Chap 16: Comme une chauve-souris sortie de l’enfer (1933-1934)

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L’esprit de Billy tournait dans tous les sens, se demandant ce qu’il fallait faire avec cette fille hystérique. « Allons, calme-toi, sœur. Raconte-moi ce qui s’est passé. »

Nellie était une jeune chrétienne, une des personnes qui s’étaient converties avec Bill, lors de ses réunions sous tente en juin. Avant de donner son cœur au Seigneur, elle avait été l’une des meilleures danseuses en ville et son partenaire, Lee Horn, avait encore les trophées pour le prouver.

Nellie respira profondément afin de calmer ses mains qui tremblaient. Elle essaya de parler lentement et distinctement, mais ses mots prirent de la vitesse, si bien que le dernier mot fut presque inaudible : « Je passais à pied près du Redman’s Hall et j’ai entendu de la musique de danse. Je me suis arrêtée un instant pour écouter. La musique retentissait de mieux en mieux. J’ai dit : “Seigneur, Tu sais que je T’aime, mais je me souviens si bien du temps où Lee et moi gagnions toutes ces coupes et ces prix. Peut-être que si je gravis ces marches, je pourrai témoigner à quelques personnes.” Alors je suis montée et avant même que je me rende compte de ce que je faisais, j’étais dans les bras d’un garçon, en train de danser. Oh, Billy, est-ce que je suis perdue pour de bon, maintenant? Je ne veux pas finir comme Margie. »

Billy se souvint de Margie, la fille portant un minuscule costume de bain qui avait refusé de sortir de son canot à rames, lorsqu’il lui avait demandé de partir, le jour où il baptisait des nouveaux convertis, après ses réunions de réveil sous tente. Lorsque la mystérieuse étoile était tombée du ciel, Margie s’était évanouie. Par la suite, elle s’était mise à boire. Pendant une bagarre dans un bar, quelqu’un l’avait frappée au visage avec une bouteille cassée, provoquant une terrible balafre. Selon les dernières nouvelles que Bill avait eues d’elle, elle se trouvait dans un asile de fous.

Nellie était tellement tourmentée, qu’elle tremblait. Billy essaya de la consoler : « Non, sœur, tu n’es pas perdue. Mais tu as fait une erreur lorsque tu t’es arrêtée pour écouter la voix du diable qui t’appelait à retourner à ce que tu étais avant de rencontrer Jésus. Je ne suis pas un chrétien depuis bien longtemps, mais je sais que la plus grande bataille jamais livrée est dans l’esprit humain. C’est la bataille entre la foi et le doute. Vas-tu croire la Parole de Dieu ou douter d’elle? Tu dois faire ton propre choix. »

« Oh, Billy, je veux choisir la foi en Jésus. »

Wayne Bledsoe avait dessoûlé un peu et il était assis au lit, curieux, observant ce qui se passait.

« Je ne connais pas bien la Bible, dit Billy, mais je crois que Jésus a dit ceci, “en mon nom, ils chasseront les démons”.17 » Posant la main sur l’épaule de Nellie, il pria : « Démon, je ne sais pas qui tu es, mais c’est ma sœur et tu n’as pas le droit de la retenir. Tu vas devoir la quitter, maintenant. Tu m’entends? »

La porte moustiquaire commença à s’ouvrir et se fermer rapidement toute seule, bing badaboum, bing badaboum.

Nellie écarquilla les yeux : « Billy, regarde là. Que se passe-t-il? »

Bill était aussi surpris : « Je ne sais pas. » Il se tourna de nouveau vers Nellie et dit : « Satan, quitte-la. Au Nom de Jésus, sors d’elle.

Aussitôt que Bill mentionna le Nom de Jésus, l’ombre d’un spectre jaillit de derrière Nellie Sanders, une ombre qui ressemblait à une chauve-souris géante avec de longs poils qui pendaient de ses ailes et ses pattes. Elle émit un grognement guttural « rrrrrrrrrr » et fonça sur Bill, qui cria:

« Sang de Jésus, protège-moi! » Le démon changea de direction et vola vers le lit où Wayne était assis. Il fit un tour, puis disparut dans le lit. Les yeux écarquillés et aussi sobre qu’un homme d’église, Wayne cria, sortit des couvertures et courut dans l’autre chambre.

Billy reconduisit Nellie chez elle. Lorsqu’il revint, sa mère et lui démontèrent le lit et secouèrent les draps. Il n’y avait rien.

Troublé, Bill raconta l’incident à plusieurs pasteurs. Ils lui dirent tous à peu près la même chose : « Billy Branham, le temps de chasser les démons est révolu. Et puis, de toute façon, un homme ne peut pas voir un démon. Cela devait être ton imagination. » Billy aurait peut-être mis cela sur le compte de son imagination, sauf que Wayne et Nellie avaient aussi vu l’apparition. Est-ce que c’était ce démon qui le poursuivait tout le temps? Est-ce qu’il le suivait toujours? Était-il responsable de toutes les choses étranges qui se passaient dans sa vie, y compris les visions? Des pensées comme celles-ci le tourmentaient continuellement. Il se demandait pourquoi sa vie semblait si différente de celle des autres pasteurs qu’il connaissait.

 

Jules Pierre Moune

Éditeur de La Plateforme, Il peut Publier et supprimer un Article.

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