Chapitre 63: Quand l’Amour s’élance (1953)

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Chapitre 63: Quand l’Amour s’élance (1953)

AU MOIS DE FEVRIER 1953, Bill tint une campagne de guérison d’une semaine à Tallahassee en Floride. Un jour, alors qu’il prenait un repas dans un café du centre-ville avec sa femme et son gérant, une petite fille de six ans lui sourit et lui fit signe par la fenêtre du restaurant. Il répondit à son salut. Elle entra bientôt dans le café, tirant son père par le bras. Ils s’arrêtèrent à leur table et la fillette demanda : «Frère Branham, vous souvenez-vous de moi?»

«Non, je ne crois pas.»

«Dieu a guéri mon œil aveugle lorsque vous avez prié pour moi.»

Son père expliqua. L’année dernière, sa fille avait gravement endommagé un de ses yeux lors d’un accident. Son médecin lui avait dit qu’il n’y avait aucun espoir qu’elle puisse voir de cet œil à nouveau. Mais le père avait dit : «Oui, il y a de l’espoir.» Il avait sorti sa fille de l’hôpital, lui avait fait un lit sur la banquette arrière de sa voiture et avait pris la direction de l’Indiana, s’arrêtant seulement pour mettre de l’essence et manger. Ils étaient arrivés à Jeffersonville un dimanche soir et avaient trouvé Bill qui venait de sortir de l’église. Bill avait prié pour la fillette et celle-ci était maintenant guérie.

«Lequel de tes yeux était aveugle?» demanda Bill.

«Celui-ci» dit la petite fille. «Je veux dire, celui-là.» Elle montra un œil puis l’autre. «Euh, je ne me rappelle plus.»

Son père rit et dit : «C’était celui-ci.»

Avant de partir, la fillette tendit une enveloppe à Bill qui la glissa dans sa poche et dont il ne se rappela l’existence qu’une fois rentré chez lui. Lorsqu’il l’ouvrit, il découvrit que c’était une carte de Saint-Valentin avec la signature de la petite fille au bas d’un joli poème.

En mai 1953, Bill conduisit une épuisante campagne de guérison à Jonesboro en Arkansas, tenant sept réunions en six jours. Pendant cette semaine, un ministre de Jonesboro ridiculisa la guérison divine pendant son émission radiodiffusée sur les ondes de la radio locale. Il accusa non seulement William Branham d’escroquerie mais il mit aussi le public au défi, disant : «Je vais donner 1 000 $ [700 euros] à quiconque peut me prouver qu’un miracle de guérison s’est produit.»

À peine une heure après la fin de son émission, des douzaines de gens appelèrent le gérant de Bill, lui offrant d’être cette preuve si Bill acceptait le défi de l’homme. Bill recueillit divers témoignages et dit : «Allons empocher ces 1 000 $ [700 euros].» Un homme amena son médecin pour confirmer qu’il avait été guéri du cancer. Une autre femme amena sa voisine, son médecin ainsi que ses dossiers médicaux afin de prouver qu’elle avait été confinée à un fauteuil roulant pendant 20 ans à cause de l’arthrite.

Lorsqu’ils confrontèrent le ministre, celui-ci, même au pied du mur, tenta d’éluder l’affaire. «Je… euh… je… l’argent n’est pas ici. Il est à notre bureau dénominationnel au Texas.»

«Nous prendrons donc l’avion pour le Texas dès demain et nous irons chercher cet argent» dit Bill avec détermination. «Je veux mettre cet argent dans un fond missionnaire.»

Malheureusement, aucune des personnes qui étaient ses «preuves» ne pouvait s’envoler pour le Texas le lendemain. Le ministre de la dénomination proposa une alternative. «Lorsque nous arriverons à mon siège social, je trouverai une fille et lui couperai le bras avec une lame de rasoir. Si vous pouvez guérir la coupure devant mes frères, ils vont donneront les 1 000 $ [700 euros]»

«Vous souffrez de déficience mentale sévère» répondit Bill dégoûté. «Comment un chrétien pourrait-il faire une telle remarque? Ils ont dit la même chose à Jésus : “Si Tu es le Fils de Dieu, descends de ta croix et nous Te croirons.”[33] C’est la remarque habituelle des non-croyants : “Jésus, montre-nous un signe”[34] alors que des miracles se produisaient à chaque jour pendant que les Pharisiens n’étaient pas là pour les constater. Et quand ils étaient témoins d’un miracle, ils disaient qu’il venait de Belzébul, prince des démons. Il en a toujours été ainsi. “Maître, nous Te croirons si Tu vas là où nous voulons aller et fais ce que nous voulons que Tu fasses.” Mais ces Pharisiens ne retenaient pas Jésus avec des ficelles. Il était libre de faire la volonté de Son Père. Et Il l’est encore aujourd’hui.»

En juin 1953, Bill se rendit à Connersville en Indiana et prêcha neuf réunions en une semaine. Puis, fatigué après ces longs mois de campagnes à travers le pays, il se réserva le reste de l’été pour relaxer à la maison et passer du temps avec sa famille.

Naturellement, il ne pouvait jamais vraiment relaxer lorsqu’il était à la maison. Des gens dérangeaient constamment sa vie privée. Bill vivait dans sa maison sur Ewing Lane depuis cinq ans maintenant mais il n’avait jamais mangé de repas avec les stores ouverts. Souvent, des étrangers se tenaient dans sa cour en attendant de le voir, voulant lui raconter leurs problèmes, espérant lui demander conseil ou voulant recevoir la prière. Ils venaient à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Bill avait déjà vu jusqu’à 30 voitures stationnées dans sa cour, parfois même des ambulances. Dès qu’il entrait dans une pièce, la première chose qu’il faisait était de fermer les stores ; sinon, quelqu’un risquait de le voir et serait venu cogner à la fenêtre ou aurait tout simplement entré sans être invité.

Bill n’était pas capable d’écarter quelqu’un qui désirait recevoir la prière. Il aimait les gens et il savait que la plupart d’entre eux étaient sincères, désirant tout simplement aller mieux ou trouver la paix intérieure. Il n’arrivait pas à s’endormir la nuit en sachant qu’une jeune mère avec un bébé malade campait dans sa cour ou qu’un homme mourant du cancer dormait dans sa voiture, attendant qu’il prie pour eux. Il devait faire ce qu’il pouvait pour les aider. Alors, au moment où ces étrangers se présentaient chez lui, il priait pour eux dans le Nom de Jésus. Certains soirs, après qu’il eut prié pour le dernier venu, il n’avait même plus l’énergie nécessaire pour se changer et il s’écroulait dans son lit tout habillé.

Même la plus simple des tâches, comme de tondre la pelouse s’avérait difficile à exécuter à cause du flot constant de visiteurs. À chaque fois qu’il s’y mettait, quelqu’un se présentait, désirant la prière. Bill changeait alors ses vêtements, portait conseil à l’arrivant ou priait pour lui avant de remettre ses habits de travail et de tondre un peu de pelouse avant qu’une autre personne ne se présente. Jour après jour, tant de gens le visitaient que Bill ne pouvait terminer de tondre la pelouse. Parfois, on aurait dit que c’était une bataille perdue d’avance. Lorsqu’il avait terminé de tondre la pelouse à l’avant de la maison, la cour arrière avait l’air d’un pâturage à nouveau.

Un certain après-midi, pendant une accalmie de la parade de visiteurs, Bill se glissa dans ses vêtements de travail et se rendit dans sa cour arrière pour démarrer le moteur de sa tondeuse à gazon. Il était bientôt en train de couper un sentier dans l’herbe haute, poussant sa machine aussi vite qu’il le pouvait. Dans la chaleur estivale, il ne fallut pas beaucoup de temps avant que sa chemise ne soit trempée de sueur ; alors il la retira et la mit de côté.

Une maisonnette pour hirondelles était fixée au sommet d’un poteau cloué à la clôture arrière. Bill oublia qu’un essaim de frelons avait construit son nid dans cette cabane à oiseaux. Dans sa hâte pour terminer la pelouse, Bill heurta le bas de la clôture avec la tondeuse assez fort pour ébranler la cabane. Un essaim de frelons fâchés et, voulant se venger, sortit de la cabane. En quelques secondes, les frelons l’entourèrent, faisant des cercles autour de sa tête, certains atterrissant sur sa peau, prêts à la pénétrer de leur dard. Bill savait qu’il était dans le pétrin parce qu’une telle quantité de frelons pouvait tuer un homme. Puis, soudainement, sa peur se transforma en amour. Tout en continuant à pousser sa tondeuse, il dit : «Petits frelons, je suis désolé de vous avoir dérangés. Je sais que ce dard est le moyen que Dieu vous a donné pour vous défendre, mais je ne vous veux aucun mal. Je suis un serviteur de Dieu et je dois terminer de tondre la pelouse afin de retourner à la maison pour prier pour des enfants de Dieu. Alors dans le Nom de Jésus-Christ, retournez dans votre nid. Je ne vous dérangerai plus.»

Le nuage de frelons le quitta immédiatement et retourna à son nid. Bill s’arrêta, ébahi, pour observer la scène. C’était la même chose qui s’était produite il y avait plusieurs années avec ce taureau meurtrier. L’amour le remplit, changeant le cours de la nature. Ce n’était pas de l’amour humain, c’était quelque chose de plus grand, plus vaste, plus profond ; c’était ce que la Bible appelait agapao, ou amour divin, l’amour parfait de Dieu exprimé à travers l’homme. Il se demanda si c’était ce qu’avait expérimenté le prophète dans la fosse aux lions. Était-ce l’amour qui avait empêché les lions de dévorer Daniel?[35] L’amour avait certainement changé l’intention de ces frelons. Il réalisa que lorsque l’amour s’élance, la grâce prend le dessus.

Bill reprit son travail. Au moment même où il termina, plusieurs automobiles se garèrent devant sa maison. Il était temps de rentrer et de prier pour d’autres enfants de Dieu.

Un peu plus tard, il essaya de découvrir pourquoi ses filles étaient en train de pleurer. En entrant dans la cuisine, il trouva Sarah étendue de tout son long sur le plancher, Rebekah assise à la table et Meda debout près du comptoir, regardant l’évier rempli de vaisselle sale. Elles pleuraient toutes les trois.

Regardant son mari, Meda sanglota : «Bill, je n’en peux plus. Les enfants n’ont rien mangé depuis le petit-déjeuner. Il y a eu tant de gens à la maison aujourd’hui que je n’ai même pas eu le temps de m’approcher de la cuisine.»

Bill savait maintenant pourquoi ses fillettes pleuraient. Elles avaient non seulement faim mais leur mère créait une atmosphère de tension nerveuse. Il savait qu’il pourrait les calmer s’il arrivait à créer la bonne atmosphère…

Entourant sa femme de ses bras, Bill lui dit d’un ton apaisant : «Oui, c’est difficile parfois. Mais souviens-toi, nous servons le Seigneur Jésus-Christ. Pense à ce matin. Ne fut-il pas merveilleux de voir ce petit garçon enlever ses orthèses et marcher normalement?» Dans son cœur, il pria : «Oh, Seigneur, viens à mon secours. Envoie Ta présence et Ton amour à ma chère épouse.» Il dit : «Meda, nous n’aurons probablement pas d’autres visiteurs pour un moment. Préparons quelque chose à manger. Je vais t’aider.» Relevant ses manches, il sortit une poêle à frire sale de l’évier.

«Oh, non, il n’en est pas question. Tu peux peut-être faire la vaisselle mais tu ne sais certainement pas cuisiner.»

Il sourit. «Qui dans le monde ne peut pas cuisiner? Tu veux dire que tu ne m’as jamais vu rôtir des pommes de terre? J’en ai mangé pendant toute mon enfance.»

Ses lèvres se détendirent en un petit sourire et elle revint bientôt à elle-même, douce et joyeuse. L’instant d’après, Rebekah et Sarah avaient cessé de pleurer. L’atmosphère avait changé.

PARMI les nombreux visiteurs qu’il reçut cet été-là vint le Dr Morris Reedhead, qui était à l’époque la tête dirigeante des Missions au Soudan, une des plus grosses organisations missionnaires baptistes dans le monde. Bill conduisit le Dr Reedhead dans le salon et Meda apporta une théière qu’elle déposa sur le dessus de la table du salon.

Le Dr Reedhead alla droit au but de sa visite. «Frère Branham, j’ai parlé récemment avec un jeune homme musulman qui venait de compléter ses études supérieures ici en Amérique et qui s’en retournait chez lui en Inde. Ne voulant pas manquer une chance de témoigner pour le

Seigneur, je lui ai dit : “Pourquoi ne renonces-tu pas à ton prophète Mahomet, mort et enterré, pour recevoir Jésus-Christ ressuscité?” Le jeune homme me répondit : “Gentil monsieur, qu’est-ce que Jésus peut faire pour moi que Mahomet ne pourrait pas faire aussi?” Je répondis : “Jésus peut te donner la vie éternelle.” Il me dit : “Mahomet m’a promis la vie éternelle si je suivais les commandements du Coran.” Je continuai : “Jésus peut te donner la paix et la joie.” Il répondit : “Mahomet m’a déjà donné la joie et la paix. Je n’ai pas besoin de Jésus.” J’ajoutai : “Jésus-Christ est vivant aujourd’hui, Mahomet est mort depuis des siècles.” Il dit : “Si Jésus est vivant, alors prouvez-le. Où est-Il?” Je dis : “Il est vivant dans mon cœur.” Il répondit : “Mahomet est vivant dans mon cœur.”»

«Suite à une telle conversation, j’étais devenu tellement agité que je ne savais plus quoi dire. Le jeune homme put voir ma frustration et dit : “Vous voyez, nous les musulmans, avons autant de psychologie que vous les chrétiens. C’est une des raisons pourquoi l’Islam est l’une des plus grandes religions du monde d’aujourd’hui. Mais je vais vous concéder une chose : votre Jésus vous a promis plus que ce que Mahomet nous a promis. J’ai lu dans la Bible que Jésus a dit qu’Il serait avec vous jusqu’à la fin du monde ; et que les œuvres qu’Il faisait, vous les feriez aussi[36] : chasser les démons, ressusciter les morts, guérir les malades et ainsi de suite. Montrez-moi un chrétien qui accomplit ces mêmes œuvres et alors je croirai que Jésus est vivant.”»

«J’ai dit : “Vous faites référence à Marc au chapitre 16. Mais quelques-uns de ces versets furent ajoutés à une date ultérieure. Ils ne furent peut-être pas inspirés.” Il dit : “Quel genre de livre suivez-vous si une partie est inspirée et l’autre pas? Tout le Coran est inspiré.”»

«M. Branham, j’en fus abasourdi. Je suis un érudit. J’ai tellement de diplômes et de certificats de mérite que je pourrais en tapisser votre mur. Mais ce jeune musulman m’a eu, et cela, malgré toute ma théologie. J’ai changé de sujet. Plus tard, en réfléchissant à cette conversation, j’ai pensé à vous et j’ai décidé de venir vous voir. Je voudrais savoir si tous mes professeurs bibliques étaient dans l’erreur?»

«Dans un sens, oui. L’éducation a sa place. Mais M. Reedhead, la vie éternelle ne vient pas par l’éducation ; elle vient par la nouvelle naissance. Jésus a dit : “Vous devez naître de nouveau.”»[37]

«Vous voulez dire que d’accepter Jésus-Christ comme son Sauveur n’est pas la même chose que de recevoir le Saint-Esprit?»

«C’est ce que Paul a dit. Il a dit à ces Éphésiens : Avez-vous reçu le Sainte-Esprit depuis que vous avez c™?[38]Voyez-vous? C’était après qu’ils aient reçu Jésus.»

«Frère Branham, je suis baptiste mais j’ai déjà assisté à des réunions pentecôtistes. Y a-t-il du vrai dans cette expérience du Saint-Esprit dont ils parlent?»

«Dr Reedhead, il y a beaucoup de fausseté et de fanatisme, mais cela ne change pas le fait qu’il y ait une réelle expérience du Saint-Esprit disponible pour le croyant. Le Saint-Esprit qui est descendu le jour de la pentecôte est le même Jésus aujourd’hui et Il donne le même genre de puissance. [39]»

Le Dr Reedhead dit : «Entre baptistes, je veux vous demander quelque chose : Abraham crut en Dieu et cela lui fut imputé à justice.[40] Qu’est-ce qu’Abraham pouvait faire de plus que de croire en Dieu?»

«C’est vrai» affirma Bill, «mais Dieu lui donna la circoncision en tant que signe et confirmation qu’Il avait accepté la foi d’Abraham.[41] Peu importe à quel point vous professez avoir la foi, à moins qu’Il ne vous donne le Saint-Esprit, la confirmation, le Sceau de Dieu, Il n’a pas encore reconnu votre foi. Éphésiens 4:30 dit : N’attristezpas le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés jusqu’au jour de la rédemption.»

Prenant une grande respiration, le Dr Reedhead demanda : «Comment puis-je recevoir le Saint-Esprit?»

«La seule chose que je sais, frère, est d’imposer les mains à ceux qui recherchent le Saint-Esprit.»

«Voudriez-vous m’imposer les mains et demander à Dieu de me remplir du Saint-Esprit?»

«Certainement.»

Le Dr Reedhead tomba sur ses genoux si rapidement que le verre de la table du salon craqua lorsqu’il y appuya les coudes. Mais cela importait peu à Bill parce qu’il eut l’occasion de voir cet érudit de la Bible recevoir l’Esprit de Dieu, juste là dans son salon.

EN AOÛT 1953, William Branham reçut un appel téléphonique de Leroy Kopp, le pasteur du Calvary Temple à Los Angeles. Le Révérend Kopp avait parrainé plusieurs campagnes de Bill à Los Angeles, dont celle où l’ancien congressiste Upshaw avait marché sans béquilles pour la première fois en 66 ans. Le Révérend Kopp demandait maintenant la permission à Bill de tourner un film documentaire sur lui et son ministère, un film que Kopp voulait intituler Le prophète du vingtième siècle. Bill accepta.

C’est ainsi que par une belle matinée du mois d’août, deux camionnettes se garèrent dans la cour de Bill. On pouvait lire les mots Westminster Film Company, Hollywood, California sur chaque côté des deux camions. Bill fut étonné de voir tout l’équipement que ces hommes transportèrent dans sa maison : lumières, micros, caméras, trépieds et une panoplie de fils électriques. Le producteur voulut maquiller le visage de Meda pour le tournage du film, mais n’ayant jamais porté de maquillage de sa vie, celle-ci refusa.

Le film commença par montrer Leroy et Paul Kopp marchant près des impressionnantes colonnes de pierres qui bordaient l’entrée de la cour. Ces piliers avaient des prolongements de

pierre sculptés en forme d’ailes d’anges. La caméra fit ensuite le point sur la devanture de la maison de Bill, montrant l’entrée de forme inhabituelle où un côté du toit s’étendait diagonalement deux fois plus loin que l’autre, donnant à la maison l’air d’un chiffre sept, géant et penché sur le côté.

Bill accueillit les deux hommes et les conduisit dans le parloir. Des rideaux imprimés de fleurs vertes habillaient les fenêtres et s’harmonisaient avec le vert pâle des murs. Une peinture à l’huile de la cabane en rondins où Bill était né en 1909 était suspendue au-dessus du foyer. Sur une table était posée une copie de la photographie prise à Houston au Texas, montrant l’ange du Seigneur brillant comme un halo au-dessus de la tête de Bill. Les frères Kopp prirent place sur un divan de cuir rouge. Bill s’assit en face d’eux sur un fauteuil vert orné de coussins. La même table de verre que le Dr Reedhead avait fêlé le dessus en recevant le Saint-Esprit se trouvait entre eux. On avait remplacé le dessus vitré.

Leroy Kopp débuta l’entrevue en demandant à Bill de parler de sa vie et de son ministère. Bien que Bill ait été un orateur public depuis 20 ans et qu’il était à l’aise pour prêcher devant des foules de dizaines de milliers de gens, il n’était pas habitué à être interviewé devant une caméra. Il s’en tint strictement au script pendant qu’il décrivait son enfance inhabituelle. Il raconta comment un ange venant d’un tourbillon lui avait parlé alors qu’il avait sept ans, disant : «Ne bois jamais, ne fume ni ne souille ton corps d’aucune façon parce qu’il y aura un travail à faire pour toi lorsque tu seras plus vieux.» Il relata la fois où le même ange l’avait visité sous une forme humaine en 1946 et lui avait donné la commission de porter un don de guérison divine pour les peuples de la terre, promettant deux signes de Dieu pour authentifier son appel : premièrement les miracles et les guérisons et deuxièmement, révéler les secrets des cœurs.

Bill expliqua comment l’ange utilisait les histoires de la Bible pour l’aider à comprendre son ministère, comme l’histoire où Nathanaël rencontra Jésus et fut surpris que celui-ci le connaisse déjà ;[42] et celle de la femme samaritaine au puits de Jacob à qui Jésus révéla sa condition avant même qu’elle ne le lui dise. Elle répondit : «Seigneur, je vois que Tu es prophète… je sais que le Messie vient, celui qu’on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. Jésus lui dit : Je le suis Moi qui te parle.» Ce ne fut qu’après que Jésus eut révélé le secret caché dans son cœur qu’elle reconnut qu’il était le Christ, le Messie, le Sauveur promis à Israël.[43]

À ce moment, le documentaire prit une tournure curieuse. Après une pause embarrassée, Bill dit : «Pour ce qui est des campagnes prévues en Israël, Frère Kopp, je serai heureux de servir mon Seigneur là-bas.»

Le Révérend Kopp ajouta : «Frère Branham, nous pensons que plusieurs Juifs viendront à croire que Jésus-Christ est le Messie lorsqu’ils verront un chrétien accomplir la prophétie de l’Ancien Testament dans Joël 2:28 : comment dans les derniers jours le Seigneur répandra son Esprit sur toute chair. Ses fils et ses filles prophétiseront… et les jeunes hommes auront des visions.»

«Oui Frère Kopp, je crois que mon ministère sera très efficace auprès des Juifs parce que le Nouveau Testament dit : “Les Juifs recherchent les signes ; les Grecs recherchent la sagesse.”»[44]

Ces brefs commentaires peuvent paraître plutôt hors contexte dans ce documentaire si l’on n’en connaît pas l’arrière-plan. En 1950, Bill avait tenu plusieurs réunions à Stockholm en Suède. Lewi Pethrus, pasteur de la plus grosse église pentecôtiste de la Suède, fut si impressionné par le don de discernement du ministère de Bill, qu’il suggéra que celui-ci se rende en Israël pour démontrer la puissance de Jésus-Christ aux Juifs. Bill avait considéré cette idée mais ne l’avait pas mise en action.

Entre temps, Lewi Pethrus avait commencé un effort missionnaire en Israël. Au cours des deux dernières années, son église avait distribué un million de Nouveaux Testaments parmi les Juifs de Palestine, particulièrement aux nouveaux arrivants.

Pour la plupart d’entre eux, c’était la première fois qu’ils lisaient à propos de Jésus. Plusieurs Juifs dirent à Pethrus : «Si Jésus est le Messie et qu’Il est toujours vivant, alors laissez-Le nous démontrer les signes du Messie et nous croirons en lui.» Encore une fois, Pethrus avait pensé à William Branham.

Au printemps 1953, Pethrus avait contacté Miner Arganbright, le vice-président des Full Gospel Businessmen Fellowship International (les Hommes d’Affaires du Plein Évangile International), suggérant au FGBFI de parrainer William Branham pour une campagne de guérison en Israël, afin que les Juifs contemporains puissent voir les signes de leur Messie. Les deux hommes avaient exposé leur plan à Bill. Miner Arganbright revenait tout juste d’un voyage en Israël où il avait interviewé plusieurs Juifs au moment où ceux-ci débarquaient de leur avion. Arganbright avait demandé à un vieillard : «Êtes-vous venu ici afin de mourir en Israël?» Le juif avait répliqué : «Non, je suis venu pour voir le Messie.»

Cette histoire avait enflammé le cœur de Bill. Il avait pensé : «Ceci serait parfait pour mon ministère!» Et maintenant, en août, pendant que Leroy Kopp filmait Le prophète du vingtième siècle, Pethrus et Arganbright étaient en train d’organiser une campagne Branham en Israël.

Après le commentaire de Bill sur Israël, le documentaire passa à la campagne de l’Église Philadelphia à Chicago, du 29 août au 7 septembre 1953. Même si le film ne présenta qu’un segment d’une seule des nombreuses lignes de prière, les cinq personnes pour lesquelles on voit Bill prier étaient représentatives des dizaines de milliers de gens pour qui il avait prié au cours des sept dernières années. Il avait établi des diagnostics précis pour deux des auditeurs. Puis, Bill pria pour une femme dans la ligne de prière sans révéler son problème et déclara ensuite la femme suivante comme anémique. Un sceptique pourrait penser qu’il avait deviné son problème correctement à cause de sa pâleur, mais le problème de la dernière femme dans la ligne était impossible à deviner.

Une dame d’âge mûr se tenait devant l’évangéliste, se tordant les mains nerveusement. Bill la regarda directement dans les yeux et dit : «Je vois que vous m’êtes parfaitement étrangère. Vous venez d’une autre ville. Vous avez beaucoup de soucis qui vous pèsent sur le cœur. Un problème de cœur, entre autres. Est-ce vrai?»

«C’est juste» répondit-elle.

«Il y a beaucoup de ténèbres autour de vous. Je vois une ombre noire vous suivre. Oh, c’est un mensonge. (Elle hocha la tête avant de se mettre à trembler d’émotion.) Quelqu’un a dit un mensonge à votre sujet, un homme qui professe la guérison divine. Il a dit que vous étiez une sorcière. N’est-ce pas juste?»

«Oui» sanglota-t-elle, se couvrant le visage de ses mains.

«Et cela a causé beaucoup de remue-ménage dans votre église, n’est-ce pas? Votre pasteur est malade maintenant, il a la polio, pas vrai?»

«Oui, monsieur.»

«Sœur, ne prêtez pas attention à ce que ces gens disent de vous. Ils mentent. Et le seul problème avec votre cœur est cette nervosité qui le fait travailler trop fort. Retournez chez-vous en paix. Vous êtes tout à fait correcte. Vous n’êtes pas une sorcière.»

Pendant que l’auditoire louait le Seigneur avec enthousiasme, Bill dit : «Je crois que Dieu vous a bénie au point où vous ne pouvez plus douter. Ce serait un péché pour vous que de douter maintenant. Après que Dieu eut envoyé son Fils et accompli tous ces signes… envoyé sa Bible, ses prédicateurs, ses dons… et vous douteriez encore de Lui? …alors il ne vous reste plus qu’à être condamnés à la fin.»

«La seule raison d’être de ce discernement est de glorifier Dieu en révélant Jésus-Christ, qui, lorsqu’Il était sur la terre, faisait exactement la même chose. Et Il dit : “Si je m’en vais, je reviendrai de nouveau. Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus (les incroyants), mais vous (les croyants), vous me verrez car Je serai avec vous et même en vous jusqu’à la fin du monde”[45] C’est donc un péché que de ne pas croire. “Va et ne pèche plus (ou ne doute plus) de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire”, a dit Jésus.[46] C’est la foi ou la perdition.»

«Mais Dieu est patient et miséricordieux. Lorsque les gens ne croient pas Sa Parole, il envoie des signes et des miracles à l’Église, comme Jésus a promis qu’Il ferait.[47] Et je crois honnêtement que Dieu en a presque terminé avec les Gentils et qu’Il se tournera bientôt vers les Juifs. Les Gentils se retrouveront avec leurs dogmes et leurs crédos et leurs dénominations formelles et froides. La véritable Église ira dans l’Enlèvement et l’Évangile retournera aux Juifs. Amen. Le mot amen signifie “ainsi soit-il.”»

William Branham au temps du film Le Prophète du Vingtième Siècle

[33] Matthieu 27:39-43

[34] Matthieu 12:38, 16:1, Marc 8:11, Luc 11:16

[35] Daniel 6:16-23

[36] Matthieu 28 :20, Marc 16:17-18, Jean 14:12

[37] Jean 3:7

[38] Actes 19:2

[39] Actes 2

[40] Romains 4:3

[41] Romains 4:11

[42] Jean 1:43-50

[43] Jean 4:3-26

[44] 1 Corinthiens 1:22

[45] Jean 14:3, 15-20

[46] Jean 5:14, 8:11

[47] Jean 14:12, Marc 16: 15-18

Jules Pierre Moune

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