séparé de Sa création parfaite. Alors, l’Époux et l’Épouse reviendront vivre dans un monde idéal, encore meilleur que celui du jardin d’Éden.
Bill développa ce thème davantage le 5 décembre 1964. Dans son sermon intitulé «Le Chef- d’œuvre de Dieu identifié», il dit : «Notre expérience ne doit pas être assortie à un quelconque credo, à un dogme ou encore à une quelconque dénomination, mais elle doit s’accorder avec la Parole de Dieu : Jésus-Christ. Jésus était tellement parfait, qu’Il inspira le Sculpteur à Le frapper, au calvaire. Voilà le vrai chef-d’œuvre. Lorsque Michel-Ange frappa sa statue de Moïse, ce n’était qu’un type de ce qui devait venir. Si Jésus s’était borné à vivre une bonne vie, Il aurait été semblable à ceux qui prêchent un Évangile social de nos jours. Jésus était prophète, mais Il était plus qu’un prophète. Il était Dieu. Il était Emmanuel. Lorsque Dieu frappa Son Fils au Calvaire, c’est ce qui L’a rendu un chef-d’œuvre à nos yeux. S’il n’avait pas été frappé, le nombre de personnes qu’Il avait ressuscitées, ou la prestance de Ses sermons n’aurait eu aucune valeur. Il était le seul homme à venir sur la terre que Dieu n’ait jamais pu frapper pour le bien de tous les autres hommes. L’Homme parfait frappé pour des hommes imparfaits. La création toute entière, cédée par Adam, fut rachetée par Jésus-Christ.»
«Le Chef-d’œuvre de Dieu se montra à la hauteur de toutes épreuves. Comment l’a-t-Il fait? En utilisant la Parole, en disant : “Il est écrit, l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.”16 Oh! Amis chrétiens, revêtez toute l’armure de Dieu. Ne reculez pas à cause de quelque petite idée personnelle ni à cause d’un credo quelconque auquel vous tenez. Revêtez toute l’armure de Dieu pour contrer l’ennemi, comme notre Seigneur l’a fait. «Il leur montra comment le chrétien le plus faible pouvait vaincre Satan simplement par la Parole. «Jésus avait tous les pouvoirs. Il aurait pu châtier Satan comme Il l’aurait voulu. Mais Il n’a pas utilisé la force. Il a simplement prononcé la Parole et vaincu Satan avec Elle. Jésus disait : “Il est écrit.”, “Il est écrit.”, partout : “Il est écrit.” Il fut vainqueur de Satan par la Parole.»
Le 2 août 1964, Bill prêcha «La demeure future de l’Époux céleste et de l’Épouse terrestre. «Il montra que la demeure future de l’épouse ne serait pas une sorte de pays de rêve, là-haut dans le ciel, mais qu’elle serait juste ici sur terre bien qu’elle ne consisterait plus en des continents infestés de chardons et de moustiques comme elle l’est aujourd’hui. Elle sera plutôt une terre purifiée, assainie par le feu et plantée de nouveau à l’image du jardin d’Éden originel. Pareillement à la rédemption en trois phases de l’homme, il y a trois stades à la rédemption de la terre. La première phase du salut pour l’homme consiste à se repentir et prendre les eaux du baptême. Pendant la deuxième phase, il est sanctifié en obéissant à la Parole de Dieu. Finalement, la troisième phase consiste à recevoir le baptême du Saint-Esprit qui le remplit du Feu de Dieu et en fait une nouvelle créature en Jésus-Christ. À ce moment-là, il est né de nouveau et prend la nature de son Père céleste. La rédemption de la terre comporte trois phases, elle aussi. Elle a reçu son baptême aux jours de Noé, lorsque le déluge l’a complètement ensevelie. Elle fut sanctifiée lorsque le sang de Jésus, la Parole vivante, ruissela sur la croûte terrestre. Bientôt, elle recevra son baptême de feu après la grande tribulation. Alors, l’Esprit de Dieu demeurera en ce monde pendant mille années de paix et de prospérité.
Bill expliqua aussi la sainte cité de Dieu que Jean avait vue descendre du ciel17 Jean avait dit que cette cité n’aurait pas besoin d’une source extérieure de lumière, puisque la gloire de Jésus-Christ serait sa lumière.18 La seule façon que cela pourrait se réaliser serait que la sainte cité ait la forme d’une pyramide, avec le trône de Dieu en son sommet. Jésus-Christ en serait la pierre de faîte, accomplissant Psaumes 118:22 et 23 : «La pierre qu’on rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle. C’est de l’Éternel que cela est venu : c’est un prodige à nos yeux. «Et Zacharie 4:7 : «… il posera la pierre principale au milieu des acclamations : Grâce, grâce pour elle!»
1 Genèse 18 et 19
2 Voir les notes de la fin et références
3 Josué 10:13
4 Juges 15:15
5 Juges 16:3
6 1 Samuel 17
7 Actes 2
8 Romains 6:6 ; 2 Corinthiens 5:17 ; Éphésiens 4:20-24 ; Colossiens 3:9-10
9 1 Corinthiens 15:50-54 ; 1 Thessaloniciens 4:16-17 ; Apocalypse19:9
10 Matthieu 27: 50-51
11 Amos 3:7 ; Hébreux 1:1-2 ; Apocalypse 19:10
12 Actes 9:1-16; 22-1-16; 26:9-18
13 Lévitique 23:23-25 ; Nombres 29:1-6
14 Matthieu 17:5
15 Ésaïe 53:4-6
16 Matthieu 4:1-11 ; Luc 4:1-13
17 Apocalypse 21:2
18 Apocalypse 21:23